Economie : Le taux de chômage des jeunes, de mal en pis

Le taux de chômage des jeunes, de mal en pis

Un jeune Chinois sur cinq serait actuellement sans emploi. C’est ce que révèlent les dernières statistiques officielles : en avril, le chômage des 16-24 ans a atteint 20,4 %. C’est deux points de plus que l’an dernier et environ quatre fois plus que l’ensemble de la population active.

Plus inquiétant encore sont les 11,58 millions de nouveaux diplômés de la promotion 2023 – l’équivalent de la population belge – qui viendront gonfler les rangs des demandeurs d’emploi en juillet et ainsi faire grimper le taux de chômage des jeunes, qui a déjà atteint un niveau record depuis que le gouvernement a commencé à publier cet indicateur mensuel en janvier 2018 (11,2% seulement à l’époque).

Cette hausse du taux de chômage souligne à quel point l’économie chinoise a du mal à absorber tous ces demandeurs d’emploi, alors même que la population active chinoise tend à décliner. Même le rebond économique lié à l’abandon de la politique « zéro Covid » début décembre, n’a pas suffi à redynamiser le marché du travail.

Plusieurs facteurs sont en cause, notamment la reprise en main des géants de la tech qui a poussé ces derniers à réduire leurs effectifs. Un coup dur pour les diplômés des grandes universités chinoises et les développeurs informatiques. Même constat dans le secteur du soutien scolaire, dont les acteurs ont dû licencier à la pelle suite à un changement réglementaire imposé par Pékin. Autant d’emplois de professeurs ou de commerciaux en moins…

Ces perspectives professionnelles moroses plombent le moral des jeunes, qui se résignent à poursuivre leurs études faute de débouchés, se pressent dans les temples pour trouver un peu de réconfort, voire cherchent à « s’allonger » en abandonnant toute ambition.

Ironie de la situation, les usines, elles, peinent à trouver des travailleurs. La faute en partie au manque de considération de la société à l’égard des cols bleus et des formations professionnelles, l’objectif ultime pour toute famille chinoise qui se respecte étant d’envoyer son enfant à l’université. De fait, le nombre de Chinois ayant suivi des études secondaires a décuplé en vingt ans, créant un déséquilibre des qualifications par rapport aux besoins du marché du travail.

Les autorités ont bien conscience du problème et surtout de la menace que le chômage des jeunes fait planer sur la stabilité sociale. Pour y remédier, le gouvernement a promis la création de postes dans la fonction publiqueplébiscitée ces dernières années pour la stabilité qu’elle offre – et a demandé aux entreprises d’Etat d’embaucher au moins autant de jeunes diplômés que l’an passé.

Sauf qu’il est évident que le secteur public ne peut absorber qu’une partie des candidats. Leur salut dépendra donc du secteur privé. Le gouvernement va ainsi offrir des subventions aux entreprises qui embauchent des jeunes diplômés et va lancer une série de projets d’infrastructures dans les zones rurales pour promouvoir l’emploi des travailleurs migrants… Mais tant que la reprise économique ne sera pas plus vigoureuse, que la consommation ne repartira pas, les entreprises resteront réticentes à l’idée d’embaucher davantage.

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1 Commentaire
  1. severy

    Le nombre des chômeurs risquant dans un proche avenir de dépasser celui des membres du PCC, le régime n’hésitera pas à déclarer le chômage illégal, de dissoudre ce dangereux mouvement contre-révolutionnaire et de transformer les chercheurs d’emploi en prisonniers d’opinion corvéables à merci.
    12 juillet 2023
    JS 😉

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