A la loupe : Audit national : peu de bruit pour beaucoup

Présidé par Li Jinhua, le Bureau national d’audit (BNA) se livre à son rituel exercice financier sur des 单位 danwei (unités de travail, firmes ou agences publiques).

Elles étaient 130.000 en 2003, dont une des 4 grandes banques d’Etat, une assurance, un groupe industriel, tous choisis « par roulement ». Comme d’usage, le palmarès fut édifiant. Pas moins de 8MM$ d’argent dilapidé fut détecté (cime de l’iceberg), dont 2,9 MM rendus à l’Etat.  

– En prêts illégaux (auto, foncier, infrastructures), la banque ICBC aurait brûlé pour 3,5MM$, selon ce check-up limité à la maison mère et 21 filiales.

 – 1er assureur chinois, China Life aurait utilisé 685M$ en malversations. Dès la nouvelle connue, deux des sponsors de son titre en bourse (pour 3MM$ de parts, vendues en déc. à HK et NY, record de 2003), Citigroup et Crédit Suisse, émirent le conseil de vendre. China Life se défendit en plaidant que la fraude éclaboussait la maison mère avant restructuration (péché de jeunesse), pas la filiale constituée pour aller en bourse.

 – Enfin State Power, monopole démantelé depuis (proche de LiPeng), se vit reprocher des pertes d’actifs «sérieuses», et une falsification de bilan.

Suite à cet exercice, 1300 cadres furent blâmés ou punis, et les 13 EE ayant détourné pour plus de 120M$, se virent traduites devant le Conseil d’Etat (ce qui ne veut pas dire devant un tribunal, pour des poursuites automatiques).

NB : aucun des 3  épinglés ne fut vraiment malmené l’audit :

l’un étant déjà en bourse, l’autre devant y entrer dans 3 ans (or, son prochain tour d’audit sera dans 4 ans -c’était probablement prévu), le 3ème défunt.

C’était dans le mandat du BNA : agiter le panier, mais ne gêner personne.

 

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