Monde de l'entreprise : Jack Ma joue à qui perd gagne

Jack Ma joue à qui perd gagne

Désaveu pour Jack Ma, PDG d’A-libaba, 1er groupe d’e-commerce mondial avec 500 milliards de $. En avril, Alibaba entrait à la IACC (International AntiCounterfeiting Coalition, de Washington), aux 250 marques de luxe, lesquelles se rebellèrent aussitôt. Gucci fit ses valises, suivi de Tiffany. Michael Kors, le plus virulent dans la protestation, accusa le patron de l’IACC de conflit d’intérêts et de faire entrer dans l’alliance « notre plus dangereux et nuisible adversaire ». Du coup, en mai, l’IACC n’avait plus qu’à se déjuger, suspendant sine die les adhésions douteuses d’Alibaba et de deux compagnies américaines.

Tout est donc à recommencer. Jack Ma a dû renoncer le 18 mai à prononcer son discours devant l’IACC. Il ne démord pas pour autant, sur l’urgence de l’associer à la lutte contre les contrefaçons. Alibaba, plaide-t-il, est le mieux placé pour combattre la pieuvre de la contrefaçon. Pour demain, il promet aussi de faire le ménage en interne : depuis le 20 mai, tout vendeur de produits de luxe chez Alibaba doit produire un certificat d’authenticité indiscutable. Déjà, le 28 avril, il négociait un accord avec la police de Putian (Fujian), une des cités de la contrefaçon, pour traquer les officines de faux médicaments, fausses chaussures de sport…

De plus, Ma en est désormais convaincu, la vente massive de produits de mauvaise qualité pas chers, c’est du passé ! Le nouveau business model doit développer « limage de marque et la diversification intérieure et internationale ».

Après Wang Jianlin, le nabab du groupe immobilier Wanda, Jack Ma négocie sa part de sponsoring de la FIFA, désespérément en quête de mécènes pour l’aider à se relever des scandales Blatter et Platini.
En bourse de Hong Kong, Jack Ma levait 260 millions de $ pour Alibaba Pictures, son réseau de vente de billets de cinéma, présent auprès de 95% des salles obscures chinoises.
Sa fortune lui ouvre des portes : le jour de son exclusion de l’IACC, il déjeunait avec B. Obama à la Maison Blanche. La semaine d’avant à Paris, il rencontrait le ministre E. Macron (qui le décore de la Légion d’honneur), après avoir ouvert un bureau dans la capitale française, et avant d’y installer –dit-on– un entrepôt. Alibaba pourrait ainsi diffuser en France les meilleurs produits chinois, et en Chine ceux de France, et dans les deux cas, garder au loin les fournisseurs douteux de produits interlopes. L’idée sous-jacente est claire : s’inventer une nouvelle image, une seconde vie – mondiale, celle-là.

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