Hong Kong : L’heure de l’après-Occupy Central

L’heure de l’après-Occupy Central

En novembre et décembre derniers à Hong Kong, Occupy Central, au pic de l’effervescence, rassembla des foules contre la réforme électorale tronquée imposée par Pékin. Ce fut en vain : bien soutenu par le pouvoir central, C.Y. Leung, le Chief Executive tint bon. Mais les leaders socialistes ont été choqués de cette fronde : la contre-offensive se lance. Un mot d’ordre fait florès : « Hong Kong doit apprendre de Macao », l’enclave lusophone traditionnellement plus obéissante.

<p>Plusieurs leaders d’Occupy Central ont été convoqués à la police, qui leur présente des preuves de leurs fautes (cf photo). Mais ils ressortent libres : l’objectif est de faire peur, pas de ranimer la révolte. De plus, la police sait bien que la justice indépendante, ne les suivra pas.
A Pékin, le Front Uni, organe des rapports avec les forces non-communistes reçoit un nouveau chef en la personne de Mme Sun Chunlan du Politburo, qui co-gérera Hong Kong (peut-être plus souplement) avec Zhang Deqiang, Président du Parlement.
Pékin tente de diviser les élus démocrates : il fait savoir qu’à condition de lâcher la dissidence, ils pourraient être reclassés patriotes, et donc éligibles au poste suprême de Chief Executive.
Tous ces efforts du pouvoir central, sont liés aux impératifs de l’agenda : bientôt, le Legco (Parlement local) devra voter la réforme électorale made in China. S’il l’élimine, comme il semble s’y préparer (au dernier sondage, 48% de l’opinion souhaite qu’il le fasse), Pékin devra proroger l’actuel système, et renier son engagement signé avec Londres en 1984.
De son côté, la population semble loin de plier. Le 1er février, la 1ère manifestation de l’après « Occupy Central » s’élançait. 50.000 activistes étaient attendus. C’est l’indice que pour Hong Kong, le bras de fer avec Pékin ne fait que commencer : le « dos à la mer », la ville n’a rien à faire !

NB : vis-à-vis de Hong Kong, l’étranger sort de son apathie. H. Swire, ministre britannique des Affaires étrangères, tente début janvier de rencontrer le gouvernement local—qui refuse. Et le Congrès américain prépare un amendement de loi, un bilan annuel du « degré d’autonomie » réservé à Hong Kong par la Chine – la ville a de bonnes chances de devenir un thème électoral de la campagne présidentielle américaine de 2016.

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