Editorial : Le singe est mort – Vive le coq !

10e signe du zodiac chinois, le « Coq d’or qui annonce l’aube », nouveau roi de Chine pour un an, dès ce 9/2, a bien des vertus : élégant, ardent, brave jusqu’à l’inconscience, généreux (partageant son grain), et surtout fiable, gardien du temps!

En ’05, son chant (disent les géomanciens!) sera celui de Hu Jintao, de chasse à la corruption : 2005 sera un bon moment pour respecter la loi ! Ce sera en tout cas le temps de la valse des hauts cadres, les vieux de Jiang Zemin cédant la place aux jeunes de Hu. A 63 voire 65 ans révolus, sans exception, maires et gouverneurs, patrons des provinces, ministères et tutelles nationales s’en vont,  relayés par des «espoirs» comme Li Keqiang (nouveau Secrétaire du Parti au Liaoning), souvent issus de la Ligue de la Jeunesse, l’ex-fief de Hu. Inévitable deux ans après l’arrivée de Hu, cette manoeuvre prépare déjà  le XVII. Congrès de 2007, de manière à dégager l’hypothèque du dernier empereur Jiang et permettre à Hu Jintao d’imposer son propre message (aujourd’hui encore très flou), sans arrière-pensées!

Mais retournons au coq, pour signaler sa fâcheuse spécificité, due aux caprices des astres : son année est «veuve» faute de «lichun», jour du printemps de 2005, qui s’est perdu en année du singe. Comme si cela ne suffisait pas, 2 éléments, bois et fer se disputent Chanteclerc : l’année qui en sort est prometteuse d’infécondité et de dérèglements en tous genres, financiers comme climatiques (politiques?) qui découragent nombre de membres d’une société fidèle à ses atavismes ancestraux, malgré éducation et enrichissement, sans parler des décennies de combat socialiste contre la superstition.

Aussi, partout en Chine ces jours passés, maternités et salons de mariage ont fait des heures sup’, pour des milliers de naissances et d’unions sur le fil. 2005 sera une  année morte pour les mariages, naissances, voire les prises de risques économiques!

Pour autant, les esprits évoluent. En ville, ils sont 44%, bien plus parmi les jeunes, à contester les «semaines d’or», où 2MM de voyageurs ont dû s’arracher les places assises, dans la fatigue et les colis-cadeaux hétéroclites. Ils revendiquent au contraire les congés en date de leur choix : l’individu ne souhaite plus être guidé en vacances par l’Etat. Pour lui, c’est désormais la réalisation de soi qui prime, sur l’impératif de faire tourner la grande roue du commerce national !

 

 

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