Pol : Pékin fourgue-t-il ses billets verts?

— L’érosion quotidienne du billet vert laisse de marbre l’autorité chinoise, mais non les utilisateurs.

De facto, la Chine a rendu le RMB “convertible”, dans une micro-zone, le long de la frontière nord-coréenne. Depuis début novembre, la BPdC, la Banque centrale, autorise les transactions en ¥ Yuan – les banques du Liaoning peuvent ouvrir des comptes frontaliers…

Tandis qu’au Pays du matin calme, la devise exigée des étrangers est subitement devenue l’² Euro !

Entre-temps à Shanghai, China Business News prête à la BPdC une vive fonte de son patrimoine en bons du Trésor, à 180MM$. Jusqu’à présent, le volume de ses réserves atteignait 514MM$, dont 80% placés en US$. Ainsi, ce seraient jusqu’à 60% de ses avoirs américains que la banque nationale aurait écoulé en quelques mois, expliquant en partie l’intense dépression qui frappe la monnaie US. La BPdC a été prompte à démentir (26/11)!

— Lundi et mardi (29-30/11) à Vientiane (Laos), ce seront pour 100MM$ de tarifs douaniers que la Chine et les 10 de l’ASEAN s’engageront à jeter au feu au  1er janvier 2010, faisant ainsi un pas nécessaire pour maintenir le rythme de leur longue marche à l’intégration.

Ceci ne signifie pas, tant s’en faut, un “marché commun” : même entre eux, les partenaires de l’ASEAN (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) s’entravent mutuellement leurs exports, et tentent de protéger leurs industries encore vagissantes. Mais le résultat sera toujours meilleur que celui de l’APEC, (Coopération économique de la zone Pacifique), qui vient de se séparer à Santiago sur des phrases creuses. Se reconnaître riverains de l’océan Pacifique ne suffit pas pour créer des liens. Tandis qu’avoir des frontières communes, asiatiques, éveille à l’évidence une communauté de destin!

— Pourquoi le vol China Eastern, Baotou-Shanghai, s’est-il écrasé le 21/11?

Quelques secondes après décollage, l’avion de type CRJ-200 plongeait dans un lac gelé, tuant ses 53 occupants. Des témoins oculaires décrivirent une instabilité de l’appareil, et une explosion en l’air. En attendant l’analyse de la boîte noire, les autorités excluaient  provisoirement l’hypothèse de l’attentat – mais dans tous les aéroports chinois, les contrôles étaient exacerbés ce jour-là.

Quelle que soit la cause, c’est une mauvaise nouvelle : pour Bombardier le constructeur, dont se ternit le bilan jusqu’alors excellent (900 appareils, 9M d’heures de vol); pour China Eastern, dont un autre appareil faisait 2 jours plus tard un atterrissage d’urgence : et pour la Chine, qui voit s’avancer le spectre, jusqu’ alors évité, d’un attentat aérien sur son sol.

 

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