La Chine a soif de terres hors frontières. De 2006 à 2011, une enquête la plaçait 2ème acheteur mondial derrière l’Afrique du Sud avec 16% du marché, 10,289 millions d’ha acquis sur les 5 continents.
A terme, c’est une solution pour nourrir ses 19% de l’ humanité sur 9% des sols arables, garantir ses achats à une ferme mondialede moins en moins capable de nourrir toutes les bouches. En 2011-12, elle importera 3millions de tonnes de maïs (+50%), 3millions de tonnes de sucre (20% de ses besoins), 60% du soja mondial.
Ses achats de terres à l’étranger sont souvent le fait de discrets groupes d’Etat.
Mais bientôt, un sentiment nationaliste vient endiguer la vague, comme en Argentine et Brésil par voie législative. Aussi la Chine cherche à améliorer l’offre, en Afrique par exemple avec de généreux programmes de formation agronomique et de fourniture de riz hybrides. Ses programmes sont inclusifs, enrobant d’autres deals du type «routes + ports contre minerai». Beidahuang (Heilongjiang) fournit machines agricoles et main d’oeuvre au Zimbabwe contre 20% des récoltes… D’autres prennent des parts dans des compagnies locales, ou concluent des accords à deux étapes, comme les 7,5MM$ d’investissements de Sanhe au Brésil dans des usines de soja, et un chemin de fer contre 6 millions de tonnes de soja par an. Les derniers accords annoncés en janvier, parlent d’exploitation de 30 000 ha au Sierra-Leone et de redéveloppement de 570 000 ha de fermes au Venezuela.
Nourrie par la richesse en cash de la Chine du moment, la tendance est là pour durer, rapport gagnant-gagnant où la Chine apporte’machines, écoles, emplois, fonds, et partage l’aliment !
Sommaire N° 4