Culture : Couac dans le droit d’auteur musical

La loi des droits d’auteurs musicaux fait peau neuve : le 31/03, l’Administration Nationale du copyright (NCA) soumet au public son projet d’amendement. Et c’est la fureur au Landernau des musiciens!

[1] disparait la formule-clé, « nulle oeuvre peut être jouée sans permis de l’auteur », et

[2]    passés trois mois,  quiconque pourra diffuser l’air sans permission, en payant l’auteur à tarif public via la Société des droits d’auteurs

On voit d’où vient le tir. D’immenses besoins en musique à bas prix surgissent, générés par des consortiums multimédia aux dizaines de milliers d’employés.

C’est la nouvelle politique du régime, de créer des pôles culturels de dimensions mondiales, sous contrôle. D’ici 2015, ce secteur semi-étatique est supposé générer 150milliards$ de chiffre d’affaires et 5% du PIB, devenant ainsi « pilier stratégique ».

Contre le projet, les artistes se défendent, soutenus par la presse. C’est de la créativité voire de l’avenir de l’art en Chine  qu’il est question, dit Zhang Tie (groupe rock Push). Si le texte passe, pourquoi s’efforcer d’écrire une musique qui, en trois mois, ne pourra se rembourser ? Seul progrès du projet : en cas de piratage, les tribunaux accorderaient jusqu’à 1million¥ de compensation,  le double du montant actuel.

Enfin, précise Yan Xiaohong, n°2 à la NCA, les suggestions ont 15 jours pour arriver avant la rédaction du texte définitif – qui devra être voté au parlement (ANP).    L’Etat semble plongé dans un « drame cornélien », entre son procédé législatif démocratique de sollicitation d’opinions, et la pression de lobbies, pour le compte d’une idéologie autoritaire de la culture.

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