A Dongzhou (Canton) en décembre 2005, dans une émeute, de 3 à 30 paysans tombaient sous les balles.
Le 14/01, le scénario se répète à Sanjiao (Zhongshan).
Même cause – l’expropriation de 12 hectares, où les 18000² /ha de compensation ont été détournés. Même film : sit-in, manif, frappe.
Même bilan : une fillette battue à mort. Mais après les faits, la gestion contradictoire du pouvoir, suggère son désarroi:
[1] le silence de la famille est acheté : pour 13.000²,le décès est maquillé en «arrêt cardiaque sans lien avec la manifestation».
[2] Chen Genkai, maire de Zhongshan appelle les cadres de Sanjiao à «entendre les justes plaintes des villageois et à leur offrir une réponse sérieuse». Faisant écho à Wen Jiabao, le 1er ministre pour qui«les saisies sont une clé à la stabilité rurale » !
D’autant que ces tensions explosent dans un Guangdong ravagé de corruption, où les affaires investiguées en 2005 frisent 4300M² : vingt fois le chiffre de 2004, pour un montant récupéré de 127M².
Tel dérapage, en la province la plus moderne, ne peut qu’interpeller le pouvoir sur le rôle de Canton comme modèle d’avenir !
A cette explosion du vice et des violences, 2 raisons apparentes :
天高皇帝远, «le ciel est haut et l’Empereur est loin»: Canton a toujours été la province frondeuse, et sa langue distincte, n’affaiblit pas le sentiment identitaire.
Zhang Dejiang (59 ans), Secrétaire du Parti nommé par Jiang Zemin, est un dur, formé en Corée du Nord, hostile à toute atteinte aux prérogatives du Parti. Il semble aussi inamovible —ayant survécu aux limogeages du SRAS (Syndrome respiratoire atypique sévère) en 2003. Peut-être ce bilan médiocre est-il médiatisé, pour servir de levier à son remplacement !
Sommaire N° 3