Joint-venture : Avion C919 – la marche forcée

Plan de vol tendu pour le C919, futur moyen courrier de 168 places de la Comac, consortium aux 50milliards de US$ d’actifs, créé pour faire entrer la Chine au club des constructeurs aéronautiques mondiaux.

Pour cet appareil « politique », c’est la course : 1er vol en 2014, certification pour 2016. Aussi les contrats de fournitures doivent être bouclés pour juin 2012 -Comac a déjà signé avec AVIC et Liebherr (trains), Moog (flaps) et CFM (réacteurs, JV General Electric-Safran). Bien sûr, ces commandes accélérées privent la Comac de sa marge de négociation. De même, deux ans avant les 1ères sorties, c’est court, surtout pour un groupe très jeune et sans expérience!

Mais la Comac a un atout : Bombardier, qui participerait d’ici avril au développement. Mais pourquoi le groupe canadien soutiendrait-il le C919, alors qu’il prépare lui-même sa « Série C » de 149 places ? C’est qu’il espère une seconde participation, de plus long terme, dans la construction.

Entre achats fermes et options, la Comac a déjà 235 commandes, et en espère 300 avant décembre 2012. Toutes viennent du secteur public : transporteurs, branches « leasing » de banques. Sauf la GECAS, de General Electric, dans le cadre de sa stratégie de réinvestissement en Chine de ses profits chinois.

L’avionneur tiendra-t-il ce pari ? Il peine à sortir l’ARJ21, son avion de 100 places : déjà quatre ans de retard, dus aux délais imprescriptibles de tests et de mise au point. Ce qui semble le prix à payer pour ce style « révolutionnaire » d’une industrie d’Etat vouée au volontarisme à tout prix…

 

 

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