Finance : Progrès à petits pas

Pas à pas, la bourse chinoise s’ouvre aux valeurs étrangères. BNP Paribas devient « chef de file » pour l’émission  d’obligations « pandas », émises en Chine en ¥ par des clients étrangers. Depuis 2016, seules HSBC et Standard Chartered avaient ce privilège. Les obligations « pandas » sont encore peu de chose, n’ayant attiré que 9,4 milliards de yuans d’épargne, pour le compte de la Hongrie, de la Colombie Britannique (Canada), des Philippines, de la banque Maybank (Malaisie). L’intérêt pour ces clients, est un crédit moins cher et à plus long terme. Pour la Chine, il est un renforcement du rôle du yuan comme devise.

En effet, Pékin commence à souffrir du verrouillage de son yuan. Il l’a protégé des décennies de la spéculation étrangère, mais il le tient en dépendance du dollar, sous lequel ses exportations sont libellées. Or, dans son bras de fer avec Trump, cela rend la Chine vulnérable – la Banque fédérale revendique un droit de regard sur ce commerce extérieur chinois. Pire, ses projets BRI (Initiative Ceinture et Route) tombent aussi dans le collimateur américain ! Seule manière de s’en affranchir : faire du yuan une devise, mais de ce fait, laisser les banques étrangères travailler en yuan. D’où ces licences que la Chine commence à délivrer. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres : chacune de ces licences accordées, « génériques », exige de multiples d’autres, « sectorielles », et pour le titulaire, des années d’attente avant d’espérer en tirer profit. 

Autre sujet, la Chine réforme son système de surveillance des fusions de groupes chinois ou étrangers, en Chine ou dans le monde. Une loi à l’étude servira de cadre à l’Administration de réglementation des marchés (SAMR), qui succède dans la mission antitrust à trois organes publics (NDRC, SAIC, Ministère du Commerce). Le cadre précédent permettait aux groupes de contourner la loi, et à l’Etat de favoriser le secteur public sur le  privé ou l’étranger. Désormais, toute fusion ou entente devra passer par un crible en 18 points de la SAMR, pour vérifier qu’elle ne fausse pas la concurrence. Selon Mondaq, l’agence juridique américaine, la surveillance des fusions est plus axée sur l’autodiscipline des groupes que sur un cadre structurel. En cas de redressement, le groupe fusionné est supposé réagir sur 5 à 10 ans, par des programmes de formation interne et des déclarations de bilan : un processus pouvant atteindre un coût « significatif », prévient Mondaq.

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