Le Vent de la Chine Numéro 13

du 7 au 13 avril 2002

Editorial : editorial_13_2002

Chaleur intempestive sur la Chine du Nord, 28° de moyenne. Un record a été battu le 8/3 : 22° -cela ne s’était plus vu depuis 1840. Les stocks de climatiseurs, crèmes solaires ou glacées sont en rupture, et les pompiers sur les dents -redoutant les incendies de montagne, surtout lors du  Qingming («pure clarté» 5 avril, fête des morts), avec les hordes de visiteurs insouciants aux sites des tombeaux. Les paysans se font du souci – même si, justement, le jour du Qingming a vu (bon présage, disent les paysans!) la première pluie significative de l’ année : l’été sera sec, plus encore que depuis ’99. Il faudra irriguer toujours plus, tirant sur des nappes de moins en moins abondantes.

Le hasard veut que ce printemps indien soit suivi d’un fort rapprochement avec le rival immuable, le pays de Gandhi. Pékin avait préparé le terrain en recevant à deux reprises en janv. Pervez Musharraf, le Président pakistanais,pour le rassurer et le prévenir -même technique que 12 ans plus tôt, pour vendre à Pyongyang l’échange d’ambassades avec Séoul.

Jaswant Singh, ministre des affaires Etrangères d’Inde, a été reçu (30-3/2/4) à Pékin et Shanghai, porteur d’un message imagé et univoque: «entre nos pays, la nébuleuse du soupçon doit disparaître».

Exit l’antagonisme, place à la coopération -aux échanges. Il faut dire qu’avec moins de 3MM$ d’échanges commerciaux, les deux pays réalisent un score médiocre.

Après l’ouverture dès janvier d’une ligne aérienne et de 2 consulats par pays, J. Singh et Zhu Rongji ont accepté d’établir un relevé conjoint des frontières objectives dès cette année pour la zone Ouest, début 2003 pour la zone Est -avant dernier pas pour clore tout litige territorial.

Un accélérateur à la nouvelle alliance a été l’assistance par l’agence pakistanaise de renseignements aux mouvements intégristes ouighours au Xinjiang. Même George Fernandes, le ministre indien de la défense, hier grand pourfendeur de la «Chine communiste», parle à présent avec douceur, d’un «dialogue sérieux et durable» avec la Chine, dont il est le prochain invité d’honneur: pour le gouvernement nationaliste d’A.B. Vajpayee, c’est un tournant à 180°, prometteur d’un boom d’affaires entre ces nations à l’immense potentiel de croissance. A terme, la face de l’Asie économique, voire du monde pourrait en être changée !


Editorial : Printemps indien sur la Chine !

Chaleur intempestive sur la Chine du Nord, 28° de moyenne. Un record a été battu le 8/3 : 22° -cela ne s’était plus vu depuis 1840. Les stocks de climatiseurs, crèmes solaires ou glacées sont en rupture, et les pompiers sur les dents -redoutant les incendies de montagne, surtout lors du  Qingming («pure clarté» 5 avril, fête des morts), avec les hordes de visiteurs insouciants aux sites des tombeaux. Les paysans se font du souci – même si, justement, le jour du Qingming a vu (bon présage, disent les paysans!) la première pluie significative de l’ année : l’été sera sec, plus encore que depuis ’99. Il faudra irriguer toujours plus, tirant sur des nappes de moins en moins abondantes.

Le hasard veut que ce printemps indien soit suivi d’un fort rapprochement avec le rival immuable, le pays de Gandhi. Pékin avait préparé le terrain en recevant à deux reprises en janv. Pervez Musharraf, le Président pakistanais,pour le rassurer et le prévenir -même technique que 12 ans plus tôt, pour vendre à Pyongyang l’échange d’ambassades avec Séoul.

Jaswant Singh, ministre des affaires Etrangères d’Inde, a été reçu (30-3/2/4) à Pékin et Shanghai, porteur d’un message imagé et univoque: «entre nos pays, la nébuleuse du soupçon doit disparaître».

Exit l’antagonisme, place à la coopération -aux échanges. Il faut dire qu’avec moins de 3MM$ d’échanges commerciaux, les deux pays réalisent un score médiocre.

Après l’ouverture dès janvier d’une ligne aérienne et de 2 consulats par pays, J. Singh et Zhu Rongji ont accepté d’établir un relevé conjoint des frontières objectives dès cette année pour la zone Ouest, début 2003 pour la zone Est -avant dernier pas pour clore tout litige territorial.

Un accélérateur à la nouvelle alliance a été l’assistance par l’agence pakistanaise de renseignements aux mouvements intégristes ouighours au Xinjiang. Même George Fernandes, le ministre indien de la défense, hier grand pourfendeur de la «Chine communiste», parle à présent avec douceur, d’un «dialogue sérieux et durable» avec la Chine, dont il est le prochain invité d’honneur: pour le gouvernement nationaliste d’A.B. Vajpayee, c’est un tournant à 180°, prometteur d’un boom d’affaires entre ces nations à l’immense potentiel de croissance. A terme, la face de l’Asie économique, voire du monde pourrait en être changée !


A la loupe : Nouveau fléau chinois (2) – la silicose !

L’espace d’une nuit (3 avril), la Chine a doublé son bilan des victimes d’un fléau jusqu’alors négligé, la silicose, maladie des mineurs, ponceurs et porcelainiers: par la voix de l’Université médicale de Shanghai, ils sont 1,2M atteints, et la population à risque passe à 25M. Ce mal (dû à l’inhalation de poussière de silice, ou d’amiante) se propage surtout en Chine la plus pauvre, (Sichuan, Hunan, Jiangxi) et causerait "40.000 cas nouveaux/an" -voire bien plus. De toute manière, ce mal, quoique facile à prévenir, est incurable!

Le doublement des cas est dû à l’arrivée sur le marché des firmes privées. 1,2M de silicosés peuvent sembler peu de chose, mais le rapport est frappant : la population chinoise (22% de la terre) concentre sur elle 66% de la maladie!

Plus globalement, la Chine admet, en 2001, "13218 cas" de maladies professionnelles: fraction infime de la réalité, mais en hausse de 13% en 2001. Avec l’ouverture très vive d’emplois privés venus d’ailleurs, la Chine se rend compte de l’urgence de resserrer le filet de la santé sur le lieu de travail : le 1er mai, une loi de prévention entre en vigueur, rendant obligatoire à l’embauche l’examen médical, ce qui n’est le cas qu’à 30% en ville, 15% en banlieue. Dans cette longue marche sanitaire qui débute à peine, le tribunal va jouer son rôle: en 2001, au Zhejiang, 148 tunneliers silicosés ont arraché 24.3 M$ de compensation à l’employeur, et cette semaine, la Cour Suprême, pour tout conflit de santé au travail, vient d’inverser la charge de la preuve, acceptant même vidéos et K7 audio tournées à l’insu du patron!


Pol : vers une station orbitale chinoise!

· Shenzhou III, "vaisseau divin", la navette spatiale, a atterri sans encombre le 01/04 en Mongolie intérieure après 8 jours de vol et 108 révolutions autour de la Terre (NB : chiffre non anodin : c’est le nombre magique bouddhiste). Elle avait été lancée, non de Kourou (Guyane), com-me nous l’avions annoncé indûment le 1er avril (sic!), mais de la base de Jiuquan (Gansu). Un 4ème vol est prévu avant la fin 2002. En plus de l’objectif, déjà annoncé, d’envoyer un taikonaute avant ’05 dans l’espace, puis sur la Lune, les responsables du programme rappellent celui, évoqué depuis 1999, de mettre en place une station orbitale permanente.

· Hu Jintao, pressenti prochain Président de la RPC et Secrétaire Général du Parti, critiqué? Les allégations contre les irrégularités financières du projet Hope, qui dépend de la Ligue de la Jeunesse Communiste (présidée par Hu de 1982 à 1985), sont interprétées comme des accusations contre le futur n°1. A la source, une hypothèse met en scène le Prsdt de l’ANP, Li Peng, qui répondrait ainsi à un article du Journal de la Jeunesse (organe de la Ligue de la Jeunesse), sur la corruption des épouses de dirigeants, mettant en cause son épouse, Zhu Lin. Une autre voix évoque le Prsdt Jiang Zemin, suite à un sondage du même quotidien : les personnes interrogées se déclarant majoritairement favorable à l’abandon de tous leurs mandats par les politiciens sortants, au profit de ceux de la 4ème génération. Comprenne qui pourra – ces joutes à fleurets mouchetés, décrivent en tout cas une réalité : la lutte de pouvoir s’exacerbe, à 6 mois du passage de témoin à la nouvelle équipe dirigeante (lors du 16. Congrès d’octobre 2002)!


Argent : audiovisuel -loin de la coupe aux lèvres!

· Depuis le 1er avril, les firmes en Chine peuvent payer leurs importations en ²– jusqu’à présent, elles avaient droit au US$ et au yen. Ce marché inter banques (d’un volume de 150 à 450M$/j) se pratique en direct avec Shanghai de 9h à 11:30, au taux de 7,22Y/1².

· Le VDLC présentait en mars (n°11/VI) CBCN, appelée à intégrer en 10 ans 2000 réseaux de câble TV. Depuis, 15 jours ont suffi pour faire apparaître le rejet du concept ambigu, prétendant s’appuyer sur l’autorité de l’Etat pour créer un géant commercial de l’audiovisuel. Les opérateurs craignent de lâcher la proie (jeux et infos adaptés à l’auditoire local) pour l’ombre d’un nombre de services encore inexistants, d’une popularité incertaine. Ils objectent aussi à la valeur qu’on leur attribue dans les rachats forcés – laquelle conditionnera leur pourcentage du gâteau futur. Pour passer outre la levée de boucliers, la tutelle envisage de passer par des audits étrangers. Projet également contradictoire (faire appel à l’étranger libéral pour imposer un projet national ! ) et qui risque de durer – laissant le temps aux grands réseaux câblés de bâtir leurs alliances avec d’autres partenaires!

· Le 30/3, la fin des travaux approche pour la 2de tranche de la centrale nucléaire de Qingshan (Zhejiang), avec 90% des pièces, made in China.  Pour l’industrie chinoise, c’est une montée en puissance. Pour son soutien n°1 Areva (ex-Cogema+Framatome, 10MM² de capital), après avoir livré 4 tranches à Daya Bay et Ling’ao (Guangdong), c’est l’heure d’un nouveau défi. Il n’y aura (sans doute) plus qu’un seul contrat "étranger" à saisir en Chine, mais le groupe français ambitionne de partager avec la Chine la production pour le marché mondial, pour une filière d’énergie (sic) "la moins chère du monde, à qualité environnementale égale"!

· 6ème banque chinoise, China Merchants a réussi son entrée en bourse de Shanghai, au-delà de ses espoirs, ayant rassemblé pour 11MMY, pour les 1,5MM de parts offertes. L’offre a été bien suivie par les acheteurs privés, qui ont ainsi obtenu 40% des parts. Le prix fort a été retenu, 7,3Y/la part – du plus vu depuis 4 mois. Ont joué, dans ce succès, la bonne réputation de cette banque de Shenzhen, et le prix qui reste bas, à 21 fois les profits de l’an dernier, bien moins que les trois autres banques déjà en bourse, soit x 34 à Shenzhen Development, x39 pour Pudong Development et x153 pour Minsheng : le potentiel de hausse est clair!

NB : la bourse, entre-temps, poursuit sa course incertaine. D’une part, en 4 mois, 70 entreprises listées ont détourné 3.5MM$ – la CSRC ne peut que le dire, pas les empêcher. D’autre part, pour relancer le marché, la même CSRC rogne la taxe sur les transactions, à 0,3%.


Politique : politique_13_2002

· Shenzhou III, "vaisseau divin", la navette spatiale, a atterri sans encombre le 01/04 en Mongolie intérieure après 8 jours de vol et 108 révolutions autour de la Terre (NB : chiffre non anodin : c’est le nombre magique bouddhiste). Elle avait été lancée, non de Kourou (Guyane), com-me nous l’avions annoncé indûment le 1er avril (sic!), mais de la base de Jiuquan (Gansu). Un 4ème vol est prévu avant la fin 2002. En plus de l’objectif, déjà annoncé, d’envoyer un taikonaute avant ’05 dans l’espace, puis sur la Lune, les responsables du programme rappellent celui, évoqué depuis 1999, de mettre en place une station orbitale permanente.

· Hu Jintao, pressenti prochain Président de la RPC et Secrétaire Général du Parti, critiqué? Les allégations contre les irrégularités financières du projet Hope, qui dépend de la Ligue de la Jeunesse Communiste (présidée par Hu de 1982 à 1985), sont interprétées comme des accusations contre le futur n°1. A la source, une hypothèse met en scène le Prsdt de l’ANP, Li Peng, qui répondrait ainsi à un article du Journal de la Jeunesse (organe de la Ligue de la Jeunesse), sur la corruption des épouses de dirigeants, mettant en cause son épouse, Zhu Lin. Une autre voix évoque le Prsdt Jiang Zemin, suite à un sondage du même quotidien : les personnes interrogées se déclarant majoritairement favorable à l’abandon de tous leurs mandats par les politiciens sortants, au profit de ceux de la 4ème génération. Comprenne qui pourra – ces joutes à fleurets mouchetés, décrivent en tout cas une réalité : la lutte de pouvoir s’exacerbe, à 6 mois du passage de témoin à la nouvelle équipe dirigeante (lors du 16. Congrès d’octobre 2002)!


A la loupe : … tandis que Shanghai fait son trou !

Tout est record dans ce port en eaux profondes que Shanghai commence à bâtir dans les îles Yanshan (Zhejiang) : 12MM$ d’investissement en 20 ans, un pont de 27,5km (autoroute, chemin de fer, et canal), pour desservir Luchao, City maritime autour d’un lac artificiel de 2,5km -bâtie sur le remblai du dragage du Yangtzé; 33 quais d’amarrage pour 50 VLCC d’une capacité de 6000 voire 8000 conteneurs de 20 pieds…

Son atout n°1 : ses 15m. de tirant d’eau min.,et sa position hors zone typhon. Tongsheng, société responsable de la construction vient d’être mise sur pied par 3 EE sous l’ombrelle de la mairie. Luchao est, après Pudong, le plus important projet d’investissement de la "tête du dragon". Une première phase, d’ici 2005, pour un coût de 1,45 MM$, permettra la mise en place de 5 quais et de la voie de raccordement.

La métropole attend d’ici 2020 une capacité de 2M de TEU, ce qui lui permettra, avec d’autres projets, de doubler sa capacité, à 13,4M TEU (contre 6,34 en 2001) et voler du 5ème rang mondial au 1er. Trafic d’ailleurs, en pleine croissance, avec 1,8M TEU de janvier à mars -+25%.

NB1 : Pékin n’était pas trop d’accord pour le projet des îles Yanshan, préférant valoriser le port en eaux profondes de Ningbo, tout proche et sous-utilisé – toute la côte est pleine de projets portuaires en surcapacité, non interconnectés. Mais les influences de Shanghai à Pékin ont eu raison de ces hésitations.

NB2 : une des raisons de cet investissement, est le rétablissement probable d’ici 2 ans des liens directs avec Taiwan.

Shanghai est la mieux placée pour récupérer  le marché portuaire perdu par HK – avec les 300.000 taiwanais résidents dans la ville ou aux alentours. Ainsi, Shanghai prend très au sérieux le pari de son Secrétaire du Parti Huang Ju, de devenir «hub pour conteneurs… centre international économique, financier, commercial et maritime » !


Joint-venture : Un Nissan peut en cacher un autre!

· China Post se rebiffe ou -comme on voudra- retombe dans les vieux schémas nationalistes.

La tutelle vient d’interdire à des messageries comme FedEx, UPS, TNT, DHL de convoyer des colis internationaux de moins de 500g, sauf à un prix supérieur à celui d’EMS (son propre bébé). Or, ces firmes, de concert avec la concurrence locale, voyaient leurs profits monter de 30%/an sur ce segment, faisant perdre à EMS son quasi monopole (97% en1995, 40% en 2002). China Post justifie ce coup par la nécessité: EMS est son seul revenu, la   poste régulière perd de l’argent et sans EMS, plus de service public.

NB : en 2006, les "JV forcées" actuelles, trouveront la liberté.

· Quoique 1er producteur et consommateur de houille et signifiant 1/3 du marché mondial, la Chine voit cette année ce phénomène inimaginable – le retour des imports! Après 6 ans de hiatus, au port de Zhangjiagang (Jiangsu), 40000 t de charbon australien viennent d’être débarqués. La tendance est nette, tout comme sa raison : avec +45% voire +60% de ventes en 2001 (selon région et produit), le marché s’est "sur-raffermi", et le prix à la tonne importée est de 5.7% moins cher (60% pour les régions de l’Est et 45% pour les produits dérivés). Tout ceci, suite à la fermeture, depuis 1998, de 430.000 mines privées et à la baisse de la capacité nationale d’extraction de 350Mt (à 950Mt en 2001)… D’où flambée des prix, des bénéfices (+150% pour Yitai, Mongolie Inérieure), et imports de substitution par les aciéries, qui se battent pour leurs marchés étrangers.

· Conclue en février, l’affaire est publiée à présent: Nissan a porté sa part dans Zhengzhou Nissan, JV de camions légers, de 5 à 30%. Prix inconnu. Nissan reprend les parts de Sammitr (Thailande). Les autres partenaires étant CITIC (63%) et Dongfeng (7%), n°2 chinois de l’auto-moteur.

NB1 : Dongfeng est déjà partenaire, en JV, de Citroën (DCAC à Wuhan, produit la Fukang, "ZX" chinoise), tandis que Nissan est propriété minoritaire (38%) de Renault : il y a de la seconde JV dans l’air, selon le même phénomène vu entre SAIC (Shanghai), VW, et GM.

NB2 : cette JV annoncée pour les mois à venir, peut aller aussi bien dans le sens "automobile", que dans celui "camion", domaines ou Renault comme Nissan sont en force.

 


Temps fort : HONG KONG s’interroge sur son avenir…

7000 migrants chinois étaient astreints depuis jan. à quitter HK avant le 31mars. Le jour fatidique, environ 1700 avaient refusé, et entamèrent dès le lendemain manifs et sit-in devant l’aéroport de Kai Tak, pour réclamer le droit de résidence. L’administration du gouverneur Tung Chi-Hwa ("réélu" en mars, malgré un taux de popularité de 8%) instruisait la police d’expulser par contingents de 80 vers Shenzhen : bilan d’une saga complexe entre affres culturels familiaux, rapports politiques avec Pékin, et la vision de l’avenir par le pouvoir local.

Pékin soutient Tung Chi-Hwa et HK contre sa vague migratoire – même contre ses propres démons démocratiques (une fraction de l’opposition soutient les sans-papiers). Depuis 1997, HK a maintenu intacts ses contrôles aux frontières, et un quota de 160 migrants par jour contre 16 autrefois. Le refus par HK de s’ouvrir à la Chine, correspond, en gros, à une peur de l’avenir – sans voir que ce choix prive la ville de la masse salariale à bon marché, dont jouit tout le reste de la Chine, et qu’elle saurait faire fructifier mieux que d’autres : il la prive de ses meilleures chances de relance.

Mais l’insistance des migrants à s’incruster dans cette ville en panne a quelque chose d’énigmatique: comme si ces candidats à une vie nouvelle, avaient plus confiance dans l’avenir de HK, que ses propres dirigeants. La réponse de notre confrère l’Economist, est que la Chine de l’intérieur voit dans l’Etat de droit et la préséance de la loi un atout maître de la RAS, directement convertible en points de croissance du PIB, par la garantie de ne pas se voir spolié du fruit de son initiative. En somme, l’avenir de Hong Kong, sa vocation résiderait dans la combinaison de l’interdépendance économique avec la Chine, et l’indépendance juridique, selon le principe  yi guo liang zhi, un pays deux systèmes. C’est peut-être vrai – mais c’est l’inverse des principes aujourd’hui appliqués sur le "rocher"!


Petit Peuple : la chute d’une mante

· Ayant été 43 ans femme de tête, Jiang Yanping doit perdre la sienne, suite au rejet par la cour de Changsha (Hunan) de son appel, condamnée à mort. Elle avait d’abord gardé les porcs, puis été ouvrière, et mutée à Changsha, en une carrière météoritique poussée chaque fois un nouveau patron qui chaque fois devenait son amant. Elle fut promue Secrétaire du Parti, puis n°2 de sa grosse  danwei, et N°1 d’un consortium d’ingénierie, puis envoyée à Pékin à l’Ecole du Parti…

Parmi ses intimes figurait le vice-chef de la Commission hunanaise au Plan, qui lui dévoila les projets locaux d’investissement : dès lors, elle fut du club fermé des décideurs financiers, et fit fortune! Hélas pour elle, un justicier amateur de 86 ans causa sa perte. Rien n’y fit, ni son argent, ni son charme ni les 3 tentatives d’assassinat qu’elle ourdit contre lui. De sa cellule, Jiang se battit comme une tigresse, refusant de confesser ses crimes, déclarant que «dans un pays où les hommes sont au pouvoir, les seules femmes intelligentes, sont celles capables de les exploiter» c’est peut-être cette phrase, plus que les 10MY détournés, que la société ne peut lui pardonner !