Diplomatie : Chine-USA – une relation entre gouffre et miracle

Entre Chine et USA, selon l’analyste américain Scott Kennedy, « les risques d’escalade sont forts, chaque bord prenant l’autre pour un tigre de papier ». Les signaux d’alarme se multiplient. Après avoir taxé les panneaux solaires chinois de 30% le 22 janvier, Washington vient d’imposer le 1er mars une taxe de 25% sur l’acier et 10% sur l’aluminium. Quoique peu concernée (elle ne détient que 2,9% du marché sidérurgique américain), la Chine promet déjà de se défendre « par tous les moyens appropriés » – question de face.

Les semaines à venir, Washington menace de brandir d’autres sanctions (tarifs douaniers, interdiction d’investissement) contre la Chine, pour vol et piratage de propriété intellectuelle et non-réciprocité d’accès sur son marché financier. Les analystes décryptent que Donald Trump, ayant perdu patience, ne rediscutera qu’une fois des concessions matérielles mises sur la table par Pékin. Pékin a déjà lancé ses contre-mesures, taxant le sorgho américain (marché d’un milliard de $), et préparant une taxe au soja US– marché à 12,4 milliards de $.

Pourtant, la Chine fait ce qu’elle peut pour éviter le clash. En  mission spéciale à Washington début mars, Liu He, bras droit de Xi, n’a pas pu être reçu par Trump, ni rencontrer un cadre expert du dossier. Pour cause : le Bureau aux Affaires chinoises, au Département du Trésor, est fermé depuis le départ de B. Obama. Manque aussi Jared Kushner le gendre de Trump, interdit d’accès aux dossiers classifiés par le FBI. Et suite à l’imposition des taxes sur l’acier, Garry Cohn, seul modéré dans l’équipe de Trump, s’est retiré. Il n’y a donc plus à la Maison Blanche que des « faucons » tel P. Navarro, Secrétaire d’Etat au Commerce. 

Cerise sur le gâteau de cette hostilité américaine, le porte-avions USS Carl Vinson mouillait les 5-9 mars à Danang – une première depuis la fin de la guerre du Vietnam – pour lui afficher son soutien, comme pour enrayer la progression chinoise en mer de Chine du Sud.

Dans ce contexte, arrive comme un miracle, LA bonne nouvelle : la Corée du Nord se dit prête à la paix, et D. Trump accepte l’invitation de Kim Jong-un à discuter « avant mai », à Séoul sans doute, d’un abandon de la bombe nord-coréenne, contre des garanties américaines pour la sécurité de son petit régime stalinien. C’est une victoire pour Trump ! Or la Chine y est pour quelque chose, et Trump le reconnait. Pour la Chine et les Etats-Unis, s’ouvre donc une fenêtre d’opportunités pour assainir et pacifier le contentieux commercial –à condition d’agir sans perdre de temps.

 

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1 Commentaire
  1. severy

    Que l’Amérique de Trump et la Corée du Nord s’entendent sur quoi que ce soit de solide et de durable serait un miracle. Ne nous emballons pas.

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