Pol : Taiwan – changement de décor : dernier acte

— Du 10 au 18/1, Kim Jong-Il, le cher leader Nord-coréen a roulé en train blindé à travers la Chine, avalant bien plus de km que supposé au départ.

De Canton, Shenzhen (visite du métro, du téléphoniste Huawei), au port de Yiantian, il poursuivit par Wuhan, Yichang (barrage des Trois gorges), puis Pékin pour remercier Hu Jintao du bon accueil —et de tenir à bout de bras son régime, empêchant la réunification Nord-Sud. Le temps fort fut la rencontre pékinoise avec Christopher HillMr Corée du Nord» au Gouvernement Bush), retourné exprès, pour la 2de fois en huit jours. Étiquette oblige, ce meeting ne fut pas avec Kim-lui-même, mais avec Kim Kye Gwan, «Mr bombe atomique», et Wu Dawei, vice-ministre des affaires étrangères (MAE) chinois. Suite à quoi, le cher leader confirma sa promesse de désarmer, et de coopérer avec les 5  autres pays concernés, à la dénucléarisation de la péninsule et au traité de paix.

Suivra la reconstruction en 100aines de MM$. Surtout au profit de Pékin (son mentor éco-idéologique), de Séoul le frère ex-ennemi,  et de Washington, pour prix de sa clémence !  NB : battant le fer chaud, Pékin offre dans la foulée un sommet à 6, début février, pour transformer l’essai  – forger une paix chinoise !

 

— Le désarroi du  DPP, parti indépendantiste au pouvoir à Taiwan, ne date pas d’hier, comme en témoigne sa valse des 1ers Min., cinq depuis 2000.

Exit Jimmy Hsieh, qui assume la responsabilité de la débâcle législative de décembre 2005. Le chef du cabinet sort aussi abimé par une affaire négrière de main d’oeuvre thaïe sur le métro de Kaohsiung, dont il fut maire.

Lui succède Su Tseng-chang, ex-avocat des droits de l’homme, co-fondateur historique du DPP, au sobriquet affectueux de «l’ampoule électrique» (étant «lumineux», et chauve). De même, Yu Shyi-kun, ex -1er ministre, reprend la présidence du Parti, élu à 54%. Ainsi s’installe une relève contre la remontée du KMT (Kuo Min Tang) et Ma Ying-jeou, cauchemar du DPP, « beau gosse », sérieux, capable et qui brandit, en place de l’épouvantail chinois, l’image plus rassurante de l’éléphant débonnaire, à l’ombre duquel le DPP, en cette année du Chien aille lécher ses plaies.

NB : dans ses retranchements, le DPP confirme sa volonté de ligne dure, face au continent : perdu pour perdu, finis, les accommodements ! 

 

— Contre deux sinistres, deux lois en gestation!

[1] l’incendie. Même si son nombre a baissé de 6,7% en 2005, à (quand même) 236.000 feux et 2500 morts officiels, la Chine n’est pas contente : avec 2800 casernes de pompiers, elle n’a que la moitié du nécessaire, et 700 cantons négligents. L’on est loin de la norme internationale qui prescrit une caserne par 7km². D’ou la future loi du contrôle du feu, allumée par la division « incendies » du MSP (Ministère de la Sécurité publique).

Le texte renforcera les normes, contrôles et sanctions en cas de négligence—y-compris contre ces gérants de cinémas ou boîtes qui enchaînent les issues de secours pour coincer les resquilleurs, causes inconscientes d’effroyables drames – ils encourent des décennies de prison.

[2] le SPAM sur téléphone portable.

Au terme de la loi des télécoms préparée par le ministère des industries de l’information (MII), la carte prépayée anonyme sera bannie. Arme à double tranchant: le texte remettra de l’ordre sur ce marché de 8000 prestataires de services pour 388M usagers. Il pourfendra les escrocs, émetteurs de pubs, messages bidons, ou virus pour portable, déjà imminent en technologie blue tooth.

Mais la loi privera aussi de son anonymat tout dissident. Sondés sur cette atteinte à leur intimité, les usagers sont mitigés: 42% pour, 45% contre. Les opérateurs, eux, perdront de l’argent à recueillir les identités: jusqu’à 25M$ par réseau, pour une disposition finalement très politique, et inconnue dans les pays libres.

 

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