Santé : Une épidémie de plus au départ de la Chine, la grippe aviaire H10N3 

Une épidémie de plus au départ de la Chine, la grippe aviaire H10N3 

Alors que la Covid-19 continue de frapper mortellement l’humanité dans de nombreuses nations, la Chine a fait état le 1er juin d’un premier cas humain de grippe H10N3 détecté dans la province du Jiangsu. Le patient est un homme de 41 ans hospitalisé depuis la fin avril.

La Commission Nationale de Santé s’est immédiatement voulue rassurante en affirmant que le risque de propagation à grande échelle était très faible, les cas de transmission interhumaine de ces grippes aviaires restant très rares. Un ton qui n’est pas sans rappeler celui des prémices de la Covid-19 en janvier 2020…

Si la pandémie de Covid-19 a poussé le gouvernement chinois à interdire le commerce d’animaux sauvages sur son sol pour tenter de limiter l’apparition de nouvelles maladies, certains de ces animaux, de plus en plus privés d’habitats naturels, se vendent toujours illégalement sur certains marchés au profit de quelques « gourmets » ou « nouveaux riches ».

Ce qui est beaucoup plus inquiétant, c’est que la tradition du commerce et d’abattage d’animaux vivants sur les marchés chinois (volailles notamment) perdure dans le pays depuis la crise du SRAS qui avait fait entre 2002 et 2003 près de 800 morts dans le monde, celle du H5N1 en 2004-2005 (plus de 455 morts), celle du H1N1 de 2009-2010 (près de 20 000 morts), celle du H7N9 en 2013 (plus de 600 morts), celle H10N8 la même année (1 décès) et l’apparition en 2020 d’une nouvelle souche de virus de grippe porcine, dite « G4 », sans que les autorités chinoises en aient tiré les leçons sanitaires qui s’imposent. C’est à la fois dramatique en premier lieu pour la population chinoise, mais aussi pour le restant de la population mondiale.

En effet, la Chine est devenue un pays au transport aérien – national et international – florissant. Les grandes villes du pays dépassent toutes le million d’habitants, voire la dizaine ou la vingtaine de millions d’individus, et sont dorénavant de facto au centre du trafic aérien mondial. Étant donné ce brassage de populations et la trop grande proximité tolérée sur les marchés entre l’homme et l’animal, ces aéroports présentent un risque majeur de propagation épidémique.

Il serait grand temps que la Chine, si moderne sur tant d’autres plans, mette un point d’arrêt à ses coutumes archaïques d’élevage et de petit commerce d’animaux en modernisant rapidement ses chaînes d’abattage, de stockage au froid et de distribution. Elle a déjà su répondre avec imagination et succès à bien d’autres challenges auparavant…

Par Alain P. Bonjean

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