A la loupe : Football chinois – le ballon explose !

Le 2 octobre, les 11 footballeurs du Club Guo’an (Pékin) quittent la pelouse: l’arbitre vient d’offrir au Jinde (Shenyang), un penalty en bois. Le 26/10, c’est au Shide (Dalian) de sortir – l’arbitre a oublié une main, au profit du même Jinde

Ce 2d  incident met le feu aux poudres : 7 clubs sur les 12 de la ligue nationale veulent débrider l’abcès en boycottant le championnat. En 10 ans d’existence, c’est la pire crise de la CFA, branche de l’administration nationale des sports, minée par l’indiscipline et la fraude. Les scores sont convenus, les victoires achetées. Les «paris» marrons fleurissent—chez joueurs et arbitres. Les clubs voient fondre la masse des supporters, dégoûtés: en un mois, les entrées ont baissé d’un tiers, à 13.400 (ridicule, pour des villes de 5/15M d’âmes)! Même les matchs sont trop rares: 22 par saison contre 34 en Europe. Choquée, la FIFA a réclamé des comptes à la CFA, tout comme la presse!

Face à la fronde, la CFA a manié carotte et bâton. Elle a puni les 2 courageux clubs (aussi, curieusement, un des«sifflets noirs», arbitres vendus). Elle promet d’ouvrir sa compta avant décembre (seulement sur la dernière saison!), et accepte de créer un groupe paritaire de travail de réforme. Mais elle refuse vertement une Ligue indépendante, qui gérerait le championnat – et les royalties de TV!

Le pouvoir tente d’agir : une loi du foot est proche (cf VdlC n°35), mais en s’attaquant au seul problème des hooligans, elle offre trop peu, trop tard . Les clubs ont accepté de reprendre les matchs, mais menacent, au cas où la réforme s’enlise, de franchir le Rubicon – créer leur propre Ligue…

C’est une période charnière ! Il ne serait pas, en soi, surprenant qu’une rupture capitale du monopole public sur toute structure sociale, le jour où elle arrivera, intervienne dans un domaine aussi marginal que celui du sport! On y reviendra!

 

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