Textes d’Eric Meyer – Photographies de Laurent Zylberman – aux éditions de l’Aube, 14 février 2013
Tibet, dernier cri restitue la magie antique de cette civilisation, soudainement plongée dans la tourmente. D’où le titre de ce livre, dont le double sens n’aura pas échappé au lecteur : il se réfère aux deux avenirs possibles pour la région, soit l’agonie d’une culture tibétaine étouffée (le « génocide culturel » dénoncé par certains Tibétains de l’exil), soit la renaissance à travers le syncrétisme des deux civilisations qui ferait de la région le phare d’un monde de la foi et de l’art de vivre, et, sans doute, une destination « dernier cri » !
Entre Lhassa, Shigatze, Giantze et le lac Namtso, en passant par le train rapide Pékin-Lhassa « T-27 », c’est une véritable immersion au Tibet que ce livre propose, porté par quarante photos magnifiques en noir et blanc.
Un témoignage extrêmement rare – donc d’autant plus précieux !
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Retrouvez par ailleurs la dernière critique de « Tibet, the last cry » parue en anglais dans South China Morning Post (16 février 2014)
Traduction anglaise : « Tibet, the last cry » aux éditions Blacksmith (Hong Kong)
Traduction espagnole : « Tibet, ultimo grito » aux éditions Icaria (Espagne)
Impressions de lecteurs sur « Tibet, dernier cri ! »
» Je n’avais à ce jour jamais fait confiance d’avance à un auteur et je me vois avec la lecture de « Tibet dernier cri » largement récompensé de mon audace. Je viens d’en terminer la lecture et j’attendais ce moment pour venir vous remercier à chaud des émotions et de l’effort de réflexion qu’il a provoqué en moi au fil des pages..
Grace à vous j’ai par la lecture fait le voyage manqué malgré 21 années passées sur sol chinois. Ce livre sera aussi ma référence première si je devais tenter de combler un jour cette page blanche de mon vécu chinois…
J’ai aimé dans ce livre vous retrouver comme si nous avions parlé de votre voyage à la terrasse d’un restaurant pékinois. La « patte », l’esprit d’Eric apparaît dans un style qui invite à poursuivre plus loin la lecture comme un formidable repas où les plats se succèdent… j’ai lu votre livre, votre histoire avec gourmandise…
Je me suis régalé des friandises offertes au fil du texte et en particulier du personnage de SAN MU votre guide du Weiban clone des guides qui durant ma vie chinoise m’ont encadré dans l’exercice des fonctions si officielles et si surveillées qui étaient les miennes.
Eric, je partage cet espoir que Hans et Tibétains cultivent un rapprochement bénéfique, malgré les règles du jeu imposées par un parti plus fort fort que jamais, car doté de tous les moyens. Je crains toutefois que le développement finisse par faire abdiquer une majorité de tibétains par le mieux vivre offert au plus grand nombre.. c’est la voie suivie actuellement et que l’arrivée de nouveaux Hans et le retour des jeunes tibétains formés dans les universités ne peuvent qu’amplifier..
Le phénomène religieux est bien traité par le parti qui réussit à le diluer et à le mater comme il a pris l’habitude de le faire pour le catholicisme.
Si la croissance chinoise venait à faiblir et si les tibétains venaient à reprendre démographiquement le dessus, les cartes séraient redistribuées. Cela prend du temps. C’est un phénomène que nous vivons en Nouvelle Calédonie où les blancs minoritaires désormais et les milliards d’€ venus de Métropole n’empêcheront pas le territoire de demander son indépendance un jour ou l’autre.. »
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Merci à Philippe Rochot, journaliste chevronné, chef du bureau de France 2 en Chine de 2000 à 2006, pour ce commentaire sur son blog à propos de « Tibet, dernier cri « .
» Encore un livre sur le Tibet ! C’est sans doute la réflexion qui a couru dans les maisons d’édition parisiennes quand Éric Meyer, correspondant en Chine depuis près de 25 ans à présente son ouvrage. « Tibet, dernier cri » a pourtant le mérite d’avoir été écrit quelques mois seulement après les émeutes de mars 2008. L’auteur explique ces hésitations par une gêne des éditeurs, prisonniers d’une mentalité occidentale qui s’est alignée sur les thèses du Dalaï Lama avec en face une Chine autiste, incapable de communiquer sur les problèmes du pays des neiges.
Les maisons d’édition nous dit Éric Meyer, estiment qu’un livre sur le Tibet doit se ranger sur une des deux voix dominantes, « de préférence celle des exiles »…Or son récit de voyage nous fait entendre les deux voix ce qui brise les schémas habituels. Mais c’est sans doute le mérite de ce « Tibet dernier cri » sorti finalement aux éditions de l’aube après le lancement de différentes souscriptions à travers le monde (222 sponsors) et que l’on peut trouver enfin en librairie.
Tout n’est pas blanc et noir au pays des neiges. Il n’y a pas d’un côté les Tibétains et de l’autre les Hans, mais des communautés au destin étroitement mêle’. Éric Meyer nous fait ainsi rencontrer des personnages comme Yi Yuanfei, patron de l’eau au Tibet. Son père est Han, chinois donc et sa mère est Tibétaine. Il parle mandarin dans le travail et tibétain le soir avec ses amis d’enfance. Il pourrait symboliser le dialogue entre les deux cultures et entre les deux peuples.
Ce voyage à travers le Tibet se déroule sous la haute surveillance du représentant du ministère chinois des affaires étrangères, mais l’auteur connait suffisamment la Chine pour ne pas prendre au premier degré les chiffres livrés par les représentants du parti. Ainsi, l’état chinois aurait dépensé en cinq ans 12 milliards d’euros pour équiper le toit du monde mais le revenu du paysan tibétain reste inférieur de deux fois à la moyenne nationale. Comment croire aussi les chiffres officiels qui annoncent d’emblée que le taux d’alphabétisation au Tibet atteint 95% de la population. Mais quand un officiel reconnaît que les émeutes de mars 2008 ont fait baisser le tourisme de 70%, on peut facilement le croire.
Le récit d’Eric Meyer est bien documenté et donne du Tibet une vision réelle, objective, dépassionnée. Même après une centaine d’immolations de Tibetains par le feu ces deux dernières années, ce « Tibet dernier cri » reste d’une forte actualité. La sobriété des photos en noir et blanc de Laurent Zylberman jalonne le récit de ces voyageurs qui n’auront finalement passé qu’une quinzaine de jours au pays des neiges. Mais tout éclairage et tout regard sur ce Tibet interdit reste aujourd’hui plus que jamais précieux. «
Philippe Rochot
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