Editorial : réforme et conjoncture : un printemps incertain

L’Assemblée nationale populaire (ANP) a clos (15/03) une session 2001 sous surveillance, ce qui n’a pas tu des demandes précises de réforme politique (élections directes, séparation du Parti Communiste Chinois et des finances de l’Etat), par des personnalités telles que Liu Ji conseiller du Président Jiang Zemin.

Certes, Pékin a des raisons de se féliciter: la session s’est déroulée sans incidents ni manifs (du Falungong ou de séparatistes). Pour la période janvier/février, les indices économiques sont bons. Les réserves (+9,1MM$, à 174,5MM$), les investissements étrangers directs réels -IED- (4,6MM$, +24%), la production industrielle (44MM$, +10,2%), dépassée par les exportations industrielles (24MM$, +11,5%).

Les invendus restent sous la barre des 5%, les prix (+0,1% en fév.) sont enfin guéris de la déflation, et les firmes étrangères nouvelles (3205 en janvier-février), ont augmenté de 29,5%.

Mais l’époque est aussi pleine d’incertitudes :

–  en janvier, les exports vers les Etats-Unis montaient de 3,3% (sur 12 mois), en chute de 16% sur décembre 2000.

La Bourse de New York est dans la tourmente, les USA consomment moins. Or la croissance chinoise de 2000 a été nourrie par l’export surtout (+ de 50%) vers les USA.

–  sur la bourse, le marché « B » n’en finit pas de grimper – seul dans le monde à le faire-, de 7,2 à 12MM$ en trois semaines. Mais les grands acteurs (CSRC, bourse, courtage) sont ouvertement accusés d’agir en syndicat d’intérêt pour s’enrichir tout en recyclant l’épargne vers des entreprises d’Etat (EE) mal gérées. Un autre économiste, Hu Angang, évalue entre 13 à 16% (à 150MM$/an) la part de corruption dans le PNB… L’effondrement de ce système trop manipulé devient possible. Dans ce climat, la fusion des parts « A et B » est remise à « 5 à 10 ans » et la création d’un « Nasdaq chinois » aux calendes hainanaises: 70.000 firmes High tech devront chercher ailleurs leurs financements.

–  le pouvoir semble freiner sur les réformes, et renforcer l’activité idéologique (campagnes pro-Jeux Olympiques, anti-Falungong etc…).

L’entrée à l’OMC piétine – expression d’un doute sur la capacité à résister à la concurrence … Tout décision majeure semble reportée au XVI Congrès d’octobre 2002, après nomination de la prochaine équipe!

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