Editorial : L’APL brade ses usines !

La décision avait été prise au sommet, dès août: il a fallu jusqu’à mardi 6 pour l’imposer, par un conclave spécial incluant Conseil d’État, Comité Central (CC) et Commission Militaire Centrale (CMC). Entre-temps, l’armée avait été célébrée deux fois pour son héroïsme face aux crues de l’été: l’ Armée Populaire de Libération (APL) a fini par accepter d’abandonner, d’ici fin décembre 1998, toutes ses activités lucratives, industrielles ou de services.

Il faut dire que le patrimoine de la  (xin changcheng, nouvelle grande muraille) est gros: flottes de taxis et d’aviation, hôtels de luxe, des positions dominantes dans le transport et commerce de gros, l’électroménager, les télécoms, l’informatique, dont elle contrôlait aussi l’import (en contrebande)…

L’ Armée Populaire de Libération (APL) accepte cette lourde perte (même si une bonne part de ces usines étaient en bout de course), moyennant un chèque, négocié entre Zhu Rongji et le Général en Chef Zhang Wan nian: hausse compensatoire du budget militaire. Zhu aurait cédé 30 MMY, face aux 80 demandés. Autre condition accordée: le maintien des privilèges (salaires et pensions) des officiers et soldats mis à pied. Mais à l’évidence, le pouvoir s’attend à des fraudes, de la part d’une APL maussade à l’idée de perdre son statut d’État dans l’État,source unique de sa fortune.

La région militaire de Canton vient, la première, de rendre les armes, en soumettant son offre préliminaire, sur le transfert de ses avoirs aux pouvoirs civils régionaux. Quand l’opération sera achevée, la source n°1 de distorsion de concurrence aura disparu, permettant une montée en puissance de la compétitivité. Quant à l’Armée Populaire de Libération (APL), elle sera revenue à sa vocation première, de défense, lui ouvrant la voie de la professionnalisation, et de la montée en puissance: Aura-t-elle perdu au change?

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