Chiffres de la semaine : « 23 millions de tickets vendus en une seule journée, 10% de chances en moins d’entrer à l’université, 5,4 millions de cafés au Maotai, 79 325 restaurants japonais »

« 23 millions de tickets vendus en une seule journée, 10% de chances en moins d’entrer à l’université, 5,4 millions de cafés au Maotai, 79 325 restaurants japonais »

23 millions : c’est le nombre de tickets de train vendus en seule journée lors de l’ouverture des ventes pour les vacances de la « golden week » (29 septembre au 6 octobre) – un record. La « SCNF » chinoise prédit 190 millions de voyages durant la période allant du 27 septembre au 8 octobre, soit le double de l’an passé (encore sous « zéro Covid ») et 37% de plus par rapport à 2019, avant la pandémie. Dans les airs, c’est 21 millions de passagers que l’Administration nationale de l’aviation civile (CAAC) attend durant les vacances, soit 17% de plus qu’en 2019. 

Parmi les destinations plébiscitées : Wuhan, Chongqing, Zhengzhou, Changsha, Chengdu et Hangzhou qui se prépare à accueillir les Jeux asiatiques (22 septembre au 8 octobre). La plateforme Qunar, elle, dévoile que les touristes sont également attirés par des villes plus petites comme Handan, Luoyang, Liuzhou, Huaian et Yichun. A l’international, ce sont des destinations « proches » comme Hong Kong, Séoul, Kuala Lumpur et Singapour qui étaient les plus recherchées d’après l’institut de recherche « Big Data » de la plateforme Qunar. Malgré la polémique autour de la décharge des eaux contaminées de Fukushima, Tokyo faisait également partie du top 5…

Comment expliquer ce rebond touristique ? Est-ce l’effet « festival de la mi-automne » qui tombe en même temps que la « golden week » cette année ou alors une envie de rattraper le temps perdu durant ces premières « longues vacances » depuis la fin de la politique « zéro Covid » (hors Nouvel an chinois, traditionnellement réservé aux familles) ? La véritable question est peut-être celle du montant dépensé par les touristes : sera-t-il, lui aussi, plus élevé (ou égal) que les chiffres pré-pandémiques ? Jusqu’à présent, toutes les autres vacances et week-ends prolongés se sont montrés en-dessous des attentes, à tel point que voyager avec trois sous en poche est devenu une mode chez les jeunes…

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9,3% : c’est le pourcentage de chances en moins que les jeunes issus des 10% des familles les plus pauvres du pays ont eu d’entrer à l’université entre 2010 et 2018, rapportent des chercheurs de l’université Beida (Pékin). A l’inverse, les élèves issus des 10 % des familles les plus privilégiées ont vu leurs chances augmenter de 5,3% durant la même période. Cette étude démontre que les différentes mesures entreprises par l’Etat jusqu’en 2018 (baisse de la fréquence des examens et du volume de devoirs, interdiction d’établir des classes de niveaux…) afin d’alléger la pression académique et de lutter contre les inégalités, n’ont pas eu l’effet escompté. Au contraire, le fossé entre les enfants les mieux et les moins bien lotis n’a cessé de se creuser : les riches ont davantage dépensé (+67%) en cours du soir (interdits pour les matières obligatoires depuis 2021) tandis que leurs enfants ont étudié en moyenne 10h de plus par semaine ! Les plus défavorisés eux, ont certes vu leurs dépenses se réduire (-21%) mais également leur temps d’étude de 9h par semaine, ce qui leur donnent moins de chances d’accéder à des études supérieures, d’après les chercheurs.

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5,4 millions : c’est le nombre de cafés latte au Maotai que la chaîne Luckin Coffee a vendu le jour du lancement de cette boisson contenant 0,5% d’alcool. Cette collaboration insolite entre le plus prestigieux alcool de sorgho de Chine et le géant du café à emporter a rencontré un succès inattendu et était au cœur de toutes les conversations sur les réseaux sociaux. Kweichow Moutai s’apprête à réitérer l’expérience en proposant ce mois-ci des chocolats alcoolisés en partenariat avec la marque Dove (du groupe Mars). En mai 2022, le groupe du Guizhou avait déjà lancé sa propre gamme de glaces qui avait, elle aussi, fait un carton. C’est un véritablement retournement de situation pour son producteur Kweichow Moutai qui a vu ses ventes lentement s’éroder sur fond de ralentissement économiqueune bouteille se monnayant 2 500 yuans environ – et d’image de marque vieillissante. Pour lutter contre ce phénomène, le groupe cherche depuis 2021 à séduire une clientèle plus jeune, qui n’a peut-être jamais goûté de Maotai ou n’a pas les moyens de s’acheter une bouteille, d’où ces collaborations avec des produits de consommation courante. Une stratégie payante ? Seul le temps le dira !

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79 325 : c’est le nombre de restaurants japonais en Chine continentale, davantage qu’au Japon même ! Ce chiffre impressionnant fait de la cuisine japonaise la première « cuisine étrangère » en Chine avec 791 chaînes, dépassant même le nombre de chaînes de restaurants cantonais ou du Sichuan. Malgré le fait que Pékin ait banni fin août l’importation de poissons et fruits de mer en provenance du Japon suite à la décision de Tokyo de décharger dans l’océan les eaux contaminées de Fukushima, les izakayas (restaurants japonais servant des snacks et des boissons) en Chine ne devraient pas trop être impactés, puisque la plupart d’entre eux se fournissent auprès de pêcheurs chinois. Par contre, ce sont les clients, pas le poisson, qui pourraient venir à manquer : en effet, l’intense campagne médiatique orchestrée par Pékin, a coupé l’appétit des Chinois pour les produits de la mer, quelle que soit leur origine…

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