Cancer et tabac – toujours plus haut

Cancer et tabac – toujours plus haut

Le bilan de santé dressé par le Centre National de Cancérologie, dans une étude menée par le Dr Chen Wanqing et publiée le 26 janvier, est édifiant. 

Sur base des données de 6,5% de la population, ces chercheurs voient le cancer croître de 73,8% depuis 2006. En 2015, 4,3 millions de patients ont été détectés et 2,8 millions sont décédés.
En revenus perdus, et soins ruineux, le cancer a significativement freiné la croissance du pays. La pollution de l’air (une des pires au monde) est extérieure mais aussi intérieure—fumées du charbon et bois brûlés en chauffage et cuisine. Avec la pollution du sol (dioxine de rejets industriels enfouis) et des nappes phréatiques, elle expose les communautés toujours plus au cancer.

Vu la différence de qualité des services de santé, le taux de mortalité est plus important au village qu’en ville, et l’homme y succombe presque deux fois plus que la femme (166 morts/100 000 cas). La médecine a certes progressé, faisant reculer le taux de mortalité de 21% en 10 ans. Mais ces progrès ont été éclipsés par l’explosion des facteurs cancérigènes. 

29% des cancers viennent d’infections chroniques-cancers de l’estomac, du foie (hépatite B et C), du col de l’utérus (virus HPV)… 

Le tabac est la seconde cause, revendiquant 25% des décès (gorge, bronches, poumons). En 2011, par son plan anti-tabac 2012-2015, l’Etat promettait de ramener le nombre de fumeurs adultes de 28,1% à moins de 25%. Mais le sondage de l’an dernier n’a abouti qu’à une proportion de 27,7% quasiment identique. De plus, elle occulte une réalité proche du catastrophique : du fait de la hausse de la population dans la période, la cohorte des fumeurs s’est accrue de 15 millions. 

Les causes de l’échec sont aussi consternantes : sous la pression du lobby du tabac, l’Etat qui voit dans ce monopole public un de ses meilleurs contributeurs à l’impôt, n’a pas osé rendre obligatoire sur le paquet l’avis graphique de nuisance à la santé. Il n’a pas non plus voulu trop surtaxer ce produit dangereux : la hausse de 2015, de 5% à 11% est d’autant moins dissuasive, que les premiers paquets se trouvent à 2¥.

Conclusion des chercheurs : l’Etat devra faire son choix entre les lobbies du tabac et de la santé, et ses deux ministères, les Finances, ou la Santé…

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