Les marchés à terme sont le seul secteur de la finance chinoise à qui l’OMC n’impose pas un délai d’ouverture.
Leur attrait (réguler les cours à long terme, assurer l’approvisionnement stratégique) -est aussi fort que leur danger (surchauffe, spéculation, accaparement), comme on le vit au début des années ’90, entraînant la fermeture en 1995 et une reprise malingre en 1999, sous un carcan.
La CSRC, la Commission de tutelle boursière, jauge donc ces ingrédients pour libéraliser.
Déjà, les 15 places d’origine ont fait place à trois : Dalian (Liaoning), Shanghai et Zhengzhou (Henan). Limitées au caoutchouc, soja, froment non panifiable et aux métaux non ferreux, les transactions étaient remontées en 2003, à 1,3MM$ (+360%). Aussi la tutelle envisage l’introduction de 3 produits/an -un par place. Après avoir reçu en 2003 le blé à haut glutène (seule valeur nouvelle), Zhengzhou en 2004 recevrait le coton, Shanghai le gazole et Dalian, le maïs. NB : Rien n’est annoncé touchant à l’ouverture aux étrangers—dont certains comme ADM ou Refco n’ont pas attendu pour ouvrir des bureaux de représentation, tandis que d’autres contractent par l’entremise de sociétés écrans, ou bien le font sur les places étrangères pour le compte d’intérêts chinois.
— La presse voit naître en son sein 2 titres aux fortunes diverses.
[1] Reconnu par la Constitution comme “force sociale”, le secteur privé dispose depuis le 8/1 de son journal, filiale de Yangcheng, éditeur de l’organe du Parti à Canton: “Economie privée”, quotidien à 1,5¥ pièce, vise les 8M de firmes individuelles ou privées du pays, dont 2,2M actives dans le Guangdong.
[2] “Journal de la Chine” préparait sa sortie à Pékin, suivant une formule illégale mais pratiquée avec succès par des titres US en mandarin comme Forbes ou Newsweek : licence hong kongaise, impression (et diffusion) locales, moyennant de solides protections. Mais la rédaction pékinoise fut perquisitionnée par l’AGPP (31/12), tutelle qui croit avoir trouvé la preuve d’un financement par collecte pyramidale. Un peu d’argent saisi, locaux sous scellés, le projet est interrompu.
Sommaire N° 2