Editorial : FORUM MONDIAL H5N1 – Pékin sous les projecteurs !

A Pékin les 17-18 janvier, la conférence mondiale contre la grippe aviaire fut très suivie. Le jaillissement du virus H5N1 en Turquie révélait la vulnérabilité planétaire.

Il fallait trouver 1,2MM$ pour un plan sur 3 ans d’éradication à la source (asiatique). Or, d’autres grandes messes du genre, de financements suite au tsunami, ou au tremblement de terre au Pakistan, avaient déçu – les pays riches serraient la vis.

Devant 700 experts de 120 pays, Koffi Annan (par téléconférence) ou Paul Wolfowitz, Président de la Banque Mondiale  plaidèrent l’urgence : « pas de temps à perdre. Tout sou refusé aujourd’hui coûtera le centuple dans 6 mois», si on laisse la pandémie aviaire gagner l’ Ouest ou pire, si on la laisse muter en grippe humaine, pour un  coût chiffré par la Banque Mondiale à 800MM$ la seule 1ère année…

Le message passa 5 sur 5 : l’appel fut une fois et demi couvert, à 1,8MM$ dont la moitié prêtée. Les US (qui paient chez eux 4MM$ pour la même cause) donnent 334 M$, l’Union Européenne (co-sponsor de la conférence) 250M$, le Japon 155M$.

De ces fonds, 635M iront à l’Asie, 224M à l’Europe de l’Est et l’Asie Centrale, 147M à l’Afrique et 110M au Proche-Orient. Ils serviront à indemniser les éleveurs pour leur cheptel perdu, et à équiper des laboratoires de détection et réseaux de veille.

Face à la Chine, des doutes des experts furent perceptibles. Par rapport aux 33 foyers épidémiques rapportés, les malades humains sont trop rares, comme si le H5N1 était moins virulent en Chine qu’ ailleurs, chose invérifiable – Pékin ayant pour l’instant omis de fournir les souches virales des victimes. En privé, les experts estiment donc crédible l’affirmation de l’ expert nippon selon laquelle la Chine tiendrait une liste non publiée de 100aines de victimes. De plus, d’aucuns regrettaient qu’un pays aux 819MM$ de réserves en devises, 1er bénéficiaire du plan mondial, n’y contribue que pour 10M$ !

Enfin, la masse des progrès obtenus compense largement ces incertitudes. Par la déclaration commune, Pékin s’engage à livrer ses souches virales, pour permettre aux labos de chercher le vaccin. Depuis l’épidémie de SRAS (’03), la Chine a fait des progrès immenses en contrôles épidémiologiques. Qu’elle ait du mal à obtenir la discipline des provinces, n’entache pas sa volonté de collaborer. Cette semaine est né un réseau mondial de veille sanitaire contre tout virus, et la Chine était l’hôte de cet événement: preuve de maturation!

 

 

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