Santé : H7N9 frappe à la porte

La dernière lame de grippe aviaire H7N9 en Chine datait de 2013-2014. Celle qui déferle cet hiver, accuse au 12 février, 419 cas, 100 de plus que la précédente. Plus violente, elle est aussi plus mortelle : 100 personnes sont décédées, dont 79 en janvier (contre 5 en janvier 2016).

Où se trouve le foyer originel ? Dans le Sud, au climat plus doux  permettant la transmission virale, probablement des migrations d’oiseaux sauvages. Ayant prélevé en janvier 102.000 tests sanguins et 55.000 sérums viraux dans 26 provinces, le ministère de l’Agriculture a détecté 26 cas de grippe H7N9 dans le Guangdong, Guizhou, Hunan et Jiangsu. Dans toutes ces provinces, des centaines de marchés ont été fermés, tout comme au Sichuan où quatre cas humains ont été détectés, causant la fermeture préventive de 280 étals de vente de volaille. Le 11 février, Pékin annonçait son premier malade.

Le problème provient en effet de la préférence culturelle chinoise pour la volaille achetée vivante, favorisant la transmission—soit par la fiente, soit par le sang. Nombre de malades manipulaient la volaille : éleveurs, vendeurs, acheteurs. Une fois l’homme contaminé, une grippe violente se déclenche après quelques jours d’incubation, mortelle une fois sur quatre—en fonction de la rapidité de l’appareil médical à pouvoir entamer les soins.

Du front de cette lutte, remontent des nouvelles contradictoires. Pour Pékin toujours en demande de nouvelles rassurantes, le pic de l’épidémie est franchi, résultat des cordons sanitaires et des abattages préventifs. Mais pour le Center for Health Protection (CHP) de Hong Kong, on en est loin, avec 69 cas (dont 9 fatals) du 6 au 12 février en 10 provinces, avec épicentre entre Hubei, Zhejiang et Jiangsu. Sur ces cas, âgés entre 22 et 85 ans, seuls 40% avaient un contact démontré avec la chaîne aviaire avant  infection. Les autres pourraient avoir été contaminés directement par l’homme, démontrant une mutation dans le virus. C’est une perspective préoccupante, tout comme la recrudescence des derniers jours : « situation anormale », conclut un porte-parole du CHP.

Cela dit, l’heure n’est pas à l’angoisse. La Chine est bien équipée, et la lutte est coordonnée en temps réel avec la FAO, l’OMS et les CDC (Center for Disease Control) du ministère de la Santé. Les détecteurs dans les gares et aéroports sont en alerte rouge : le pays est prêt.

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