Chiffres de la semaine : « 80% des filiales des groupes français, 1% des revenus d’Airbnb, 1,73% du PIB chinois en subventions industrielles »

« 80% des filiales des groupes français, 1% des revenus d’Airbnb, 1,73% du PIB chinois en subventions industrielles »

80% des filiales d’entreprises françaises en Chine déclarent que les mesures sanitaires actuelles ont des conséquences sur leur stratégie d’investissement dans le pays, selon un sondage réalisé entre le 1er avril et le 9 mai par la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine auprès de 200 de ses membres. Parmi elles, 16 % envisagent une réduction de leur présence dans le pays. Conséquence des restrictions d’entrée en Chine, la moitié des entreprises remplacent des expatriés par des employés locaux. Pour 68% des filiales concernées, cette « sinisation » des postes, si elle est contrainte, risque de compliquer la communication avec les sièges en France, qui ont déjà une image dégradée du pays dans 3 cas sur 4.

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1 % : c’est la part que représentait le marché chinois dans les revenus du leader mondial des locations saisonnières, Airbnb. Las des confinements successifs et faisant surtout face à une forte concurrence locale de la part du groupe Tujia qui propose presque dix fois plus de logements en Chine (1,2 million contre seulement 150 000 pour Airbnb), le géant américain a préféré mettre fin à ses activités dans le pays après sept ans de présence en Chine. Ce départ fait suite à ceux d’autres plateformes américaines comme Yahoo ou LinkedIn, sur fond de tensions grandissantes entre Pékin et Washington. Chacune à ses raisons (censure, difficultés opérationnelles, partage des données utilisateurs à la requête du gouvernement…), mais toutes ont conclu que le jeu n’en valait plus la chandelle. La firme de San Francisco espère néanmoins retrouver les voyageurs chinois sur son application lorsqu’ils seront – enfin – autorisés à voyager à l’étranger, notamment dans les pays asiatiques voisins courant 2023.

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1,73% de son PIB : c’est ce qu’a dépensé la Chine pour subventionner ses entreprises dans des secteurs stratégiques (semi-conducteurs, intelligence artificielle, voitures électriques…) en 2019, d’après une analyse du think-tank américain CSIS. Ces aides, sous forme de subventions directes, ventes de terrains à prix cassés, crédits à taux préférentiels, exemptions d’impôts et capitaux injectés par des fonds d’investissement gérés par l’État, se chiffraient en 2019 entre 248 milliards de $ (davantage que le budget militaire annuel) et 407 milliards de $, selon le taux de change. Alors que la Chine cherche à réduire sa dépendance technologique vis-à-vis de l’Occident et à devenir un leader mondial en matière d’innovation, ce soutien augmente beaucoup plus rapidement que celui d’autres pays, tels que la Corée du Sud (0,67% du PIB) et les États-Unis (0,39%). Depuis de longues années, les subventions industrielles chinoises sont dénoncées par ses partenaires commerciaux comme une distorsion de la concurrence et ont fait l’objet de nombreuses plaintes auprès de l’OMC. Pour Pékin, Washington et ses alliés tentent simplement de freiner la montée en puissance chinoise et de dénigrer son modèle de développement.

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