A la loupe : Nouveau fléau chinois (2) – la silicose !

L’espace d’une nuit (3 avril), la Chine a doublé son bilan des victimes d’un fléau jusqu’alors négligé, la silicose, maladie des mineurs, ponceurs et porcelainiers: par la voix de l’Université médicale de Shanghai, ils sont 1,2M atteints, et la population à risque passe à 25M. Ce mal (dû à l’inhalation de poussière de silice, ou d’amiante) se propage surtout en Chine la plus pauvre, (Sichuan, Hunan, Jiangxi) et causerait "40.000 cas nouveaux/an" -voire bien plus. De toute manière, ce mal, quoique facile à prévenir, est incurable!

Le doublement des cas est dû à l’arrivée sur le marché des firmes privées. 1,2M de silicosés peuvent sembler peu de chose, mais le rapport est frappant : la population chinoise (22% de la terre) concentre sur elle 66% de la maladie!

Plus globalement, la Chine admet, en 2001, "13218 cas" de maladies professionnelles: fraction infime de la réalité, mais en hausse de 13% en 2001. Avec l’ouverture très vive d’emplois privés venus d’ailleurs, la Chine se rend compte de l’urgence de resserrer le filet de la santé sur le lieu de travail : le 1er mai, une loi de prévention entre en vigueur, rendant obligatoire à l’embauche l’examen médical, ce qui n’est le cas qu’à 30% en ville, 15% en banlieue. Dans cette longue marche sanitaire qui débute à peine, le tribunal va jouer son rôle: en 2001, au Zhejiang, 148 tunneliers silicosés ont arraché 24.3 M$ de compensation à l’employeur, et cette semaine, la Cour Suprême, pour tout conflit de santé au travail, vient d’inverser la charge de la preuve, acceptant même vidéos et K7 audio tournées à l’insu du patron!

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