Le ministère des Transports vient de bannir des ports chinois les vraquiers de plus de 300 000TJB (tonne de jauge brute) (31/01) : par sécurité, et pour satisfaire les armateurs locaux.
La mesure ne vise qu’un groupe : Vale, minéralier brésilien qui assure lui-même le transport de son minerai et est en train de s’équiper de 35 supergéants « Valemax » d’une capacité de 400 000t et d’une taille de 3 terrains de foot.
Il n’avait pas le choix, étant à 45 jours de la Chine son 1er client, quand Rio Tinto et BHP (Australie) n’en sont qu’à 10 jours. Il devait baisser ses coûts de transport, ce que lui permet le Valemax (-20 à 25% d’économie de fuel). L’investissement, énorme (2,3MM$ pour les 19 premiers bateaux) était impératif… Mais c’est sans compter sur l’opposition de la marine marchande chinoise, qui se voyait à terme balayée du marché. Aussi, le ministère, après avoir laissé passer un Valemax à Dalian (28/12), a interdit les autres.
Mais le feu rouge allume un imbroglio. Cette mesure peut pénaliser les chantiers chinois, qui ont déjà engrangé la commande de 12 de ces minéraliers. Et puis il y a aussi le sort du terminal-Vale de distribution en Chine -un projet en l’air depuis 2009. Les armateurs chinois crient au monopole du marché, du transport et du minerai. Les aciéries-elles, n’en sont pas si sûres, pouvant en espérer une concurrence renforcée entre brésiliens, indiens et australiens. Et les ports (Dalian, Qingdao) bien-sûr, lui font les yeux doux. En dernière rumeur, Vale s’installe en Malaisie, puis aux Philippines en 2014, d’où il transbordera… Provisoirement sans doute… Le temps pour le ministère, de réfléchir… et de négocier !
Sommaire N° 4