Société : La mort ruine

Pendant le Qingming, fête des morts (02-04/04), ils furent 15% de plus qu’en 2011, 520 millions à entretenir les tombes -signe d’une demande croissante en éthique et transcendance, valeur refuge face aux questions d’avenir. L’une d’elles,  indéniable, est celle de la propre sépulture.

La densité démographique de la côte autour des villes, exerce une pression sur les espaces disponibles aux nécropoles.  D’où une flambée des prix.  Ainsi les 33 cimetières pour 19 millions d’âmes pékinoises ont vu leurs prix multiplier par 15 en 9 ans, atteignant jusqu’à 3millions de ¥ le caveau à Babaoshan.

Vaincus par de tels prix, la plupart « délocalise » l’inhuma-tion, 9.000¥ à 100km contre 36.000¥ à 12km. L’Etat envisage aussi de geler les prix, avec subventions aux pauvres.

Mais pour lui, cette situation anarchique est intenable. Avec 178 millions de plus de 60 ans en 2009 et une population vieillissante (fruit de la politique de l’enfant unique), les 9millions par an de décès à gérer tripleront sous 30 ans, et l’espace réduira.

Seule solution durable : la crémation, mais la moitié des familles (rurales) la refusent, par tradition. Aussi, les mairies multiplient des cérémonies funéraires collectives, en mer, avec orchestre, prêtres et tout un rituel où les vivants dispersent les 1,4 kg de cendres par dessus bord. Le tout subventionné (gratuit à Qingdao, Shandong). Grâce à cette méthode, en 21 ans,  Shanghai a épargné 35.000m2: encore trop peu, mais ce n’est qu’un début, indispensable pour réserver les ceintures vertes des villes chinoises… aux légumes, aux lotissements, aux vivants !

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