Les semaines se suivent en Chine, vibrantes de nouvelles bancaires: preuve de la priorité poursuivie par l’Etat, depuis Jiang Zemin : tout pour la réforme économique, base du小康xiaokang, le bien–être social: le ravalement démocratique viendra plus tard – le plus tard possible!
Pékin vient de promulguer (6/1) une autre décision financière audacieuse.
10% des réserves en devises, 45MM$ ont été transmis à deux des quatre soeurs, la BoC, la Banque de Chine, et la CCB, la Banque de la construction.
En 1998, Zhu Rongji avait alloué 32MM$ aux quatre, espérant ainsi (en vain) qu’elles résorberaient une part de leurs 45% de mauvaises dettes (aujourd’hui, autour de 450MM$).
Comme dans le cas de l’ICBC (cf VdlC n°1), le nouveau plan vise la conversion de ces GEE en sociétés d’actionnaires, avec partenaires étrangers. BoC et CCB reçoivent chacune 22,5MM$, en un genre de « leasing » où des intérêts sont payés à un propriétaire créé pour l’occasion, la Huijin invest Co. Et pas question de brûler les fonds pour effacer les ardoises: ils seront convertis en parts de capital, en ¥, quand ces banques s’ouvriront à des partenaires.
La CBRC, la Commission de tutelle bancaire, se dit prête à payer jusqu’à «120 MM$» pour aider ses monolithes post-socialistes (67% de l’épargne, 61% de l’emprunt, 116.000 agences) à se trouver des partenaires. 40MM$ seraient dévolus à l’ICBC, la Banque de l’Industrie et du Commerce, aucun montant n’est avancé pour l’ABC, la Banque agricole, la plus mal en point.
De cette nouvelle approche de recapitalisation, l’Etat peut attendre 4 avantages :
[1] une baisse de la pression à la réévaluation (par la ponction sur ses réserves devises),
[2] le maintien de la pression à l’assainissement des banques (l’argent ne leur est pas donné),
[3] un incitatif pour l’investisseur, avec cette masse de devises injectée, et la capacité multipliée de prêts,
[4] un passage accéléré et bourse -dès 2004, pour CCB et BoC!
NB : seule hypothèque sur l’avenir, avec ce chèque en devises : quand les 2 banques passeront en bourse, comment vendre 45MM$ sur les marchés mondiaux, sans faire trop de vagues sur les marchés monétaires !
Sommaire N° 2