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Le musée M+ à Hong Kong, « 1000 ans de joies et de peines » de Ai Weiwei

Musée M+ (Hong Kong) : Après plusieurs années de retard et un budget initial de 760 millions de $ largement dépassé, le M+, premier musée mondial de culture visuelle contemporaine en Asie, a finalement ouvert ses portes le 12 novembre. Ses collections, qui couvrent les arts visuels, le design, l’architecture et les images animées, en font le joyau du nouveau quartier culturel de West Kowloon. Reconnaissable par sa forme en « T » inversé, le musée a été conçu par le prestigieux cabinet suisse Herzog & de Meuron (également à l’origine du Nid d’Oiseau à Pékin) en partenariat avec TFP Farrells et Arup.

L’œuvre la plus monumentale de la collection du M+ est indéniablement « Asian Field » du sculpteur britannique Antony Gormley. Elle est constituée de dizaines de milliers de figurines en argile, modelées par 300 habitants d’un village du Guangdong (cf photo). 

Photo : Rachel Wong

Autre incontournable, la collection personnelle du suisse Uli Sigg : avec ses 1510 œuvres, elle est considérée comme la collection la plus complète au monde sur l’art contemporain chinois, retraçant de façon quasi encyclopédique quatre décennies d’évolutions artistiques et politico-sociales, de la fin de la Révolution culturelle aux créations du XXIe siècle. On y retrouve des sculptures de Wang Keping, des toiles de Huang Rui, Ma Desheng, Fang Lijun, Zhang Xiaogang, Yue Minjun, Zeng Fanzhi, Liu Xiaodong, Xu Bing, ou encore des créations de Ni Youyu et de Cao Fei.

Longtemps célébrées, certaines œuvres sont subitement devenues un problème, accusées de propager la haine contre la mère patrie. C’est le cas de la série photographique de l’artiste chinois Ai Weiwei dans laquelle il tend un doigt d’honneur devant des lieux de pouvoir à travers le monde, dont la place Tiananmen à Pékin. Ce cliché avait été accusé de porter atteinte à la « loi de sécurité nationale » introduite par Pékin en juin 2020. Il restera finalement dans les archives du musée…

A partir du 12 novembre, entrée gratuite pour tous les visiteurs pendant 12 mois.

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« 1000 ans de joies et de peines » de Ai Weiwei : Pour la première fois, le célèbre artiste dissident revient sur son enfance, ses 17 ans passés dans les camps de travail, son éveil à l’art, sa formation à New York, son cheminement personnel, son amitié avec Allen Ginsberg ainsi que l’influence de Duchamp et de Warhol sur son travail…

Ai Weiwei raconte avoir envisagé d’écrire ses mémoires durant ses onze semaines d’incarcération en 2011, repensant au fossé d’incompréhension qui s’était creusé entre son père (le grand poète chinois Ai Qing, violemment purgé en 1957 durant « la campagne anti-droitiste ») et lui. Il ne voulait pas que son fils ait pas les mêmes regrets.

Loin d’être uniquement un récit autobiographique, « 1000 ans de joies et de peines » retrace l’histoire de la Chine au cours du dernier siècle tout en abordant la démarche artistique et l’engagement politique d’Ai Weiwei. Un destin hors du commun, de l’anonymat au statut d’artiste superstar et figure de l’engagement contre la répression.

Indisponible en Chine. Publié le 2 novembre 2021 en anglais. A paraître le 3 février 2022 en français.

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