Argent : Terres rares – le coup d’aspirateur de la SETC

— Las de renflouer une barque fuyant de partout, le Conseil d’Etat (Wen Jiabao) ampute la Poste de sa division “finance”, promue au rang de 5 ième banque commerciale nationale.

Géant bas de laine des petits (100MM$ de dépôts atomisés entre 20.000 agences), la Poste résiste des quatre fers : elle va perdre sa vache à lait (1/3 de ses revenus), et risque d’hériter des 500.000 de postiers ronds de cuirs pour tout potage. Dans un 1er temps, faute de maîtriser les techniques du prêt (risque), la novice verra ses opérations de prêts limitées au marché interbanques. Et pour renforcer sa résistance, tout en allégeant ses propres charges, la Banque centrale, la BPdC lui coupera sa rente de 4,1% sur ses prêts – les 0,8% au-dessus du marché, qu’elle lui remboursait.

Mais la perte de ce petit profit devrait être compensée par 2 grands privilèges: la liberté (par sa sécession), et la réforme du marché des capitaux, qui ouvrira aux maisons de courtage l’épargne postale, par le biais du marché interbanques.

— Magicien des temps modernes, la terre rare, composite naturel utilisé dans toute industrie high tech (de la batterie à l’alimentaire, des plastiques aux porcelaines, via l’informatique) pourrait être un trésor pour la Chine, qui détient 88% du marché mondial.

C’est l’inverse qui se vérifie, du fait du dumping auquel se livrent 170 Cies (dont 160 PME) en surcapacité, ayant extrait 75.000t en 2002 (-7,4%), la moitié exportée. Aussi, après des années de crise, la tutelle SETC veut faire le ménage.

Axé sur le Jiangxi, Terres Rares Sud reprendrait incessamment les actifs (40Mt réserves) de 10 provinces, 30% des parts revenant à Chalco, n°1 nat’l de l’alu et autant à Minmetal, consortium des métaux non ferreux.

En Mongolie Intérieure, T.R.-Nord réunirait 5 provinces (36Mt de réserves) sous la houlette de Baotou Steel-Rare Earth, n°1 national. Mais ce plan très contesté défavorise les groupes privés bien gérés, tels au Sud, ceux du Jiangsu, Sichuan et de Shanghai. Très soutenus par leurs pouvoirs locaux, on voit mal comment ils pourraient être fusionnés dans un “machin” dont le seul profit immédiat irait à Minmetal et à Chalco – dinosaures, et pas les meilleurs exemples de bonne gestion ni de dynamisme!

— Comment, pour un journal, passer en Bourse – malgré le ban imposé à tout “titulaire d’une licence de media”- afin d’éviter toute remise en cause du monopole du Parti sur l’opinion, par influence du Conseil d’Administration?

Depuis mars, le Comité Permanent, à l’initiative du leader responsable des media Li Changchun, veut moderniser la presse périodique en autorisant toute réforme à finalité commerciale. Le Journal de la Jeunesse / Pékin (600.000 copies/jour) pense foncer dans la brèche.

Fin 2004, avec son cornac le courtier Guotai & Junan, il placera en bourse 120 M$ de parts de ses filiales de distribution, d’impression et de pub—l’équivalent de ses recettes de pub de l’année (Le Journal de la Jeunesse / Pékin est 3ème annonceur en presse écrite en Chine, derrière le Journal de Canton et Wenhui-Xinmin, de Shanghai).

Ainsi, la règle est respectée “à la lettre”, même s’il est clair que ces entités n’auraient ni sens, ni marché, sans la rédaction derrière. Plutôt qu’à Hong Kong, le listing se fera à Shanghai, pour 2 raisons :

|1] d’abord, les actionnaires se recruteront parmi les lecteurs,

[2] ensuite, le taux de valorisation boursière est bien plus vif en Chine qu’ailleurs, vu le tonus industriel et la pénurie en produits fiduciaires.

NB: Notoires, des fonds étrangers sont placés en infraction aux règlements dans le Journal de la Jeunesse / Pékin: pour l’Etat, financer le titre par l’épargne locale, peut conjurer la dérive d’influence étrangère!

 

 

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