La montagne COP 15 accouche d’une souris
1° l’échec
La montagne de Copenhague a accouché d’une souris –pas même verte, mais « rouge » d’un réchauffement climatique laissé à lui-même. En 15 jours, ministres et leaders ne se sont pas entendus sur les réductions de C02 pour leurs 192 Etats, à commencer par les plus riches. Ni sur les moyens de contrôler ces émissions. Et surtout, ils n’ont pas adopté un texte unanime. Le pire scénario a prévalu : la confusion.
2° pourquoi ?
La cause de l’échec est partagée. La Chine a pris une responsabilité en n’assistant pas à une nocturne à 30 Etats (17/12) qui produisit un pré-accord, puis le 18/12, en rejetant jusqu’au bout le contrôle supranational du respect de ses engagements. L’Amérique a failli à offrir une coupe sérieuse de ses émissions – elle n’a offert que -4%», par rapport à l’an 1990. Le Danemark, pays-hôte, n’a peut-être pas bien géré ces palabres, en laissant fuir son plan-B au mauvais moment. Quant aux pays pauvres, en alternant psychodrame et exigences maximalistes, ils ont privé de leur soutien les bonnes volontés.
3° quels acquis malgré tout ?
Tout n’est pas négatif, loin de là. Tous les pays connaissent les cartes des autres, et savent quel dossier, quelle offre insuffisante a contribué à l’échec. En règle générale, le « blame game », l’art de critiquer les autres ne marchera pas. Par contre, les ONG montent en puissance, y-compris en Chine : la pression verte viendra de l’intérieur, poussée par la conscience du réchauffement (à chaque typhon, à chaque sécheresse), et par celle du coût du non-accord. Car un accord climatique libérera un marché d’équipement sans taxes, qui pourrait profiter le plus à la Chine, avec ses technologies à bas prix et l’économie d’échelles générée par son marché intérieur. Et pour les pays pauvres, la perspective d’un fonds de 100 milliards de dollars d’ici 2020, va faire réfléchir.
4° quelle suite ?
Copenhague, le sommet à 14000 acteurs, a vu l’arrivée d’un grand risque. L’accord tronqué de la dernière nuit (19/12), a été le fait d’un nouveau groupe de pays autoproclamé « BASIC » (Brésil, Amérique, Afrique du Sud, Inde, Chine), excluant l’Union Européenne, pourtant la plus avancée en lutte réelle de terrain climatique. Pour les 27 Etats membres, c’est un avertissement sans frais de donner plus de voix à Bruxelles, ou de risquer à nouveau leur exclusion.
5° et nous, les Français de Chine ?
Implicitement, la Chine risque le blâme, voire des sanctions commerciales des Etats-Unis. Rien de bon n’est à attendre de ce dérapage, ni pour les diplomates, ni pour les firmes expatriées.
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