Petit Peuple : Nanning – Crime et châtiment de Fu Ergou (1ère Partie)

Fin 2016, Li Qingxin, manager de 29 ans dans une agence de communication à Nanning (Guangxi) , rencontra lors d’un événement Fu Ergou, séduisant trentenaire d’1m80, bien bâti. Il lui adressa une œillade, qui fit mouche : Li, sous la pression de ses parents, pensait à fonder une famille… Le premier rendez-vous fut fixé au soir même, et une semaine plus tard, ils étaient en couple.

Au début, tout se passa comme dans un rêve. Le soir, ils sortaient dans de bons restaurants. Moderne, c’est elle qui réglait l’addition. Il la conduisait dans sa BMW à elle – elle lui avait confié ses clés.

Fu Ergou gagna ainsi sa place dans le cœur de Li, sachant lui laisser sa liberté. Il disparaissait des jours entiers, pour ne ramener la BMW que quand elle la lui réclamait. Quand il revenait, il lui chantait le nid d’amour qu’il comptait lui offrir sur les dividendes de la mine dont il était patron, et le mariage princier qu’il préparait, qui ferait date dans les annales. Ainsi la vie fut belle, durant 15 mois.

Mais en mars 2017, il lui annonça une terrible nouvelle : sa vieille mère souffrait d’une aorte bouchée, risquant à tout moment un AVC,  et devait subir une opération d’urgence. Comble de malchance, il n’avait pas les fonds en caisse : depuis trois mois, la mine était sous le coup d’une inspection, à l’arrêt. Pourtant, il lui fallait les 200.000¥ exigés pour l’hôpital…

Li connaissait ses devoirs envers sa future belle-mère : en deux heures, le temps de passer à la banque, elle lui remit une liasse de billets roses, fière de son sacrifice. Il la récompensa d’un baiser ardent !

Cependant, en dépit du prétexte irréprochable, cet emprunt cassa quelque chose entre eux, causant comme une alerte chez la jeune femme, au fond pas plus folle qu’une autre. En mai, elle commença à s’inquiéter de ses absences des jours entiers, qu’il ne prenait même pas la peine d’expliquer.

Sous des prétextes dilatoires, il avait toujours évité de l’inviter à son domicile, alléguant pas moins de cinq déménagements à la file depuis leur rencontre. Par contre, quand il était chez elle, à toute heure du jour et surtout de la nuit, elle le voyait prendre des appels sur son portable, en se détournant comme un coupable. Un soir, elle parvint à lire le numéro…

C’était une femme, et Li en était sûre, il la trompait ! Elle se retint deux jours, avant d’exploser : que faisait-il avec cette fille ? N’avait-il aucun respect de lui-même ? Elle qui avait tout donné, ne méritait-elle pas mieux ? Pour toute réponse, il lui décocha soudain, une retentissante gifle, révélant ainsi un aspect inconnu, profondément désagréable de lui-même.

Mais la correction ne découragea pas Li d’en avoir le cœur net  : le lendemain, elle composa le fameux numéro. Le dialogue fut vite plié : « bonjour, qui êtes-vous ? », fit l’inconnue. « je suis la petite amie de Fu Ergou », répliqua Li. « Moi aussi », rétorqua l’autre… Ainsi éclatait la vérité redoutée. Abasourdies, les demoiselles découvraient la perfidie de l’homme, ayant abusé d’elles pour leur argent. Pour autant, aucune ne ressentit haine ni rivalité envers l’autre, seulement  solidarité et compassion. En discutant, elles virent se consolider le sentiment qu’ensemble, elles pourraient prendre leur revanche.

Wei Wuhuai, la seconde amante depuis mai 2017, partageait avec Li de troublantes similitudes, tant dans son  profil que dans le scénario de sa conquête. Elle aussi était fille de bonne famille, bien éduquée et jouissant d’un bon emploi. Elle aussi avait rencontré Fu au travail, l’avait laissé vivre chez elle, l’avait vu emprunter sa voiture, et la taxer de 200.000¥ sous prétexte de frais d’opération pour la belle-mère.

« Au fait, fit Li prise d’une intuition subite, et si nous étions plus que deux sous sa coupe » ? Wei la comprit au quart de tour, et se fit fort de tirer l’affaire au clair—puisque c’était chez elle qu’il habitait ces temps-ci. La nuit d’après, tandis qu’il dormait à poings fermés, elle attrapa son portable, composa son code PIN—que Li, l’ayant repéré, lui avait passé. Et bingo, elle vit s’y étaler une interminable liste de roucoulements amoureux ! Il y avait bel et bien une troisième, une certaine Qin, ingénieure du son dans une start-up de reconnaissance vocale à Nanning. Surtout, Wei eut la mauvaise surprise de reconnaitre sa meilleure amie. Pour autant, Qin n’était pas plus coupable qu’elle-même. Wei s’en souvenait, Fu, chez elle, les avait souvent entendu papoter par téléphone. Attraper les coordonnées de la copine, avait dû être un jeu d’enfant. Plus compliqué avait dû être, une fois Qin séduite, cacher à chacune sa liaison avec l’autre…

Maintenant une discrétion toute orientale,  Wei avertit Li, puis toutes deux convoquèrent Qin pour lui souhaiter la bienvenue au club des victimes du charme de Fu Ergou !

Au moins, Li, Wei et Qin avaient ensemble un coup d’avance sur leur abuseur, ignorant le fait qu’il était démasqué. Bouillantes de colère, elles étaient prêtes à prendre sur lui une vengeance éclatante, à lui faire payer au prix fort le fait de les avoir « embarquées sur un pédalo à 3 places » (脚踏三只船, jiǎo tà sān zhī chuán) où elles trimaient pour lui, tandis qu’il se prélassait sur le pont ! 

Sous quelle forme prendra la fulgurante riposte des femmes sur le mufle ? Vous le saurez, la semaine prochaine !

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1 Commentaire
  1. severy

    La tête sous le pédalo? Découpé en lamelles et frit dans un wok avec des piments rouges? Très, très, très lentement émasculé? Etranglé, déshabillé, épilé, bouilli, désossé, débité, compressé, mis en boîtes et vendu en tant qu’aliment pour chiens? Lobotomisé et promu gardien de camp en Corée du Nord? Ou bien alors, injure suprème, l’ont-elles inscrit de force au Parti? Quel suspense!

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