A la loupe : Réélection de Bush – Pékin ‘fera avec’ !

Surprise depuis Pékin, à 24heures du vote : Qian Qichen, poids lourd du régime, fustigeait GW. Bush et ressortait tous les poncifs : sa politique unilatérale de gendarme du monde, sa guerre d’Irak qui coûterait aux US leur place mondiale, etc.

Le message s’adressait au 1million de votants chinois, très à l’écoute de leur pays natal. Juste après cette publication qui fit du bruit, Pékin bottait en touche : il s’agissait d’une opinion privée, d’une reproduction non autorisée d’un texte circulé à l’école du Parti – Pékin n’y était pour rien! Ainsi clarifié, Washington n’avait plus rien à dire !

A peine le résultat proclamé, à 3:30 (heure locale), le Président Hu Jintao fut un des 1ers à féliciter son homologue, et Zeng Qinghong s’acquittait de la même formalité vis-à-vis du n°2 Dick Cheney. Hu précisait que Chine et USA partageaient un vaste éventail d’intérêts communs, base solide pour coopérer.

Ce que cela signifie :

côté pile, il s’agit d’occuper une part du terrain commercial et politique cédé par l’Europe, dans le scénario d’une dérive de l’alliance atlantique à bout de souffle. Pragmatiquement, la Chine va renforcer sa poussée à l’export vers les US et ses achats de Bons du Trésor pour financer le déficit budgétaire yankee.

Mais côté face, Pékin veut prévenir un clash en 2006, quand Taiwan modifiera sa Constitution, car si l’île franchit l’étroite ligne de l’acceptable (ce dont le Président Chen Shui-bian est fort capable), Pékin devra l’attaquer et Washington, la défendre!

D’autres opinions indépendantes éclairent cette réaction chinoise : Li Fan, directeur d’un institut d’opinion pékinois pense que désormais, les choses n’iront ni mieux ni pire. Disputes à attendre sur les Droits de l’homme, les échanges, Taiwan, mais la ligne de Bush ne changera en profondeur, et Chine et USA sont condamnés à s’entendre.

Fan Gang, économiste, remarque l’absence de la Chine dans cette campagne, comme repoussoir idéologique ou partenaire déloyal. Bonne chose, dit-il. Cela prouve alors que l’Amérique n’a plus besoin d’aller chercher ailleurs des responsables pour ses problèmes intérieurs.

Autrement dit, la victoire de G.W. Bush, marque peut-être la sortie de quatre années de protectionnisme. Ce serait la seule bonne nouvelle de ce terrible scrutin !

 

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