Joint-venture : Pétrole : Un pied chinois aux Emirats

Pétrole : un pied chinois aux Émirats

Le 30/11, la compagnie nationale chinoise, la CNPC, signe son contrat pour un oléoduc aux Émirats Arabes Unis en JV avec l’IPIC, le groupe local. A 3,3MM$, c’est le contrat-record du premier pétrolier chinois, dans la catégorie «invest hors frontières». A ce prix, son client recevra 400km de tubes d’1,22m de diamètre entre le champ d’Habshan (Ouest) et le port de Fujairah au golfe d’Oman (Est), d’une capacité max. de 1,8M de barils/jour, soit 286.000m3/j. Sans oublier 3 stations de pompage et 3 appontements offshore reliés au rivage par 14km de conduite sous-marine. Achevé fin 2010, l’ouvrage sera livré mi-2011. Pour les Emirats Arabes Unis, 3ème producteur du Golfe Persique, c’est un outil stratégique : la flambée des cours a démontré la production mondiale insuffisante. Or, dit British Petroleum, le pays détient 97,8M de barils de réserves, 7,9% de celles mondiales donc, et au rythme actuel, il peut fournir 92 ans. Pour la Chine aussi, les Emirats sont un partenaire d’avenir : à 200Mt cette année, ses propres importations dépasseront pour la 1ère fois sa production intérieure (190Mt). Dès 2020, calcule la CASS, l’académie chinoise des Sciences Sociales, elles feront 62,5% de la consommation nationale, avec 563Mt. Le pays se prépare depuis longtemps à ce genre de dépendance : la seule CNPC possède, hors frontières, 5170km de gazo- et oléoduc. Aussi, il faut supposer que cet effort pas forcément directement rentable, servira à rapatrier vers l’empire du Milieu, bonne part de l’or noir ainsi convoyé.

 

Baosteel : « et profitez-en bien ! »

Baosteel, 1er sidérurgiste chinois peut dire un demi merci (on verra pourquoi) aux chantiers navals asiatiques, qui doubleront leurs commandes en 2009, le forçant à augmenter de 29% sa capacité de laminage «marine». 200.000t sont contractés à Hyundai et 100.000t à Samsung, les mammouths sud-coréens du métier. Des commandes du Japon sont encore en négociation. Pourtant, ces achats défient la tendance mondiale, alors que les besoins s’écroulent, auto, bâtiment, et même la construction navale dans la tourmente avec 34,5% d’annulation en Corée depuis l’été et à travers le monde, 94 navires décommandés – arrhes sacrifiées.

La clé de l’énigme tient en 2 points. Au 1er semestre, la Corée, n°1 avec 7 des 10 plus grands chantiers mondiaux, a raflé 50,6% du marché mondial (12Mt), ce qui, pour ses géants, assure de l’ouvrage pour 4 ans en moyenne, et une croissance de 23% en 2009. Par contre, ces commandes pour la plupart furent souscrites en 2006 : les aciéries capables de fournir cet acier spécial, jouissent d’un «été indien»… Précision : seuls les plus grands chantiers sont pour l’instant hors crise. En Corée, les 300 petits se battent pour la survie. Comme en Chine, où Yantai Raffles prend désormais les commandes sans acompte. D’où le « demi merci » : les grands chantiers lui imposent un prix « de misère », 800$, voire 750$ la tonne, contre 900$ cet été. Affaire sans profit, donc—mais qui permet à Baosteel, à tout le moins, de traverser la crise.

 

 

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