En 2005, Cnooc (China National Off-shore Oil Corp) ratait le rachat d’Unocal, 7ème pétrolier mondial (17 MM$): le Congrès américain avait mis son veto.
Au tour de Sinopec de tenter sa chance, offrant 7,3MM$ pour Addax (Suisse), un des plus gros indépendants en Afrique de l’Ouest et au Moyen-Orient (136.500b/j). Au nord du pays, Addax pompe le pétrole et paie les redevances aux rebelles, passant outre la colère de Bagdad. Sur la série d’appels d’offre qui vient de se conclure, Sinopec vient d’échouer, mais reste peut-être candidat à une licence en Irak : s’il réussit, et s’il remporte aussi Addax, les experts croient que Bagdad lui demandera de choisir…
De son côté la CNPC, la compagnie nationale pétrolière, n°1 chinois, a décroché avec BP la licence d’exploitation du site de Rumalia, sous conditions dures: ils toucheront 2$/baril, la moitié de ce qu’ils espéraient. Deal draconien, qu’ils acceptent comme « ticket d’entrée » dans une région dont ils étaient depuis longtemps exclus. Mais l’Irak, en visant si haut, décourage et recule le moment du retour à pleine exploitation : il paie pour ses divisions, sa déchirure ethnique. Mais ce genre de terrain instable est bon pour les firmes chinoises, prêtes à prendre plus de risques: pour la CNPC, ce contrat est un pied dans la porte!
Sommaire N° 24