Chiffres de la semaine : « 22 700 cafés, 74 médicaments, 127 journalistes, 85% parleront le mandarin »

« 22 700 cafés, 74 médicaments, 127 journalistes, 85% parleront le mandarin »

22 700 nouveaux cafés ont ouvert en Chine les douze derniers mois. Ce marché qui connait une croissance moyenne annuelle de plus de 10%, pourrait atteindre les 1000 milliards de yuans d’ici à 2025.

Avec plus de 7000 établissements, Shanghai détient le record du pays, mais à l’échelle internationale, c’est Londres qui est n°1 avec 3,69 cafés pour 10 000 habitants, contre 2,85 à Shanghai et Tokyo. Parmi les 7000 cafés shanghaiens, plus d’un tiers sont des branches de chaines comme Starbucks, Tim Hortons, ou encore Costa Coffee et Manner. Sur 15 avenues et rues shanghaiennes, le passant trouvera un café tous les 100 mètres. C’est la Huaihai Zhong Lu qui détient le record du nombre de cafés avec près de 50 établissements, suivie de près par Nanjing Xi Lu (41), puis par la Wenhui Lu (37).

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74 médicaments supplémentaires ont été ajoutés à la liste des médicaments couverts par le régime général d’assurance maladie chinois, avec un prix réduit de 61,71% en moyenne. Sept d’entre eux sont destinés à traiter des maladies rares – une première.

Ces médicaments sont souvent extrêmement coûteux et fabriqués par de grands laboratoires pharmaceutiques étrangers. Par exemple, le Nusinersen, commercialisé sous le nom de Spinraza par l’américain Biogen, qui traite l’amyotrophie spinale (30 000 malades en Chine), ne coûtera plus que 33 000 yuans contre près de 700 000 yuans auparavant. La cadre qui a mené les sept sessions de négociations avec Biogen a été qualifiée de « héroïne » par le public chinois.

Cependant, ces prix cassés pourraient faire hésiter les compagnies pharmaceutiques étrangères à proposer leurs médicaments sur le marché chinois et à les faire inclure au schéma d’assurance maladie.

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Au moins 127 journalistes (professionnels ou non) seraient détenus à travers la Chine, dont 71 ouïgours, selon un rapport intitulé « Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine » publié par Reporters sans frontières (RSF) le 7 décembre.

Au moins dix d’entre eux ont été arrêtés parce qu’ils avaient couvert le début de la crise sanitaire et le confinement de Wuhan début 2020. Parmi ceux-là, Zhang Zhan, « journaliste citoyenne » condamnée en décembre 2020 à quatre ans de prison. Depuis lors, elle observe une grève de la faim, et ses jours seraient comptés, à en croire ses proches.

Toujours l’an passé, 18 reporters étrangers ont dû quitter le pays et une journaliste australienne travaillant pour la télévision chinoise, Cheng Lei, a été arrêtée pour suspicion d’espionnage.

Ainsi, la Chine se situe au 177 ème rang sur 180 du classement de la liberté de la presse de RSF en 2021. Deux places seulement devant la Corée du Nord. Hong Kong, qui occupait le 18ème rang du premier classement en 2002, a reculé au 80ème rang, sous le joug d’une loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin.

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85% de la population chinoise devra parler le mandarin (ou « pǔtōnghuà », langue commune) d’ici 2025, selon un récent document publié par le Conseil d’Etat. Cet objectif pourrait mettre en péril l’usage de dialectes, comme le cantonais, le shanghaïen ou le wenzhounais, mais aussi les langues régionales telles que Tibétain, le Mongol, et le Ouighour.

Une campagne pour promouvoir le mandarin à l’école au détriment des langues locales a suscité de vives réactions l’an dernier en Mongolie Intérieure. Les autorités ont considéré ces manifestations comme une forme de séparatisme et les ont sévèrement réprimées. Pékin estime qu’une conformité de langage est nécessaire au nom de l’unité nationale et du développement économique.

Le mandarin devrait devenir universel d’ici 2035, même dans les zones rurales et au sein des minorités ethniques.

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