Ministères et agences internationales s’inquiètent des progrès du virus de la fièvre africaine dans le cheptel porcin chinois (500 millions de têtes, 50% du cheptel mondial).
Migré d’Europe de l’Est via la Russie, le fléau a été repéré pour la 1ère fois en Chine le 3 août. Depuis, il a infecté 18 fermes ou abattoirs de 6 provinces du Nord-est et de la côte, causant une première série de contrôles et l’abattage de plus de 40.000 têtes dans les périmètres infectés.
Cependant, le 11 septembre, un nouveau foyer était détecté dans une province du centre, l’Anhui. Dès lors, le périmètre de sécurité était drastiquement élargi à 11 provinces adjacentes (dont Shanghai), portant à 18 le nombre des régions sous contrôle, et le transport des bêtes était banni. Mais en dépit de ces mesures drastiques, on redoute l’explosion du fléau dans tout le pays et le reste de l’Asie.
Selon François Roger, épidémiologiste au Centre de Recherche Agricole de Montpellier, le virus peut passer en des millions de fermes, via les tiques (insectes suceurs de sang voyageant d’animal en animal), et les sangliers, frères génétiques des verrats. Il survit dans les carcasses des porcs infectés, et dans leurs déchets donnés à 25% des cochons du pays – infectés à leur tour. Pour le moment, il n’existe ni remède, ni vaccin. Heureusement, le virus ne se transmet pas à l’homme, mais une mutation est toujours à craindre.
Quoique comptant pour 70% de la production, les petits fermiers n’ont pas été sensibilisés à cette menace : « on nous ont dit de ne pas nous inquiéter », est une réponse courante, quoique le virus peut tuer en 2 jours par fièvre hémorragique.
Le 5 septembre, une réunion d’urgence de cadres nationaux et de virologues de la FAO s’est tenue à Bangkok – ses recommandations se sont traduites à l’évidence dans le plan de lutte du 11 septembre.
Malgré la coopération étroite avec les agences de l’ONU, Pékin cherche à censurer l’information, arrêtant quiconque en parle pour « propagation de rumeurs ». Ren Ruihong, ancien responsable national à la Croix Rouge chinoise, le déplore, redoutant parmi la population civile une dangereuse perte de confiance.
Il est vrai que la Chine a d’autres problèmes plus urgents : l’incertitude plane quant aux conséquences de la guerre commerciale avec les Etats-Unis, et la dernière chose que Pékin souhaite aujourd’hui, est de devoir gérer en sus une pandémie, et la panique qui va avec.
1 Commentaire
severy
18 septembre 2018 à 13:45Le parti est touché depuis belle lurette par le virus. Li Peng l’a appris à ses dépens.