Pol : La revanche gabonaise de l’acier chinois

— Pour l’an passé, après des mois d’hésitation, le Ministre de la santé osait réviser en baisse son estimation des cas de SIDA en Chine, 650.000 pour l’an passé, 210.000 de moins, alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) tablait sur 1,5M !

Or l’UNAIDS – l’agence des Nations Unies contre le Sida-  (5/06) valide ces chiffres, dits «plus détaillés et présentables… Le coût social du SIDA est aussi quantifié : 28MM² sur 5 ans, et 1,6MM² en pertes agricoles. Ce second chiffre paraît quand même léger, vu la pénétration présumée du virus en milieu rural (par vente de sang, et par héroïnomanie avec seringue partagée), du Xinjiang au Henan… Enfin, le principal risque sera peut-être de maintenir la mobilisation en Chine, après cette divine surprise !

— Coup de maître et coup de Jarnac chinois au Gabon, le 5/06. CEMEC, groupe national de l’équipement, et Sinosteel évincent le Brésilien CVRD et le Français Eramet, avec qui ils tentaient depuis 14 mois d’obtenir conjointement à Belinga, (500km de Libreville) la concession de la mine de fer, riche de 1MM t de minerai à haute teneur.

C’est un peu la réponse de la Chine à CVRD, qui a réussi comme prévu à lui imposer après trois mois de litige, une hausse de 19% de ses imports de minerai de fer. Conscient de sa vulnérabilité, Pékin a décidé d’emporter seul cette mine, à n’importe quel prix : il assume les frais d’installation de deux lignes ferrées, du port en eau profonde à Santa Clara (côte Atlantique), du barrage hydroélectrique nécessaire à l’exploitation, au bas mot 500M². Tout en promettant, bien sûr, d’emporter 100% de la production (prix resté secret, comme les parts du Gabon et de la Chine dans la JV). A ces conditions, Pékin emporte l’exclusivité des droits d’exploitation. Quoique l’offre brésilienne ait comporté de meilleures garanties écologiques, d’emploi local et de «gestion transparente».

Dans cette affaire, un petit détail a pu faire la différence : Jean Ping, le ministre des affaires étrangères, est de père chinois, et Omar Bongo, le Président, a déjà été  9 fois l’hôte de la Chine!

— D’ordinaire, quand un avion s’écrase en Chine, la presse en fait sa «Une». Surtout si la catastrophe cause 40 morts. Pas dans le cas du crash du 3/06, où un appareil inconnu a heurté une montagne à Guangde (Anhui), à 200km de Shanghai. L’enquête a été confiée au Général Guo Boxiong en personne, le n°2 de de la CMC, la Commission nationale militaire – c’est-à-dire le patron de l’armée. On n’en saura guère plus.

Les jours suivants, des rumeurs sourdent de Hong Kong : il s’agissait d’un avion-espion à la pointe de la recherche -peut-être le KJ-2000, copie chinoise de l’AWACS. Sa perte constitue le plus lourd désastre de l’histoire de l’armée de l’air chinoise. Parmi les victimes, figurent 35 électroniciens.

Cet accident rappelle celui subi par un sous-marin secret en 2003, entraînant le décès des 70 membres d’équipage -on ignore toujours pourquoi. Pour combler son retard vis-à-vis des autres puissances en matière de technologies d’armement, la Chine n’a d’autre choix que de prendre de lourds risques !

 

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