Petit Peuple : Un printemps pour son vieux tronc

Le professeur Yang Zhenning nourrit ici une polémique furieuse. Certes, cet émigré aux US fait doublement honneur à son ex-patrie, après avoir emporté en1957 un Prix Nobel de physique, en convolant en janvier avec la sémillante Weng Fan, son ex-interprète puis étudiante cantonaise. Mais il y a un problème d’âge : Yang a 82 ans et Weng, 28 ans.

La Chine s’interroge donc sur cette histoire de «vieux mari/jeune femme», 老父少妻 laofu shaoqi.

Au fond, Yang ne fait que suivre une tradition à laquelle le Timonier lui-même sacrifiait avec assiduité, de cure de jouvence virile par le transfert du «qi» des filles nubiles. Mais très habilement, Yang argumente que leurs âges sont miroirs l’un de l’autre, en inversant décimales et unité. Cet habillage (ou faut-il dire déshabillage?) scientifique a donné des idées à un professeur nankinois de 65 ans, divorcé qui à son tour exige, par voie d’agences, un «printemps pour son vieux tronc d’arbre»  (枯木逢春 Ku Mu Feng Chun).

Et puisque un écart de 54 ans mettrait la donzelle au berceau et non dans son lit, ce candidat transige à la moitié, «par modestie», et cherche fiancée de 38 ans.

NB : sur cette question ardue, le VdlC a pris l’avis d’une Chinoise émancipée : «Sous prétexte de tradition, la quête de ces hommes vise moins la jouvence que le plaisir, dont leurs existences furent spoliées. Longues marches sans amour et traversées du désert de l’extase, leurs vies aboutissent à la révolte, aux portes de la mort. Mais la pratique va-t-elle exploser ? Va-t-on voir une révolution des lits conjugaux chinois au 3ème âge ? Et si oui, que fera-t-on des vieillardes ? Cette pratique machiste est développement non durable! »

 

 

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