Monde de l'entreprise : Embrouille à l’américaine

En 2009, China MediaExpress (CCME) rachetait une PME des USA cotée au Nasdaq, entrant ainsi en bourse de New-York sans avoir à produire son bilan. Il émettait des actions, pour élargir son réseau d’écrans de publicité déroulante, à bord de milliers de bus.

Rendement fabuleux –31 millions $ par trimestre, pour 13 millions $ de frais. L’auditeur étant Deloitte, toute la finance américaine se rua, plaçant des centaines de millions de $, y compris « Hank » Greenberg, l’ex-PDG de l’assureur AIG, qui y mit 53 millions de $, au nom de sa compagnie Starr.

Puis en mars 2011, des actionnaires pressés vendirent, perdirent et répandirent la nouvelle : tous les chiffres étaient bidon. Deloitte se retira et Nasdaq délista CCME. Cette fraude en fait est courante: depuis 2004, 370 firmes chinoises sont entrées en bourse US par cette technique du « reverse merger » – la loi chinoise interdisant la justice américaine de forcer les sociétés à transmettre leurs chiffres, l’actionnariat étranger perd des milliards de $.

Starr, toutefois, vient d’avoir un recours : sur contrat, il a pu faire appel à une cour d’arbitrage de Hong Kong qui, avec un tribunal du Delaware, vient (15/01) de condamner CCME et deux gros actionnaires à reverser 77 millions de $. Or, la justice chinoise, selon notre source, respecterait les verdicts des arbitrages internationaux à l’encontre de ses firmes. On pourrait ainsi avoir ici un premier cas de fraudeur chinois en bourse étrangère, puni en son pays !

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