Monde de l'entreprise : Conflit social à la mode de Huairou

Conflit social à la mode de Huairou

A Huairou (Pékin), l’américain Chip Starnes, 42 ans, copropriétaire de Specialty Medical Supplies, fermait la division « plastique moulé » de l’usine, délocalisée en Inde. Trente ouvriers congédiés recevaient compensation. Mais c’était sans compter les 97 autres : redoutant ensuite de voir le reste de l’usine fermer, ils exigèrent le même traitement. 

Starnes se retrouva séquestré, pour des négociations qui durèrent 6 jours, encadrées par le syndicat. La mairie, la police ne firent pas un geste pour le libérer. C’est souvent le cas en ce type de conflit. Mais cette réaction, qui en dit long sur la faible confiance dans le monde du travail, n’était peut-être pas totalement infondée – certains ouvriers exhibaient des séquelles d’accidents de travail. 

Au bout de six jours, Starnes avait fait venir des USA, 300.000 $ de primes supplémentaires pour congédier tout le monde. Peu vindicatif, il n’attendit que 24h pour en réengager quelques uns. La vie continue, pense-t-il, et le fait que ses employés utilisent ce moyen pour s’approprier une part de plus du profit de l’entreprise, est de bonne guerre ! 

Le plus curieux, voire hilarant, est l’attitude de Mme Chu Lixiang, directrice locale du syndicat unique : à peine le dernier chèque tendu à son bénéficiaire, qu’elle saisit son mégaphone pour déclarer aux journalistes : « que les investisseurs étrangers le sachent, Huairou dispose d’excellentes lois sociales, d’un bon climat d’investissement…Venez donc vous établir chez nous, sans peur des conséquences ! ».

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