Le Vent de la Chine Numéro 21 (2022)

du 30 mai au 5 juin 2022

Editorial : Li Keqiang à la manœuvre (économique)
Li Keqiang à la manœuvre (économique)

Aux grands maux, les grands remèdes… enfin presque ! Pour redonner de la vigueur à une économie déprimée par la stratégie « zéro Covid », déjà en proie à un ralentissement avant la pandémie, le Premier ministre Li Keqiang a convoqué en visio-conférence le 25 mai plus de 100 000 cadres à travers le pays pour une réunion d’urgence.

Cette « conférence des 100 000 cadres » (“十万人大会”) est un évènement rare : l’unique précédent remonte à février 2020, en pleine « bataille de Wuhan », lorsque le Président Xi Jinping avait transmis ses ordres en visio-conférence à 170 000 cadres et militaires.

Il n’en fallait pas plus pour relancer les rumeurs d’une mise en minorité du Président Xi, qui serait contraint de passer la main à son Premier ministre lors du XXème Congrès de novembre prochain. Il n’est pourtant pas inhabituel pour le leader suprême de laisser son n°2 prendre les devants en cas de situation critique : c’était le cas lors du début de l’épidémie à Wuhan en janvier 2020 ou lors des fortes inondations dans le Henan en août 2021.

Quoi qu’il en soit, tous les décideurs en matière économique étaient présents – sauf Xi Jinping – lors de ce colloque exceptionnel : les vice-premiers Han Zheng, Liu He et Hu Chunhua, le gouverneur de la Banque Centrale Yi Gang, le patron du planificateur de l’économie (NDRC) He Lifeng, mais aussi le général Wei Fenghe et le ministre de la Sécurité Publique Zhao Kezhi, en leur qualité de conseillers d’Etat.

Le ton alarmiste de la transcription non-officielle du discours du Premier ministre contrastait avec les articles rassurants parus dans la presse officielle.

D’ordinaire plutôt modéré dans ses propos, Li Keqiang a cette fois fait preuve d’une franchise déconcertante : soulignant la chute significative de plusieurs indicateurs économiques tels que la production industrielle, les exportations, les ventes de détail, la consommation électrique et le transport de marchandises, le patron du Conseil d’Etat a reconnu que « sous certains aspects, les difficultés économiques sont plus importantes que celles rencontrées en 2020, lorsque l’épidémie a frappé le pays de plein fouet ».

Dans ces conditions, le Premier ministre a laissé entendre que la Chine pourrait bien passer à côté de son ambitieux objectif de croissance du PIB de 5,5%. « Si l’économie dérape au-delà d’une fourchette raisonnable (au 2nd trimestre), il sera difficile de redresser la barre sans avoir à payer le prix fort  », a-t-il averti.

Pour éviter un tel scénario, Li Keqiang a exhorté les cadres à mettre en œuvre au plus vite le « plan de relance » dévoilé par le Conseil d’Etat deux jours plus tôt. Il consiste en 33 mesures, dont de nouvelles réductions d’impôts, des extensions de prêts pour les entreprises, de nouveaux projets d’infrastructures, une détaxe de 60 milliards de yuans sur les achats automobiles… Exit donc la planche à billets comme lors de la crise financière de 2008 et les aides directes aux particuliers préconisées par plusieurs économistes.

Des inspecteurs seront envoyés dans 12 provinces pour vérifier la bonne application de ces mesures. Et attention, pas question cette fois pour les autorités locales de bidouiller les données économiques du 2ème trimestre pour sauver la face. « Les chiffres devront refléter la réalité sur le terrain », a mis en garde le Premier ministre.

En dépit des appels à l’aide de plusieurs gouvernements locaux dont les finances sont dans le rouge, le patron du Conseil d’Etat les a avertis qu’ils devront compter sur eux-mêmes pour financer leurs projets…

Curieusement, Li Keqiang a bien pris le soin d’éviter de mentionner directement le premier responsable de cette situation alarmante : la politique « zéro Covid ». Il s’est contenté de souligner que les mesures de prévention contre la Covid-19 sont nécessaires au développement économique, sous-entendant que l’un et l’autre ne sont pas contradictoires.

Pourtant, les analystes sont unanimes : tant que la stratégie « zéro Covid » restera inchangée et que l’activité économique pourra être interrompue du jour au lendemain, l’impact de ce plan de relance devrait être limité, surtout si un sous-variant encore plus contagieux qu’Omicron vient à nouveau percer la grande muraille sanitaire chinoise.

Au final, la situation actuelle est parfaitement résumée par cette boutade, diffusée sur les réseaux sociaux : « une personne est en train d’être étranglée, les membres de sa famille convoquent plus de 100 000 médecins pour une consultation d’urgence, certains suggèrent d’avoir recours à la médecine traditionnelle chinoise, d’autres à la médecine occidentale, à la chirurgie, voire à un marabout, mais aucun ne suggère de lâcher prise » (人被掐脖子翻白眼快挂了,家属紧急召集全国上万个名医开会会诊,有说吃中药的,有说吃西药的,有说开刀的,还有说要跳大神的,就没有一个说要松手的). A méditer !


Politique : Tour de vis avant le XXème Congrès
Tour de vis avant le XXème Congrès

Le Wall Street Journal a encore frappé. Le 19 mai, le quotidien américain a dévoilé le récent passage d’une directive interne au Parti visant à strictement interdire aux cadres de niveau ministériel et à leurs familles de détenir des biens immobiliers à l’étranger et des participations dans des sociétés offshore. Publiée en mars par le puissant Département Central de l’Organisation, dirigé par Chen Xi, l’ancien camarade de dortoir de Xi Jinping à l’université Tsinghua, la directive bannirait également l’ouverture de comptes bancaires à l’étranger « sauf motifs légitimes », comme la poursuite d’études ou l’obtention d’un emploi. Un engagement écrit a été exigé des 400 cadres concernés.

D’après le WSJ, ce nouveau règlement serait motivé par le désir de « protéger » les cadres et leurs familles d’éventuelles sanctions occidentales, similaires à celles qui ont frappé les politiques et oligarques russes suite à la guerre en Ukraine.

Pour plusieurs analystes, cette démarche s’inscrirait plutôt dans la continuité de la campagne anti-corruption. En effet, chaque année, les cadres sont censés déclarer en interne leur patrimoine familial. Sauf qu’avec leurs maigres salaires officiels, comment ces dirigeants pourraient-ils se permettre d’acheter des villas canadiennes ou d’envoyer leurs enfants étudier dans les meilleures universités américaines ? Ainsi, pour éviter de se faire épingler par les inspecteurs de l’anti-corruption, les cadres ont déjà dû « faire le ménage » il y a bien longtemps…

Dans ces conditions, pourquoi Xi Jinping ressent-il la nécessité d’émettre un tel rappel à l’ordre aujourd’hui ? Qui oserait encore prendre le risque de posséder des biens à l’étranger ? S’agit-il de cibler les anciens leaders, qui ont amassé une fortune colossale durant les deux dernières décennies (cf. révélations du NYT en 2012 et celles des « Panama Papers » en 2016) ? S’agit-il de neutraliser certains éléments récalcitrants, à quelques mois du XXème Congrès ? Le mystère reste entier… Mais une chose est sûre : Xi Jinping n’a pas l’habitude de réglementer sans raison.

Autre directive, plus explicite cette fois : depuis le 15 mai, les cadres à la retraite – dont ceux vivant à l’étranger – auront désormais l’interdiction de « commenter ouvertement les politiques du Comité Central du Parti », de « disséminer des remarques négatives » et « de prendre part aux activités d’organisations sociales illégales », sous peine de sanctions. Ils devront en revanche participer à des sessions d’étude de « la pensée de Xi Jinping » (cf photo).

Cette consigne, quelque peu inhabituelle, peut être interprétée comme la réaction officielle à la « défection » aux États-Unis de Cai Xia, ex-professeur à l’École Centrale du Parti, ou encore aux commentaires émis par l’ancien Premier ministre Zhu Rongji, 94 ans, qui ne serait pas convaincu par la perspective du 3ème mandat de Xi Jinping. Et d’après le WSJ, au sein de l’appareil, il ne serait pas le seul à voir cette rupture des règles de succession préétablies d’un mauvais œil… En fin de compte, cette directive est surtout l’expression de l’intolérance grandissante du leadership vis-à-vis de toute opinion divergente, en dehors du Parti comme en son sein.


Taiwan : En visite en Asie, Joe Biden récidive
En visite en Asie, Joe Biden récidive

Près d’un an et demi après son arrivée à la Maison-Blanche, Joe Biden a effectué sa première visite officielle en Asie. Interrogé le 23 mai lors d’une conférence de presse à Tokyo au sujet de Taïwan, le Président américain a réitéré « l’engagement » de son pays à défendre l’île revendiquée par Pékin en cas d’agression, puis a assuré que la position officielle des Etats-Unis « n’avait pas changé ».

Apparemment embarrassée par ces déclarations, la Maison-Blanche s’est empressée de préciser que le Président promettait seulement d’aider Taïwan à se défendre et qu’il ne s’agissait pas là d’un abandon de la politique « d’ambiguïté stratégique » qui a contribué à maintenir la paix dans le détroit de Taïwan durant les quatre dernières décennies.

En réaction aux propos de Joe Biden, la Chine a rappelé sa « ferme détermination » à « protéger sa souveraineté » et a demandé à Washington « d’éviter d’envoyer de mauvais signaux aux forces indépendantistes » de Taïwan. Les États-Unis « jouent avec le feu », a mis en garde Pékin.

De fait, ce n’est pas la première fois que le Président Biden écorne « l’ambiguïté stratégique ». Avant même le début de la guerre en Ukraine, il avait déjà évoqué en août et en octobre 2021 « l’engagement » des États-Unis à défendre Taïwan, avant que la porte-parole de la Maison-Blanche ne rétropédale en déclarant que la politique américaine demeurait inchangée. Les médias avaient alors interprété les propos de Joe Biden, 79 ans, comme une « bourde présidentielle ». Mais était-ce vraiment le cas ?

Les récidives du Président indiquent plutôt une volonté de l’administration d’exprimer plus clairement ses intentions. Joe Biden estime que le « Taiwan Relations Act » de 1979 est une loi ambiguë puisqu’elle n’évoque pas la question d’une intervention militaire de Washington en cas d’invasion de Taïwan par la Chine. Le Président Biden juge donc qu’il lui appartient de clarifier la position américaine. Certes, Washington reconnaît le principe « d’une seule Chine », mais le dirigeant veut également souligner le fait que les États-Unis ne resteraient pas les bras croisés si la Chine attaquait Taïwan, du moins tant qu’il serait Président.

L’administration Biden y voit une manière de renforcer son pouvoir de dissuasion, mais aussi un moyen de répondre aux éventuelles interrogations sur sa capacité à traiter plusieurs crises simultanément (Ukraine, Taïwan…).

Cependant, plusieurs analystes américains jugent ce « double jeu » particulièrement dangereux. Cette « confusion stratégique » pourrait exacerber les tensions avec la Chine et les autres pays rivaux, mais aussi mettre les alliés des États-Unis dans une position inconfortable. Pour d’autres, la réponse forte de l’Occident à l’agression russe en Ukraine pouvait servir à dissuader la Chine d’envahir Taïwan, mais l’ambiguïté sur laquelle joue la Maison Blanche risque d’annuler ce gain.

Une chose est sûre, la Chine a très bien compris le message. Reste à voir de quelle manière elle compte y répondre…


Chiffres de la semaine : « 80% des filiales des groupes français, 1% des revenus d’Airbnb, 1,73% du PIB chinois en subventions industrielles »
« 80% des filiales des groupes français, 1% des revenus d’Airbnb, 1,73% du PIB chinois en subventions industrielles »

80% des filiales d’entreprises françaises en Chine déclarent que les mesures sanitaires actuelles ont des conséquences sur leur stratégie d’investissement dans le pays, selon un sondage réalisé entre le 1er avril et le 9 mai par la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine auprès de 200 de ses membres. Parmi elles, 16 % envisagent une réduction de leur présence dans le pays. Conséquence des restrictions d’entrée en Chine, la moitié des entreprises remplacent des expatriés par des employés locaux. Pour 68% des filiales concernées, cette « sinisation » des postes, si elle est contrainte, risque de compliquer la communication avec les sièges en France, qui ont déjà une image dégradée du pays dans 3 cas sur 4.

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1 % : c’est la part que représentait le marché chinois dans les revenus du leader mondial des locations saisonnières, Airbnb. Las des confinements successifs et faisant surtout face à une forte concurrence locale de la part du groupe Tujia qui propose presque dix fois plus de logements en Chine (1,2 million contre seulement 150 000 pour Airbnb), le géant américain a préféré mettre fin à ses activités dans le pays après sept ans de présence en Chine. Ce départ fait suite à ceux d’autres plateformes américaines comme Yahoo ou LinkedIn, sur fond de tensions grandissantes entre Pékin et Washington. Chacune à ses raisons (censure, difficultés opérationnelles, partage des données utilisateurs à la requête du gouvernement…), mais toutes ont conclu que le jeu n’en valait plus la chandelle. La firme de San Francisco espère néanmoins retrouver les voyageurs chinois sur son application lorsqu’ils seront – enfin – autorisés à voyager à l’étranger, notamment dans les pays asiatiques voisins courant 2023.

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1,73% de son PIB : c’est ce qu’a dépensé la Chine pour subventionner ses entreprises dans des secteurs stratégiques (semi-conducteurs, intelligence artificielle, voitures électriques…) en 2019, d’après une analyse du think-tank américain CSIS. Ces aides, sous forme de subventions directes, ventes de terrains à prix cassés, crédits à taux préférentiels, exemptions d’impôts et capitaux injectés par des fonds d’investissement gérés par l’État, se chiffraient en 2019 entre 248 milliards de $ (davantage que le budget militaire annuel) et 407 milliards de $, selon le taux de change. Alors que la Chine cherche à réduire sa dépendance technologique vis-à-vis de l’Occident et à devenir un leader mondial en matière d’innovation, ce soutien augmente beaucoup plus rapidement que celui d’autres pays, tels que la Corée du Sud (0,67% du PIB) et les États-Unis (0,39%). Depuis de longues années, les subventions industrielles chinoises sont dénoncées par ses partenaires commerciaux comme une distorsion de la concurrence et ont fait l’objet de nombreuses plaintes auprès de l’OMC. Pour Pékin, Washington et ses alliés tentent simplement de freiner la montée en puissance chinoise et de dénigrer son modèle de développement.


Vocabulaire de la semaine : « Premier ministre, économie, Xinjiang, visite, droits de l’Homme, posséder, propriétés, sanctions »
« Premier ministre, économie, Xinjiang, visite, droits de l’Homme, posséder, propriétés, sanctions »
  1. Premier ministre : 总理 ; zǒnglǐ (HSK 5)
  2. Convoquer (une réunion) : 召开 ; zhàokāi (HSK 5)
  3. Taille, échelle, portée, étendue, ampleur : 规模 ; guīmó (HSK 5)
  4. Dépasser : 超过 ; chāoguò (HSK 4)
  5. Cent mille (personnes) : 十万 ; shí wàn
  6. Réunion, conférence : 会议 ; huìyì (HSK 3)
  7. Souligner : 强调 ; qiángdiào (HSK 5)
  8. En même temps, simultanément, tout en : 同时 ; tóngshí (HSK 4)
  9. Promouvoir : 推动 ; tuīdòng
  10. Economie : 经济 ; jīngjì (HSK 4)
  11. Société, social : 社会 ; shèhuì (HSK 4)
  12. Développement : 推动 ; fāzhǎn (HSK 4)

中国国务院总理李克强召开规模超过十万人的“稳经济大盘”会议强调要在疫情防控的同时推动经济社会发展

Zhōngguó guówùyuàn zǒnglǐ lǐ kèqiáng zhàokāi guīmó chāoguò shí wàn rén de “wěn jīngjì dàpán” huìyì, qiángdiào yào zài yìqíng fáng kòng de tóngshí tuīdòng jīngjì shèhuì fāzhǎn.

« Le Premier ministre chinois Li Keqiang a convoqué une réunion de plus de 100.000 personnes sur la « stabilisation de l’économie », soulignant la nécessité de promouvoir le développement économique et social tout en contrôlant la situation épidémique ».

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  1. Dénoncer, accuser : 指责 ; zhǐzé (HSK 6)
  2. Bachelet (Michelle), Haute‑Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme : 巴切莱特 ; Bāqièláitè
  3. Critique, critiquer : 批评 ; pīpíng (HSK 4)
  4. Visite, interview : 访问 ; fǎngwèn (HSK 6)
  5. Propagande : 宣传 ; xuānchuán (HSK 5)
  6. Exploiter : 利用 ; lìyòng (HSK 5)
  7. Officiel : 官方 ; guānfāng (HSK 6)
  8. Médias : 媒体 ; méitǐ (HSK 5)
  9. Faire l’éloge de, saluer : 赞扬 ; zànyáng
  10. Droits de l’Homme : 人权 ; rénquán
  11. Faire des progrès, progresser : 进展 ; jìnzhǎn (HSK 6)
  12. Enquête : 调查 ; diàochá (HSK 4)
  13. Surveiller, superviser, contrôler : 监督 ; jiāndū (HSK 6)
  14. Contacter, accéder : 接触 ; jiēchù (HSK 5)
  15. Xinjiang : 新疆 ; xīnjiāng

人们指责巴切莱特对北京的批评不够,并让她的访问被中共的宣传利用。中国官方媒体本周报道说,她赞扬了中国在人权方面的进展。据巴切莱特说, »这次访问不是调查,并说她能够 « 不受监督地 « 接触她想在新疆会见的人。

Rénmen zhǐzé bāqièláitè duì běijīng de pīpíng bùgòu, bìng ràng tā de fǎngwèn bèi zhōnggòng de xuānchuán suǒ lìyòng. Zhōngguó guānfāng méitǐ běn zhōu bàodào shuō, tā zànyáng le zhōngguó zài rénquán fāngmiàn de jìnzhǎn. Jù bāqièláitè shuō, »zhè cì fǎngwèn bùshì diàochá », bìng shuō tā nénggòu »bù shòu jiāndū de » jiēchù tā xiǎng zài xīnjiāng huìjiàn de rén.

« Bachelet a été accusée de ne pas être assez critique envers Pékin et d’avoir laissé sa visite être exploitée par la propagande chinoise. Les médias d’État chinois ont rapporté cette semaine qu’elle avait salué les progrès de la Chine en matière de droits de l’homme. Selon Bachelet, « la visite n’était pas une enquête » et elle a pu accéder « sans surveillance » aux personnes qu’elle souhaitait rencontrer au Xinjiang ».

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  1. Wall Street Journal : 华尔街日报 ; huá’ěrjiē rìbào
  2. Citer : 援引 ; yuányǐn
  3. Être familiarisé avec, connaître : 知情 ; zhīqíng
  4. Parti Communiste Chinois (PCC) : 中国共产党 ; zhōngguó gòngchǎndǎng
  5. Interdire : 禁止 ; jìnzhǐ (HSK 4)
  6. Promouvoir : 擢升 ; zhuóshēng
  7. Conjoint, époux/épouse : 配偶 ; pèi’ǒu (HSK 6)
  8. Détenir, posséder : 拥有 ; yǒngyǒu (HSK 6)
  9. Propriétés, actifs : 资产 ; zīchǎn (HSK 6)
  10. Haut niveau : 高级 ; gāojí (HSK 5)
  11. (Pour) éviter : 以防 ; yǐ fang
  12. Futur, avenir : 未来 ; wèilái (HSK 5)
  13. Cibler : 针对 ; zhēnduì
  14. Russie : 俄罗斯 ; èluósī
  15. Sanctions, punitions : 制裁 ; zhìcái (HSK 6)

据《华尔街日报援引知情人士报道中国共产党禁止擢升那些配偶或子女在国外拥有大量资产高级干部,以防未来受到类似于目前针对俄罗斯的各类制裁的影响。

Jù “huá’ěrjiē rìbào” yuányǐn zhīqíng rénshì bàodào, zhōngguó gòngchǎndǎng jiāng jìnzhǐ zhuóshēng nàxiē pèi’ǒu huò zǐnǚ zài guówài yǒngyǒu dàliàng zīchǎn de gāojí gànbù, yǐ fáng wèilái shòudào lèisì yú mùqián zhēnduì èluósī de gè lèi zhìcái de yǐngxiǎng.

« D’après le Wall Street Journal, citant des personnes proches du dossier, le Parti communiste chinois interdira la promotion de hauts cadres dont les conjoints ou les enfants ont des actifs substantiels à l’étranger, de manière à éviter d’être impacté par des sanctions similaires à celles ciblant actuellement la Russie ».


Petit Peuple : Nankin (Jiangsu) : Yang Benfen, autrice de best-sellers à 80 ans
Nankin (Jiangsu) : Yang Benfen, autrice de best-sellers à 80 ans

Yang Benfen (杨本芬), 82 ans, surnommée « l’autrice au fourneau », publie son troisième roman, un récit biographique sur le mariage, un sujet très chargé en Chine où la pression de la famille sur l’enfant en âge de se marier est toujours aussi forte quand le nombre de divorces a doublé entre 2019 et 2020.

Yang Benfen sait garder les pieds sur terre et une juste distance par rapport à sa notoriété, elle la contrôleuse de bus de la province du Jiangxi, arrivée à Nankin à l’âge de 60 ans pour vivre chez sa fille et s’occuper de sa petite-fille, comme tous les parents chinois qui, après une vie de labeur, se transforment en nounou et bonne à tout faire pour permettre à leur enfant de travailler.

Mais, contrairement à ses congénères, Yang Benfen préfère la lecture, la broderie et l’écriture aux traditionnels mah-jong, danses dans les parcs et jeux de cartes plébiscités par les seniors chinois.

Dans une cuisine de quelques mètres carrés, entre la préparation des jiaozis et de la soupe, son tabouret bas coincé entre le fourneau et l’évier, un cahier sur ses genoux, elle s’est mise à écrire. Avec soixante ans derrière elle passés au service des autres, elle s’est lancée, pressée par le souvenir de sa mère, paysanne à l’existence faite de résilience et d’abnégation, et la peur de voir cette vie et l’époque troublée qui la contient devenir poussière. En les couchant sur le papier, elle laisserait une trace.

Sa fille, séduite par les pages lues, l’aide à publier en ligne son roman « Qiu Yuan » (秋园, Jardin d’automne) et les messages pleuvent. Il faudra pourtant attendre encore dix ans avant qu’une maison d’édition accepte de publier son premier roman. Elle en vendra plus de 80 000 exemplaires. Un succès !

Fidèle à elle-même, Yang Benfen continue d’écrire sur sa vie et sa famille. Après un premier livre sur l’histoire de sa mère, le deuxième (« Fu Mu » ; 浮木 ; Bois Flotté) parle de ses souvenirs et le troisième (« Wo Ben Fenfang » ; 我本芬芳 ; Mon Parfum Originel) met l’accent sur son mariage.

L’ordinateur – apprivoisé avec difficulté – a remplacé le stylo, et le temps passé à écrire ne doit pas empiéter sur le reste, le temps dévolu à son mari qui perd la mémoire, à sa fille et sa petite-fille.

Quand on s’est occupé des autres toute sa vie, difficile de changer ses habitudes ! A cela s’ajoutent les interviews, les réponses aux messages de ses lecteurs et la mélancolie parfois, de voir se réaliser un si grand rêve à la fin de sa vie. Style simple, récit authentique, ils sont des millions en Chine, à partager les mêmes souvenirs que Yang Benfen.

Née en 1940, aînée d’une famille où le père est souffrant, elle quitte l’école pour aider sa mère, n’y retourne qu’à 11 ans pour la quitter à nouveau avant d’avoir été diplômée. Vite mariée, puis mère – des devoirs politiquement obligatoires pour servir le Parti à l’époque – ses études interrompues resteront un regret lancinant, avec celui du grand amour. Est-ce la lecture de « Guerre et Paix » et d’autres romans étrangers interdits – qu’étudiante elle recopiait et lisait à la lumière d’une lampe de poche sous sa couverture, au dortoir de l’école – qui la pousse encore aujourd’hui à se demander si le grand amour existe? Gageons que cette question et toutes les autres, étayées par 61 ans de mariage pas toujours heureux, trouveront un écho dans le cœur de ses lectrices, jeunes et vieilles. Pour elles aussi, le grand amour reste un rêve qui se heurte à des réalités familiales et sociales toujours aussi ancrées.

Puisque la vie de Yang Benfen vérifie l’adage « tout vient à point à qui sait attendre » (好事多磨 ; hǎoshì duō), souhaitons-lui un prince de la dernière chance pour venir sonner à sa porte après avoir lu son dernier roman ! Il ne faut jamais dire jamais, surtout en Chine…

Par Marie-Astrid Prache

Retrouvez son carnet de confinement shanghaien sur Linkedin !


Rendez-vous : Semaines du 30 mai au 17 juillet 2022
Semaines du 30 mai au 17 juillet 2022

29-31 mai, Canton : FCCE 2022, Salon de la distribution d’aliments frais et de la chaîne du froid en Asie-Pacifique.

31 mai-2 juin, Shanghai : IRRISHOW 2022, Salon international de l’irrigation en Chine. REPORTE.

31 mai-2 juin, Shanghai : WINE EXPO 2022, Salon international du vin et des spiritueux. NON CONFIRME.

7-9 juin, Shenzhen : INDUSTRIAL AUTOMATION SHENZHEN 2022, Salon international pour l’automatisation des procédés. REPORTE.

13-17 juin, Pékin : CIMES 2022, Salon chinois international de la machine-outil et des outils. REPORTE.

21-23 juin, Shanghai : BIOPH CHINA 2022, Salon de la pharmacologie et des biotechnologies. BIOPH CHINA rassemble compagnies pharmaceutiques, institutions et organismes de recherche. REPORTE au 20 au 22 décembre.

22-24 juin, Shanghai : PROPAK CHINA 2022, Salon spécialisé dans la transformation alimentaire et l’emballage. REPORTE au 8 au 10 novembre.

23-26 juin, Jinan : CHINA (JINAN) INTERNATIONAL POWER TRANSMISSION & CONTROL TECHNOLOGY 2022, Salon chinois international de la transmission de puissance et des technologies de contrôle.

26-29 juin, Shanghai : EXPO LIGHTING 2022, Salon de l’industrie de l’éclairage. REPORTE au 25 au 28 août.

26-29 juin, Shanghai : HDE – ECOBUILD CHINA 2022, Salon de la construction et du bâtiment durable. REPORTE du 25 au 27 août à Nankin.

27-30 juin, Shenzhen : ITES EXHIBITION (SIMM) 2022, ITES China est le grand salon des technologies et d’équipements de fabrication de pointe dans le sud de la Chine. Électronique 3C, dispositifs médicaux, batteries lithium, semi-conducteurs, textiles, impression, emballage, logistique, machines à bois…

28 juin-1er juillet, ShanghaiMARINTEC CHINA 2022, Salon international et conférence sur l’industrie maritime. REPORTE du 7 au 10 décembre.

6-8 juillet, Shanghai : ALUMINIUM CHINA 2022, Le plus grand salon asiatique de l’industrie de l’aluminium. Matières premières, produits finis et semi-finis. Approvisionnement, échanges, mise en réseau.

6-9 juillet, Tianjin : BICES 2022, Salon international et séminaire sur les machines de construction et d’industrie minière en Chine.

7-9 juillet, Chengdu : HOTELEX – FINEFOOD 2022, Salon international de l’agro-alimentaire destiné à l’industrie hôtelière. 

13-15 juillet, Pékin : BEIJING INFOCOMM CHINA 2022, exposition qui présente les inventions des TIC les plus avancées et les plus demandées au monde, ainsi que des opportunités de formation.

13-15 juillet, Chengdu : IE EXPO CHENGDU 2022, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie.

13-15 juillet, Shanghai : PRODUCTRONICA CHINA 2022, Salon international de la production électronique.

13-15 juillet , Shanghai : LASER PHOTONICS CHINA 2022, Le plus grand salon de la photonique de l’Asie. 

13-15 juillet, Chengdu : IE EXPO CHENGDU 2022, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie.

16-18 juillet, Urumqi : IME XINJIANG 2022, Salon international de l’industrie minière en Chine.