Le Vent de la Chine Numéro 18-19 (2023)
C’est une tendance qui inquiète les industriels et confirmée par un rapport officiel publié par le bureau des statistiques le 28 avril : la baisse de mobilité des travailleurs migrants, ces petites mains à qui la Chine doit son miracle économique. En 2022, un peu plus de 70 millions de Chinois ont quitté leur province d’origine pour aller travailler ailleurs. C’est 690 000 de moins que l’année précédente, soit une baisse de 1%. Il faut dire que la période a été marquée par les restrictions sanitaires liées à la politique « zéro Covid », limitant leurs déplacements de manière intermittente.
Il ne s’agit pourtant pas d’un phénomène ponctuel, puisque le nombre de ces travailleurs quittant leur province d’origine n’a cessé de diminuer depuis 2015 (-8,8%). Cette tendance de fond, appelée à perdurer, fait craindre une pénurie de main d’œuvre peu qualifiée. La situation est telle que certains employeurs envoient même des bus en province pour aller recruter des ouvriers !
En temps normal, les travailleurs originaires des provinces moins développées du centre et de l’ouest de la Chine, migrent vers l’est à la recherche d’un boulot mieux payé. Sauf que ces dernières années, ils sont de plus en plus nombreux à rester près de chez eux. C’est particulièrement vrai chez les jeunes ruraux qui boudent désormais les grandes villes qui faisaient tant rêver leurs aînés.
Dans un article sur le sujet, le journal économique Caixin interprète cette tendance comme le signe d’une mobilité sociale en déclin. D’autres analystes affirment que cette baisse est la conséquence de différents freins à la mobilité, tel que le système de « hukou » (permis de résidence), qui empêche les travailleurs migrants et leurs familles d’avoir accès aux services publics (santé, éducation…) dans les villes où ils travaillent.
Il y a cependant une autre raison à cette baisse de mobilité des « mingong » (民工, « travailleurs migrants » venus des campagnes), à savoir qu’ils n’ont plus besoin de voyager à l’autre bout du pays pour trouver un emploi. C’est le fruit d’années d’efforts des gouvernements locaux pour que les industriels transfèrent leurs usines dans les terres, au détriment des riches provinces côtières.
Il y a également le développement de « l’économie de plateforme » et le boom des emplois flexibles tels que chauffeurs de VTC (Didi et consorts) ou livreurs (Meituan, Ele.me ..), qui permettent aux travailleurs de gagner mieux ou aussi bien leur vie qu’à l’usine et d’être maîtres de leur emploi du temps.
En 2022, 51% des « mingong » travaillaient dans le secteur des services (+0,8%), un chiffre en constante augmentation ces dernières années. Le secteur industriel, lui, employait 27,4% d’entre eux (+0,3% par rapport à 2021) contre 17,7% pour le bâtiment (-1,3%, suite au ralentissement du marché immobilier).
Au-delà de l’aspect professionnel, le coût de la vie est souvent moins cher dans les petites villes que dans les grandes métropoles. Rester près de son « laojia » (老家, « village natal ») présente également l’avantage pour ces travailleurs de pouvoir voir leur famille régulièrement et pas uniquement lors du Nouvel An chinois.
La conséquence directe de cette baisse de la main-d’œuvre disponible dans les provinces côtières est bien sûr une hausse des salaires, ce qui vient inévitablement renchérir les coûts de production. Les industriels qui peuvent se le permettre seront tentés d’investir dans des machines pour remplacer leurs ouvriers et automatiser tant que possible leur production, tandis que les usines manufacturières de moindre qualité chercheront à se relocaliser à l’intérieur du pays ou hors frontières…
Un jeune Chinois sur cinq serait actuellement sans emploi. C’est ce que révèlent les dernières statistiques officielles : en avril, le chômage des 16-24 ans a atteint 20,4 %. C’est deux points de plus que l’an dernier et environ quatre fois plus que l’ensemble de la population active.
Plus inquiétant encore sont les 11,58 millions de nouveaux diplômés de la promotion 2023 – l’équivalent de la population belge – qui viendront gonfler les rangs des demandeurs d’emploi en juillet et ainsi faire grimper le taux de chômage des jeunes, qui a déjà atteint un niveau record depuis que le gouvernement a commencé à publier cet indicateur mensuel en janvier 2018 (11,2% seulement à l’époque).
Cette hausse du taux de chômage souligne à quel point l’économie chinoise a du mal à absorber tous ces demandeurs d’emploi, alors même que la population active chinoise tend à décliner. Même le rebond économique lié à l’abandon de la politique « zéro Covid » début décembre, n’a pas suffi à redynamiser le marché du travail.
Plusieurs facteurs sont en cause, notamment la reprise en main des géants de la tech qui a poussé ces derniers à réduire leurs effectifs. Un coup dur pour les diplômés des grandes universités chinoises et les développeurs informatiques. Même constat dans le secteur du soutien scolaire, dont les acteurs ont dû licencier à la pelle suite à un changement réglementaire imposé par Pékin. Autant d’emplois de professeurs ou de commerciaux en moins…
Ces perspectives professionnelles moroses plombent le moral des jeunes, qui se résignent à poursuivre leurs études faute de débouchés, se pressent dans les temples pour trouver un peu de réconfort, voire cherchent à « s’allonger » en abandonnant toute ambition.
Ironie de la situation, les usines, elles, peinent à trouver des travailleurs. La faute en partie au manque de considération de la société à l’égard des cols bleus et des formations professionnelles, l’objectif ultime pour toute famille chinoise qui se respecte étant d’envoyer son enfant à l’université. De fait, le nombre de Chinois ayant suivi des études secondaires a décuplé en vingt ans, créant un déséquilibre des qualifications par rapport aux besoins du marché du travail.
Les autorités ont bien conscience du problème et surtout de la menace que le chômage des jeunes fait planer sur la stabilité sociale. Pour y remédier, le gouvernement a promis la création de postes dans la fonction publique – plébiscitée ces dernières années pour la stabilité qu’elle offre – et a demandé aux entreprises d’Etat d’embaucher au moins autant de jeunes diplômés que l’an passé.
Sauf qu’il est évident que le secteur public ne peut absorber qu’une partie des candidats. Leur salut dépendra donc du secteur privé. Le gouvernement va ainsi offrir des subventions aux entreprises qui embauchent des jeunes diplômés et va lancer une série de projets d’infrastructures dans les zones rurales pour promouvoir l’emploi des travailleurs migrants… Mais tant que la reprise économique ne sera pas plus vigoureuse, que la consommation ne repartira pas, les entreprises resteront réticentes à l’idée d’embaucher davantage.
Entre la Cooperl, coopérative porcine bretonne, et la Chine, l’histoire remonte à 2005, lorsque le groupe y a exporté ses premières pièces de viande dont personne ne voulait en France, à savoir de la poitrine, du gras et des pieds de porc, très prisées des consommateurs chinois !
Quinze ans plus tard, la coopérative des Côtes d’Armor au chiffre d’affaires annuel de 2,4 milliards d’euros, a inauguré fin 2020 sa première usine de salaison et de charcuterie en Chine, à 70 km au nord-est de Pékin, en partenariat avec l’un des leaders de l’agroalimentaire chinois New Hope Liuhe (NHL).
Cette petite unité de production de 8 000 m2 produit du jambon cuit, des saucisses, du bacon, des rôtis et des saucissons destinés au marché chinois. A l’intérieur, les lignes de production ressemblent en tout point à celle de l’usine de Lamballe, où la coopérative bretonne a son siège, sauf qu’ici les équipements, d’une valeur de 12 millions d’euros, sont dernier cri, telle cette machine allemande (cf photo), considérée comme la « Rolls Royce » de la découpe grâce à son scanner de densité.
La spécificité chinoise se trouve du côté du laboratoire, qui doit obligatoirement tester tous les lots produits à l’usine avant de les expédier aux clients. Un processus sanitaire appelé « contrôle libératoire », encore plus strict que celui appliqué à la filière porcine en France.
Outre une marque développée avec le partenaire chinois, « Le Frenchy », le reste est commercialisé sous la marque « Brocéliande », en référence à la forêt légendaire arthurienne. Pour cette gamme, qui s’adresse à une clientèle plutôt aisée, soucieuse de savoir ce qu’elle met dans son assiette, le groupe importe de France des jambons de qualité supérieure, issus de porcs élevés sans antibiotique.
La demande chinoise pour de tels produits est encore naissante, mais le groupe est plutôt optimiste. En 2022, malgré le confinement de Shanghai qui a pesé sur le carnet de commandes, 800 tonnes de charcuterie sont sorties de l’usine. C’est quatre fois plus que l’année précédente. Parmi les clients de la co-entreprise, on trouve les Sam’s Club du groupe américain Wal-Mart, chaîne de magasins-entrepôts ouverts uniquement aux détenteurs d’une carte de membre (ils seraient 4 millions en Chine). En tête des ventes, la mousse de foie de canard (le canard étant l’une des spécialités de NHL), suivi par le jambon et les lardons, qui commencent à trouver leur place dans les assiettes des Chinois. Dès cette année, le groupe espère voir sa production passer à 3 500 tonnes, soit 50% de la capacité de l’usine.
La Cooperl n’est pas la seule à miser sur ce marché de niche du « sans antibiotique ». L’un des leaders mondiaux, Danish Crown, s’est lui aussi lancé dans l’aventure en Chine, mais s’est retrouvé en difficulté lorsque l’Allemagne, d’où provient une grande partie de sa viande congelée, a été frappée par la fièvre porcine africaine (FPA) et interdite d’exportation vers l’Empire du Milieu.
Pour la Cooperl, le « sans antibiotique », cela commence dès la ferme de sélection, inaugurée en 2017 près de Anyang (Henan) et certifiée « élevage sans antibiotique » par l’organisme d’Etat Wantaï. Entièrement conçue par la Cooperl, cet élevage de 1 500 truies sélectionnées pour leur patrimoine génétique, est équipé de technologies de pointe (filtres à air HEPA, usine de biogaz, souci du bien-être animal…). Signe de leur efficacité, couplées à des mesures strictes de biosécurité, l’élevage est resté indemne de fièvre porcine africaine, qui a pourtant balayé le pays en 2018 et emporté plus d’un tiers du cheptel chinois.
Confrontés à cette maladie virale hautement contagieuse et incurable chez les porcs, les éleveurs chinois sont devenus maîtres dans le contrôle et la détection des cas de FPA, à tel point que la Cooperl utilise aujourd’hui dans sa ferme du Henan un système de décontamination des camions, mis au point en Chine.
Dernier projet en date : la coopérative vient d’inaugurer début mai près de Hebi (Henan), une ferme de production de semences destinée à accueillir 300 verrats reproducteurs qui fourniront les gamettes nécessaires à l’amélioration du patrimoine génétique des élevages chinois.
Pour la Cooperl, il s’agit par-là de répondre à une demande locale mais aussi de démontrer son savoir-faire, tout en restant fidèle à sa philosophie initiale : aider les éleveurs (chinois) à monter en gamme et à mieux vivre de leur métier, notamment grâce au « sans antibiotique ».
275 000 : pour la première fois depuis de longues années, les quatre mégalopoles chinoises, Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen ont enregistré une baisse de leur population en 2022, équivalente à 275 000 habitants. En cause, la chute des naissances et la baisse du nombre de travailleurs migrants pour divers motifs (politique « zéro Covid », concurrence des autres grandes villes du centre du pays, hausse du coût de la vie…). Cette tendance va de pair avec la baisse de la population au niveau national – une première depuis six décennies.
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80% : c’est la proportion des marques chinoises dans les paniers d’achats des jeunes consommateurs chinois (nés après 1995) sur la plateforme Tmall. L’index de Baidu confirme cette préférence : 80% de ceux qui recherchent des informations sur les marques chinoises ont moins de 30 ans. Même les parfums, habituellement la chasse gardée des marques de luxe occidentales, sont désormais concernées par ce phénomène. Mais il ne faut pas s’y méprendre : si les jeunes Chinois préfèrent les marques locales, ce n’est pas tant pour leur bas prix que pour leur qualité et leur niveau d’innovation. La montée en gamme des marques chinoises, de l’automobile en passant par les cosmétiques, est l’une des tendances à suivre de près ces prochaines années. Autant dire que la compétition sera de plus en plus rude pour les marques étrangères en Chine !
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13 millions de yuans : c’est le montant de l’amende infligée à l’agence de spectacles employant Li Haoshi, un humoriste qui a comparé les soldats de l’armée chinoise (APL) à des chiens. Une plaisanterie qui a « heurté l’honneur de la nation », d’après le bureau du tourisme et de la culture de Pékin. Ce n’est pas la première fois qu’un comédien est sanctionné pour avoir fait une blague qui n’a pas plu aux autorités, mais c’est la première fois que la punition est aussi lourde, reflet d’un énième resserrement de la liberté d’expression dans le pays. L’an passé, un humoriste a été condamné à une amende de 50 000 yuans pour avoir tourné en dérision la politique « zéro-Covid »… Cela aurait pu être pire : en 2021, un ex-journaliste et un bloggeur ont été respectivement condamnés à 7 et 8 mois de prison ferme pour avoir diffamé des soldats de l’APL.
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85% : c’est la proportion de la population chinoise qui aurait déjà contracté le Covid-19, d’après l’expert Zhong Nanshan, soit 1,1 milliard de personnes. Cette donnée est publiée alors que la Chine est en proie à une seconde vague d’infections, six mois après la première vague qui avait vraisemblablement fait plus d’1,4 million de morts, selon différentes estimation étrangères. Cette nouvelle flambée épidémique, qui semble être liée à une baisse de l’immunité de la population, est moins inquiétante que la première, la plupart des infections étant quasi-asymptomatiques.
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41,5 milliard de yuans : c’est le montant des dépôts de garantie que Ofo, l’une des premières start-ups de vélos en libre-service, doit encore rembourser à 16 millions de ses anciens utilisateurs. Si ce chiffre fait les gros titres cette semaine, c’est que les internautes ont appris que son fondateur, Dai Wei, est en train de lever à nouveau des fonds pour développer à New-York une nouvelle chaîne de cafés, inspirée du modèle de Luckin Coffee (cf photo).
- Talk-show : 脱口秀, tuō kǒu xiù
- Acteur : 演员, yǎnyuán (HSK 4)
- Armée populaire de libération (armée chinoise) : 中国解放军, Zhōngguó jiěfàng jūn
- Irrespectueux : 不敬, bùjìng
- Déclarer : 宣布, xuānbù (HSK 5)
- Conformément à : 依据, yījù (HSK 6)
- Administration : 行政, xíngzhèng (HSK 6)
- Punir : 处罚, chǔfá
- Indéfiniment : 无限, wúxiàn
- Suspendre : 暂停, zàntíng
笑果文化公司脱口秀演员的段子被控对中国解放军不敬,引发轩然大波。中国文旅局15日宣布,依据规定祭出行政处罚,对笑果文化开罚超过1335万人民币. 同时 »决定无限期暂停涉事公司在京所有演出活动 »。
Xiào guǒ wénhuà gōngsī tuōkǒu xiù yǎnyuán de duànzi bèi kòng duì zhōngguó jiěfàngjūn bùjìng, yǐnfāxuānrándàbō. Zhōngguó wén lǚ jú 15 rì xuānbù, yījù guīdìng jì chū xíngzhèng chǔfá, duì xiào guǒ wénhuà kāi fáchāoguò 1335 wàn rénmínbì. Tóngshí »juédìng wúxiàn qí zàntíng shè shì gōngsī zàijīng suǒyǒu yǎnchū huódòng ».
Un humoriste de la Xiaoguo Cultural Company a été accusé d’avoir manqué de respect à l’Armée populaire de libération, provoquant un tollé. Le bureau municipal du tourisme et de la culture a annoncé le 15 (mai) que, conformément à la réglementation, des sanctions administratives avaient été imposées et que l’amende de Xiaoguo Culture dépassait les 13,35 millions de yuans. Dans le même temps, elle a “décidé de suspendre indéfiniment toutes les représentations de la société impliquée à Pékin. «
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- Gouvernement: 政府, zhèngfǔ (HSK 5)
- Utiliser : 利用, lìyòng (HSK 5)
- Bâtiment : 建筑, jiànzhù (HSK 5)
- Politique : 政治, zhèngzhì (HSK 5)
- Propagande : 宣传, xuānchuán (HSK 5)
- Afficher : 展现, zhǎnxiàn (HSK 6)
- Kiev : 基辅, Jīfǔ
- Soutenir : 支持, zhīchí (HSK 4)
- Ukraine : 乌克兰, Wūkèlán
- Drapeau : 国旗, guóqí
中国政府近日照会各国驻华大使馆,要求不要利用各自建筑物的外墙做北京所称的“政治宣传”。中方此举被许多外交官视为主要针对那些在俄罗斯入侵乌克兰之后,为展现对基辅支持而在外墙上展示乌克兰国旗的国家和国际组织。
Zhōngguó zhèngfǔ jìnrì zhàohuì gèguó zhù huá dàshǐ guǎn, yāoqiú bùyào lìyòng gèzì jiànzhú wù de wài qiáng zuò běijīng suǒ chēng de “zhèngzhì xuānchuán”. Zhōngfāng cǐ jǔ bèi xǔduō wàijiāo guān shì wéi zhǔyào zhēnduìnàxiē zài èluósī rùqīn wūkèlán zhīhòu, wèi zhǎnxiàn duì jīfǔ zhīchí ér zàiwài qiáng shàng zhǎnshì wūkèlán guóqíde guójiā hé guójì zǔzhī.
Le gouvernement chinois a récemment envoyé une note aux ambassades étrangères en Chine leur demandant de ne pas utiliser les façades de leurs bâtiments pour ce que Pékin appelle de la « propagande politique ». Cette décision a été considérée par de nombreux diplomates comme une attaque majeure contre les pays et les organisations internationales qui affichaient des drapeaux ukrainiens sur leurs façades en signe de soutien à Kiev après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
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- Sérieuse, sinistre : 严峻, yánjùn (HSK 6)
- Repression : 镇压, zhènyā
- Homosexualité/ homosexuel : 同性恋, tóngxìngliàn
- Bisexualité, bisexuel : 双性恋, shuāngxìngliàn
- Transgenre : 跨性别者, kuàxìngbiézhě
- Commuauté : 群体, qúntǐ
- Une organisation : 组织, zǔzhī (HSK 5)
- Dédié à : 致力, zhìlì (HSK 6)
- Changer, transformer : 改变, gǎibiàn (HSK 4)
- Minorité, peu nombreux : 少数, shǎoshù
在中国政府日益严峻的镇压下,一个为北京LGBTQ(女同性恋、男同性恋、双性恋、跨性别者、疑性恋)群体提供安全空间的活动组织最近被迫关闭。“北同文化”原名“北京同志中心”,成立于2008年,是一家致力于改变中国性少数群体生存环境的综合性的非营利机构。
Zài zhōngguó zhèngfǔ rìyì yánjùn de zhènyā xià, yīgè wèi běijīng LGBTQ(nǚ tóngxìngliàn, nán tóngxìngliàn, shuāng xìng liàn, kuà xìngbié zhě, yí xìng liàn) qúntǐ tígōng ānquán kōngjiān de huódòng zǔzhī zuìjìn bèi pòguānbì.“Běi tóng wénhuà” yuánmíng “běijīng tóngzhì zhōngxīn”, chénglì yú 2008 nián, shì yījiā zhìlì yú gǎibiàn zhōngguó xìng shǎoshù qúntǐ shēngcún huánjìng de zònghé xìng de fēi yínglì jīgòu.
Sous la pression croissante du gouvernement chinois, une organisation active dans la création d’un espace sécurisé pour la communauté LGBTQ de Pékin a récemment été contrainte de fermer. Initialement connue sous le nom de « Beijing Tongzhi Center », cette organisation, rebaptisée « Beitong Culture », a été fondée en 2008 en tant qu’organisme à but non lucratif dédié à l’amélioration du cadre de vie des minorités sexuelles en Chine.
A Shangrao (Jiangxi), Pan Tufeng, 38 ans, et son épouse Yuan Dan 40 ans, issus de familles paysannes aisées, ont choisi un métier en lien avec leur passion : la vente de miel, qui les force – douce contrainte – à arpenter la Chine, par monts et par vaux, en quête d’abeilles et de leur suc.
Peu à peu, la passion de la marche à pied prit chez eux le pas sur le métier. Ils réalisèrent que le miel sauvage, produit tendance, se vendait bien plus cher que celui d’élevage. Une fois le miel centrifugé et mis en jarres, la cire et la propolis fondues en lingots et la gelée royale protégée en chambre froide, rien ne les retenait à Shangrao ! Auparavant, ils tenaient en famille un magasin, mais étaient passés au virtuel il y a quelques années déjà, avec une boutique en ligne. La publicité, les commandes se faisaient auprès d’une clientèle d’aficionados. Et durant leurs expéditions aux confins du Yunnan et du Guangxi, leurs parents étaient là pour poster les colis.
De novembre à avril, saison morte – où les abeilles cessent de butiner et se mettent en hibernation – ils repartaient en gamberges transrégionales, par pur plaisir cette fois, sans l’excuse de quête de miel. En 2012, ils commencèrent à emmener Ping Ping, leur fils de trois ans. En deux ans, tous les trois, ils gravirent et descendirent des milliers de kilomètres de côtes et de pentes du Guangdong, du Shandong, et des provinces frontalières du Laos et du Vietnam. En 2014, quand Ping Ping eut l’âge de rentrer à l’école, Yuan Dan fit une pause pour le soutenir en cette étape cruciale de sa vie.
Puis au printemps 2015, ils reprirent leurs bonnes habitudes—cette fois avec Wen Wen, leur nouveau-née que Pan était anxieux de prendre en main afin de lui révéler toutes ces merveilles de la nature hors du faux semblant de la ville. Selon lui, cela l’endurcirait et lui permettrait d’apprendre à mieux apprécier ce qu’elle aurait dans la vie, et de ne rien prendre pour acquis. A peine eut-elle 15 mois qu’ils partirent pour le Yunnan, en mission de collecte de miel d’altitude, aux essences rares, miel de pin ou des montagnes.
Au début, la petite ne portait rien – c’étaient eux qui la prenaient sur les épaules au bout de quelques kilomètres. Une fois adaptée, elle reçut son petit sac à dos avec son rechange. Au début, quand venaient les ampoules, elle pleurait et parfois s’asseyait sur la piste, refusant de faire un pas de plus. Mais alors ses parents, une fois vidé leur sac de persuasion, repartaient, faisant mine de la laisser sur place. Quand ils avaient disparu, elle n’avait d’autre option que de se relever et de courir pour les rattraper, ravalant ses larmes.
Au village, ils s’arrêtaient 3 jours au moins. La journée, ils repéraient les ruches suspendues aux branches des arbres ; ils les gaulaient, puis trouvaient refuge sous un filet pour éviter les attaques de l’essaim—mais impossible d’éviter quelques piqûres, prix à payer pour pouvoir serrer dans un sac étanche leur précieux butin de rayons de miel. Même piquée, Wen Wen ne pleurait jamais, à ces instants critiques : elle sentait la responsabilité sur ses épaules, de ne pas attirer le danger pour tous.
Le soir, ils vivaient de l’hospitalité locale, écoutant les paysans se raconter dans leur sabir inintelligible, mangeant à la fortune du pot, dormant dans leurs maisons de bois sur pilotis, au dessus du bétail. Souvent, traquant les ruches sauvages sur des sentes perdues, ils dormaient sous la tente, buvaient l’eau des torrents et dînaient de crosses de fougères ou de champignons qu’ils cueillaient et préparaient au coin du feu. La petite couvait d’un regard émerveillé ces travaux des parents, grands sorciers aux pouvoirs magiques.
De la sorte à 4 ans révolus, Wen Wen a arpenté une douzaine de provinces, avec son sac et son petit bâton de marche. En ce moment-même, elle crapahute au Sichuan sur la route du Tibet – 2 000km qu’ils avaleront en trois mois à travers ces chemins parsemés de falaises et ravines, fourmillant de gibier—et de ruches. Un petit peu envieux, Ping Ping, l’aîné, est resté à la ville, emmené à l’école chaque matin par les grands-parents. Tous les trois lui téléphonent chaque jour.
A force, ce style de vie si atypique a attiré l’attention des media : avec ses voyages et sa « plus jeune marcheuse de la République Populaire », cette famille hors norme tutoie familièrement bien des jugements de valeur conformistes du pays. Mandarin à l’hôpital provincial, spécialiste des « traumatismes sportifs », le docteur Li Hongbo émet ce pontifiant verdict : ces 5 heures de marche quotidienne risquent d’entraver la croissance osseuse de Wen Wen. Les parents répliquent en montrant leur fillette, éclatante de santé. L’absence d’école maternelle serait aussi mauvaise pour son mental, la privant du contact avec des enfants de son âge. Mais Yuan répond que la petite ira à l’école primaire en 2018, et que Ping Ping, après 3 ans de marche, rapporte à la maison des notes pas moindres que ceux ayant suivi le cursus normal.
Enfin le principal reproche est celui que l’on ne dit pas : priver Wen Wen d’école maternelle, c’est aussi l’isoler du creuset des valeurs du régime, du socialisme, du patriotisme. Mais à cela, les parents ont une réponse fière : la plus belle valeur est le libre-arbitre, qui s’apprend à l’école du vent, des arbres et des monts.
28% des internautes sondés sont entièrement d’accord avec Pan et Yuan. Ils les soutiennent et refusent de voir en eux des « parents-tigres » (ultra-autoritaires et portés sur le châtiment), et ils rêvent de les suivre dans cette vie si libre. Un internaute résume leur pensée, en conclusion, par ce proverbe vieux de 1000 ans : « lire 10 000 livres et marcher 10 000 li » (读万卷书, 行万里路, dú wàn juǎn shū, xíng wàn lǐ lù ) !
Cet article a été publié pour la première fois le 8 juillet 2016 dans le Vent de la Chine – Numéro 25-26 (2016)
22-25 mai, Shanghai : Bakery China, Salon international de la boulangerie et de la pâtisserie
22-25 mai, Canton : Music Guangzhou, Salon chinois international des instruments de musique
23-25 mai, Qingdao : CAC Show, Salon international et conférence dédiés à l’agrochimie et aux technologies de protection des récoltes
26-29 mai, Chongqing : CWMTE, Salon international des machines de production
28-30 mai, Pékin : China International Green Food & Organic Food Exhibition, Salon chinois international de l’alimentation bio
29 mai-1er juin, Shanghai : Hotelex Shanghai International Hospitality Equipment & Foodservice Expo, Salon international des équipements et services alimentaires pour l’hôtellerie
30 mai-1er juin, Shanghai : AID, Salon professionnel des soins aux personnes âgées, de la rééducation et des soins de santé
31 mai-2 juin, Pékin : China Maritime Beijing, Salon chinois international des technologies et équipements offshore
2-4 juin, Shanghai : CMT China, Salon du tourisme et des loisirs de plein air
4-6 juin, Shanghai : ISPO Shanghai, Salon professionnel international des sports, de la mode et des marques de vêtements
5-7 juin, Shanghai : Aquatech, Salon professionnel international des procédés pour l’eau potable et le traitement des eaux usées
5-7 juin, Shanghai : SIFA – Shanghai International Import and Export Food & Beverage Exhibition, Salon international pour l’import-export d’aliments et de boissons
7-9 juin, Pékin : BIAME – Beijing International Automative Manufacturing Exhibition, Salon international de la fabrication automobile de Pékin
7-10 juin, Shanghai : KBC – Kitchen & Bath China, Salon de la cuisine et de la salle de bains]
8-11 juin, Shanghai : Design Shanghai, Salon international de la décoration et de l’architecture intérieures
9-18 juin, Chongqing : Auto Chongqing, Salon international de l’industrie automobile
9-11 juin, Canton : Kids Expo, Salon international de l’éducation des enfants en Chine
9-12 juin, Canton : GILE – Guangzhou International Lighting Exhibition, salon international de l’industrie des LED, de la signalisation, éclairage, affichage
11-13 juin, Shanghai : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté de Shanghai
14-16 juin, Shanghai : E-Power/ G-Power/ S Energy/ IDC Expo, Salon chinois international de l’énergie et de l’ingénieurie électrique
14-16 juin, Shanghai : Logimat, Salon international de la distribution, du matériel de manutention et des systèmes de gestion des flux
18-21 juin, Shanghai : APPP, Salon de la publicité, de l’impression et de l’emballage
19-21 juin, Shanghai : CPHI & PMEC, Salon international des ingrédients pharmaceutiques
19-21 juin, Shanghai : FI Food Ingredients/ HI Health Ingredients, Salon international des ingrédients alimentaires
19-21 juin, Shanghai : PROPAK, Salon spécialisé dans la transformation alimentaire et l’emballage
24-26 juin, Shanghai : IWF, Salon professionnel international du la santé, du bien-être, du fitness et de la musculation