– Sur les 316 millions de fumeurs en Chine (environ un quart de la population), 59% déclarent n’avoir aucune intention d’arrêter ! Quelques métropoles ont déjà mis en place l’interdiction de fumer dans les lieux publics et l’Etat a très légèrement augmenté les taxes sur les paquets de cigarettes il y a deux ans. Mais les lobbies anti-tabac prônent une interdiction élargie à tout le pays, des taxes plus élevées et des avertissements sanitaires plus agressifs.
Un renforcement de la lutte, qui se justifie par l’inculture médicale des victimes de l’herbe de Nicot : 60% des fumeurs chinois déclarent ignorer les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC) et 40%, ceux de maladies cardiaques liées au tabac (source : étude réalisée sur une période de 10 ans par le Chinese Centre for Disease Control, et des chercheurs canadiens en partenariat avec le projet « International Tobacco Control »).
– Seulement 10% des emballages des 31,2 milliards de colis livrés en Chine l’an passé ont été recyclés. En 2015 déjà, les firmes de livraison utilisaient 10 milliards de boîtes en carton et 17 milliards de mètres de film plastique – 425 fois le tour de la Terre (source : rapport gouvernemental sur l’industrie des messageries express & le State Post Bureau).
Selon Cainiao, plateforme opérée par Alibaba pour la gestion des colis, le secteur se prépare à remplacer la moitié des emballages actuels par ceux recyclables d’ici 2020—toujours des cartons mais en évitant le film plastique qui enchérit le recyclage, et des sacs biodégradables. Le frein principal à cette transition verte est bien sûr le coût : un emballage en plastique standard coûte 0,80 yuan, tandis que celui recyclable, quatre fois plus cher.
– Après quelques années d’usage frénétique des réseaux sociaux tels Weibo ou WeChat, les usagers commencent à percevoir le « prix à payer » en terme de santé ou qualité de vie. 48% prennent au sérieux le risque de baisse d’acuité visuelle ; 42% constatent une tendance à l’insomnie (carence en sommeil), 43% évoquent des nuisances sur la vie privée (43%) et 48% sur leur envie de lire des livres.
De 18 à 27 ans, les jeunes sont 34% à ressentir une baisse de capacité de concentration, 29% se sentent vulnérables à des « valeurs négatives en ligne« , et 12% se découvrent une jalousie qu’ils n’avaient pas hier, confrontés aux « amis menant une vie meilleure que la leur » !
Pour limiter les dégâts, les usagers sont 89% à avoir pris des mesures d’autodiscipline, comme celle de limiter leur temps passé sur les réseaux sociaux (54%), ou d’éteindre les notifications automatiques (35%). Mais il leur parait impossible d’y renoncer entièrement. Ils se sont rendus indispensables en préservant les liens avec leurs amis (70%), signalant les sujets d’actualités (69%) et permettant d’élargir leurs connaissances (61%). D’ailleurs, ils sont considérés comme globalement positifs : 79,8% des internautes sont satisfaits des changements apportés par les réseaux sociaux dans leur vie. (source : sondage réalisé par Kantar, division du groupe WPP).
– Le nombre de très riches Chinois (+ de 10 millions de yuans d’actifs de placement, soit 1,3 million d’euros) a été multiplié par 9 en une décennie : de 180 000 en 2006, ils sont devenus 1,6 million en 2016 (source : China Private Wealth Report par Bain Consulting et China Merchants Bank).
Campagne anticorruption de Xi Jinping oblige, le pourcentage de ces nababs ayant placé leurs fonds hors frontières est de 56% en 2017, contre seulement 19% en 2011. 63% de ceux ayant investi à l’étranger passent par des fournisseurs de services financiers, dont la moitié via des banques commerciales.
Sommaire N° 26-27 (2017) Spécial Yunnan