Joint-venture : Acquisitions mondiales : ‘la furia cinese’

Hon Hai (Taiwan), n°1 mondial de l’électronique à façon, vient d’inviter 5% de ses 600.000 employés chinois à se présenter à leur usine, pour satisfaire le carnet de commandes : tel est un des signaux nets d’embellie de l’économie chinoise.

De cette insolente santé, un autre signe est la campagne très volontariste des grands groupes financiers chinois pour acheter à l’étranger, criant à l’« occasion du siècle ».

Au 2d Plenum de l’assemblée consultative CCPPC (Conférence Consultative Politique du Peuple chinois), Jesse Wang, vice Président de la China Investment Corporation (CIC2d fonds chinois, 200MM$) annonce son départ en chasse aux rachats de firmes mondiales semi ruinées. De même, le 3ème fonds, celui de la sécurité sociale veut placer hors du pays jusqu’à 16MM$, sur les 83MM sous sa garde. Par ce biais, il veut avoir doublé d’ici 2010 ses actifs, à 150MM$, et selon JP Morgan, ses achats n’auront rien de politique. Contrairement à ceux tentés dans le pétrole brésilien (10MM$ de prêt), russe (25MM$) remboursables en nature sur 20 ans, et à la reprise par la compagnie pétrolière nationale, CNPC, pour 400M$ (27/02) du pétrolier canadien Verenex. L’Etat est aussi derrière les récentes prises de participation dans l’aluminium, le fer et le zinc en Australie, 22MM$ dont 19,5MM$ pour 18% de Rio Tinto, le second groupe minéralier global. D’autres firmes participent au festin, sur le marché intérieur : Baosteel, l’aciériste shanghaïen (30Mt de capacité), prend le contrôle de Ningbo Steel (4Mt) pour 295M$, Chang’an, le constructeur auto de Chongqing rafle ses propres parts «B» en bourse de HK, pour 117M$ -une bouchée de pain qui lui évitera de payer des dividendes.

On se souvient de la mission commerciale chinoise conduite en Europe en février, qui avait trusté pour 15MM$ de produits, souvent de luxe (BMW, Daimler, Jaguar): l’habile démarche entend prévenir une action concertée euro-américaine en avril, pour forcer Pékin à réévaluer de 30% ou de subir 30% de droits en rétorsion. Cependant, voici qu’une autre mission chinoise repart pour ces 4 mêmes pays (Allemagne, RU, Suisse et Espagne), histoire de « battre le fer tant qu’il est chaud »… A y regarder de près, on note que la boulimie d’investissements évite studieusement certains pays, tels la France et l’Italie, aux relations aujourd’hui très froides avec la Chine, et les Etats-Unis, qui ont déjà coûté très cher à la Chine, et dont l’économie reste imprévisible.

Tout ce processus, cependant, pose bien des questions : les Etats concernés sont-ils prêts à accepter la prise de contrôle de leurs ressources? Canberra ainsi se réserve le droit de rejeter ces deals. En outre, SAIC, le n°1 chinois de l’automobile (Shanghai) vient de prouver son incapacité à gérer le coréen Ssangyong, et l’intégrer à son groupe tout en respectant sa culture d’entreprise : tous ces autres repreneurs sauront-ils à présent mieux faire ? L’Etat lui-même semble inquiet, et active le feu orange de danger.

 

 

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