Politique : Sur le front de l’anti-corruption…

Sous la poigne de son Président Wang Qishan, depuis 18 mois et toujours plus fort, la Commission Centrale Interne de Discipline – CCID (纪律检查, jilüjiancha) tire à feu nourri dans toutes les directions. Aussi ce mois-ci, chaque jour apporte son lot de nouvelles arrestations et initiatives surprises : 

<p>- Pour prévenir les fuites de cadres « nus » (ceux dont les familles sont déjà à l’étranger) à l’étranger, la CCID commence à ratisser les passeports des plus suspects, et la justice tente de d’obtenir l’extradition de certains. Ainsi, la Colombie renvoie (02/09) Wu, 35 ans, homme d’affaires de Yiwu (Zhejiang) ayant quitté la Chine en 2012, en laissant derrière lui une dette d’un montant « presque modeste » de 4 millions de yuans.
– Chez Huaxin, la JV de courtage de Morgan Stanley, la CCID étudie les agissements de Zhang Dongsheng, cadre à la NDRC. De 2003 à 2006, il préparait des obligations qu’émettait ensuite son fils Zhang Nan, employé de Huaxin… Sur internet, un document circule, dénonçant d’autres 高干子弟 (gaoganzidi, fils de dignitaires) émargeant (ou ayant émargé) à la célèbre banque d’affaires américaine.
– On trouve aussi sur la sellette Zhao Baige, 62 ans, Secrétaire du Parti à la Croix Rouge chinoise. Celle-ci avait été chargée en septembre 2011 de redorer le blason de l’ONG discréditée, accusée de détournement suite au scandale Guo Meimei —en vain !
À présent, c’est au tour de Xu Ke, ex-vice ministre du planning familial, de tenter de rétablir le navire en forte gîte.
– Face à cette crise sans précédent, l’Etat doit trouver –vite- des cadres de remplacement, non compromis.
Il les mute de provinces lointaines – au risque d’avoir aux manettes des gens ignorants des dossiers, et pas connectés aux « barons » et autres gens influents de la région. China Times (30/08) cite « au moins » 20 hauts cadres parachutés depuis 2012 d’un coin à l’autre de Chine, tel Ren Xuefeng, vice-maire de Tianjin, passé Secrétaire du Parti à Canton (27/08—cf photo).
– Toutes les provinces sont ainsi décapitées, sauf une, le Jilin dont aucun haut dirigeant n’est à ce jour inquiété.
À l’autre bout du spectre, la province ayant le douteux honneur du plus grand nombre de dirigeants arrêtés est le Shanxi. Cette région de l’intérieur est riche en charbon (denrée vitale en Chine), et assez loin du pouvoir central, pour y avoir tramé de juteuses affaires pendant des décennies, avant la tempête. Aujourd’hui, le grand nettoyage élimine 6 membres du Comité Permanent, le Secrétaire du Parti Yuan Chunqing, les vice-gouverneurs Du Shanxue et Ren Runhou : il n’y a plus personne au gouvernail !

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