Petit Peuple : L’alcool, un ami qui vous pistonne

Noire cité ouvrière du Heilongjiang, Jixi n’avait qu’un lycée digne de ce nom, où Zhang Shengli voulait, en juillet 2003, placer son rejeton.

Mais son  obscur métier d’instituteur le privait de piston, et les 300² (6 mois de salaire) glissés dans l’enveloppe rouge au proviseur, lui étaient revenus après deux semaines : le tarif était 1000²! Zhang était donc au désespoir! Heureusement qu’un soir, un lointain ami m’as-tu-vu l’invita à sa fête dans un««««, où il se retrouva parmi les notables, costumes Cartier et breloques en or. Cachant du mieux qu’il pouvait sa cravate tachée, Zhang se mit à boire, jusqu’à l’instant où la TV sur leurs têtes, montra le nouveau maire, juste nommé et inconnu de tous : à un Zhang en plein brouillard éthylique, elle inspira de l’audace et une idée incorrecte, mais efficace: “Là!”, cria-t-il d’une voix de stentor, “visez mon pote! Ah, il n’a pas changé depuis les études! Il est aussi trait pour trait comme la photo de notre dernière rencontre en 2002!”

Dans la salle régna  un silence épais d’incertitude, qui vira au respect. L’instant d’avant vilain petit canard, l’instituteur muait en 鹤立鸡群 he li ji qun, héron parmi les poules, étoile montante  avec qui nul ne pouvait risquer d’être mal!

Le lendemain pour sûr, le proviseur passa discrètement lui offrir une place d’études -gratuitement, s’entend! Et quand trois mois après, il apprit -de la propre bouche d’un Zhang hilare, que ce dernier avait menti “pour rire, en état d’ivresse!” sur sa putative amitié avec l’édile, il n’eut plus qu’à tenter d’étouffer l’affaire, pour éviter au moins le ridicule. En vain, à ce qu’il semble : tout Jixi, et toute la Chine en rit encore !

 

 

 

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