Défense : Avis de coup de vent en mer de Chine du Sud

Après près d’un an d’accalmie en mer de Chine du Sud, sans expansion par une Chine qui la revendique presque intégralement, on assiste soudain à son redémarrage sur tous les fronts – pêche, exploration pétrolière, avancées militaires.

Le 16 août après 108 jours de fermeture dans un but conservatoire, Pékin donna le feu vert aux 18.000 chalutiers de Hainan, pour aller pêcher entre les archipels Paracels et Spratleys. Cependant, c’était en pleines zones économiques exclusives (ZEE) des nations riveraines, en infraction à la Convention de l’ONU du droit de la mer, que Pékin ne reconnaît pas. Aussi, cela annonce probablement des clashs à venir entre pêcheurs chinois et locaux—à moins que Pékin n’octroie, dans chaque zone, un nombre de licences permettant un partage effectif de la ressource et une coexistence.

Est-ce un mauvais présage ? Le 13 août, dans un atoll face à l’île de Thitu (cf photo), un chalutier et un bâtiment océanographique des Philippines étaient bloqués par une flotte chinoise de 9 chalutiers, 2 navires militaires et un garde-côtes. A cette heure, on ignore les intentions chinoises, et si la Chine compte confisquer l’atoll, comme ce fut le cas en 2012 avec Scarborough Shoal. Depuis octobre dernier, la marine chinoise, sans restituer l’îlot-même, laisse les pêcheurs locaux retourner dans la zone – un « beau geste », mais s’insère-t-il dans le cadre de la réconciliation avec Manille ?

En fait, suite à cette embellie, et aux promesses chinoises d’investissements massifs aux Philippines, la confiance règne pour l’instant entre ces deux pays, au point de les laisser s’entendre pour prospecter en commun le bloc gazier Sampaguita.

Il en va autrement avec le Vietnam. En juillet, un de ses navires de prospection fut forcé par la marine chinoise d’interrompre un forage sur son bloc 136-03. Le Vietnam vient aussi d’émettre deux protestations contre des manœuvres chinoises en mer de Chine du Sud, et des centaines d’abordages, dont deux ayant causé des naufrages. Clairement, pour Hanoï, le « code de conduite » naval adopté quelques mois plus tôt par Pékin et l’ASEAN, n’est pas respecté, et n’a rien réglé du tout.

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1 Commentaire
  1. severy

    Dans les eaux poissonneuses de la mer de Chine méridionale, Pékin se prend pour un squale, ne laissant aux pays riverains que la portion congrue condescendue aux rémoras.

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