Société : Le Planning familial est mort, vive le Planning !

Après avoir annoncé le passage de un à deux le nombre autorisé d’ enfants par couple le 29 octobre dernier, le nouveau planning familial entrait en vigueur au 1er janvier. Dans les maternités, les derniers jours de décembre, les mères devant accoucher de leur deuxième enfant, et devant de ce fait payer une amende, faisaient des prodiges pour atteindre le 1er janvier qui les en absolve !

En 2016, les couples s’inscrivant pour un second enfant recevront des congés parentaux allongés de longueur variable de province à province, selon les décrets d’application qui commencent à apparaître. À la mère, Canton offre un mois de plus (128 jours au total), et au père 5 jours supplémentaires (15 au lieu de 10). Shanghai et Pékin vont suivre. Plus anxieux de voir relancer ses naissances, le Shandong offre deux mois ! 

Mais ce qui est offert d’une main est repris de l’autre : d’autres congés offerts aux couples se mariant tard, ou à ceux retardant la conception, sont supprimés au 1er janvier. C’est pour compenser les entreprises, qui ont les congés parentaux à charge. Néanmoins, suivant les décrets d’application, les couples mariés entre fin 2015 et début 2016, au moment d’avoir leur deuxième enfant, pourraient se retrouver sans aucun des avantages de l’ancien comme du nouveau régime. D’autre part, on voit arriver des dérapages sur le marché de l’embauche, comme cette obligation aux jeunes femmes d’annoncer la naissance de leur enfant des années à l’avance, dans le cadre d’un quota d’entreprise. Cette fronde des employeurs risque de limiter l’attrait de l’offre publique d’un second enfant. 

Dès l’annonce de l’assouplissement du planning, le 29 octobre, les démographes exprimèrent leurs doutes sur sa capacité à réamorcer la pompe de la natalité : les jeunes des villes s’étant habitués au confort d’une vie partagée entre emploi, sorties et l’enfant unique, ne voudraient pas d’un deuxième enfant – dont le coût financier serait lourd.
Ces derniers jours, l’Etat exprime pourtant un optimisme inverse. Pour la ville de Pékin, les 2,36 millions de couples éligibles pour un second enfant, en concevraient 1,5 million d’ici 2021. Au niveau national, ces naissances supplémentaires atteindraient les 17 millions en 5 ans, et 30 millions d’ici 2050.
La preuve : dans les villes, le marché immobilier reprend, de couples cherchant à échanger leur T2 pour un T3 ou T4, en vue de l’arrivée du petit dernier.
Cette « revanche des berceaux » permettrait d’atténuer le recul de la population active (de 940 millions en 2012 à 700 millions en 2050). 

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